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mardi, 16 décembre 2014

Les difficultés d'une "troisième voie" en Amérique latine

LES DIFFICULTÉS D’UNE TROISIÈME VOIE EN AMÉRIQUE LATINE
 
Entre Marx et Coca-Cola

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
Tant la Bolivie que l’Equateur, l’Argentine et le Vénézuéla, ou même le Brésil, tous ces pays cherchent une troisième voie en Amérique latine, face à la coopération étroite entre les pouvoirs synarchiques, marxistes et capitalistes. 

Leurs programmes reposent sur trois piliers: la souveraineté politique, l’indépendance économique, la justice sociale fondée sur le travail et le syndicalisme patriotique. Mais la pratique apparaît très difficile tant la tyrannie globalitaire a étendu sa toile d’araignée sur la planète en général et l’Amérique latine en particulier. Tous sont confrontés à trois pouvoirs immondes: l’oppression ostentatoire des soviets vétérotestamentaires, une vague religiosité œcuménique globale impulsée par le Vatican et des groupes marginaux payés en général par l’un ou l’autre des deux pouvoirs précédents, et qui promeuvent parfois le terrorisme mais servent surtout à détruire la Patrie et ses institutions.
 
Non au capitalisme, jusqu’à quel point ?

La Bolivie possède le sous-sol le plus riche de la planète mais les populations restent pauvres quoi qu’elles gardent une grande dignité à travers leur culture traditionnelle. Le peuple a su se protéger des escroqueries publicitaires derrière lesquelles avance le mondialisme. Coca cola est tenu en laisse et McDonald’s a fait faillite. Le système bancaire a dû s’adapter aux nécessités, puisque le micro crédit prospère, alors que dans tout l’occident, le système bancaire a pu obliger chacun à se plier aux obsessions des banksters. 

L’exemple emblématique s’appelle BancoSol. Elle débuta sous la forme d’une OGM, distribuant des microcrédits étalonnés de 50 à 100 dollars, puis devint une banque solidaire dont elle tire son nom. Son principe est de parier sur le futur prometteur de la personne aidée plutôt que de décider à partir d’antécédents. Toutes ces micro-entreprises restent dans le domaine informel, mais respectent les règles locales. Elles agissent comme n’importe quelle multinationale qui évacue ses bénéfices tout en pratiquant une stricte légalité dans chaque pays.
 
 
En Equateur, la préoccupation pour le peuple découle plus de la personnalité du Président Corréa, que d’une culture locale traditionnelle. Là, comme au Vénézuéla, le responsable politique est attaqué par les forces globalitaires qui présentent des candidats bien préparés à la privatisation en faveur des multinationales, comme l’était Henrique Caprilés qui voulait remplacer Chavez. La formation d’un projet politique précis est très difficile puisque les élites, comme Corréa, sont broyées entre les récriminations de groupuscules sans culture politique, agités par la propagande médiatique de masse. Le dirigeant d’Amérique latine, de Corréa à Madéro, de Kirchner à Roussef, n’a qu’une marge extrêmement réduite, et est transformé par les circonstances en un administrateur plus qu’en un homme d’Etat.
 
Une chute dans le néo-keynésianisme? 

Les gouvernants confondent souvent leur doctrine sociale avec les bondieuseries empruntées à Paul VI, ce qui rapproche leur programme des slogans sur les bienfaits du développement. Les réformes éducatives plongent les populations dans la misère intellectuelle qui sévit chez les trafiquants occidentaux. Tous tombent au même niveau zéro de la pensée. Les figures qui assurèrent la grandeur de l’humanité, le Héros, le Saint et le Génie, cèdent devant l’escroc intellectuel protégé par les lois anti-discrimination. De manière générale, les chefs d’Etat consentent des droits aux multinationales qui viennent pourtant détruire l’architecture socio-juridique de leur pays.

 
Une cosmovision latino-américaine est difficile à cristalliser. Quelques principes empruntent à l’écologie, grâce surtout aux groupes indigènes, d’autres à la justice sociale (tradition péroniste) et à l’Etat dirigiste, héritage du siècle passé. Mais l’écologie est contournée par entreprises mondialistes qui corrompent les protecteurs de la nature, à l’exemple de ce qui se déroule en Patagonie ou dans les parcs naturels équatoriens dès qu’on y renifle la présence de matières premières. La politique finalement se limite à une pratique néo-keynésienne avec un certain degré de redistribution. Dans les pays cités le peuple vit mieux que du temps des oligarques kleptocrates du XXème siècle, mais rien de plus.

La révolution impossible

Il est patent que les pays d’Amérique latine enseignent au monde la possibilité concrète de freiner la chute d’un Etat dans le néant creusé par les forces mondialistes. La politique étrangère a été des plus dignes face au génocide des palestiniens ou aux gesticulations des bandits ukrainiens. Les conséquences de l’abrutissement intellectuel répandu par les écoles de commerce s’observent pourtant clairement. Il n’y a aucune pensée anti-système, fondée sur une vision stratégique continentale dans laquelle les pays existants pourraient coopérer plutôt que de se faire exploiter. L’Equateur a sollicité un prêt à la banque mondiale et a accepté les financiers de Goldman Sachs pour négocier de l’or sur les marchés. La guerre d’indépendance est à refaire, non seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe et autres lieux mis en esclavage par les responsables de la finance, du commerce et des médias. La révolution ne passera pas par les canaux déjà observés dans l’histoire. Il est plus probable que seule la non-obéissance finisse par saboter les bases de la tyrannie occidentale.

L’avenir de la Grèce et un Plan Marshall pour le bassin Méditerranéen

L’avenir de la Grèce et un Plan Marshall pour le bassin Méditerranéen

par Dean Andromidas
4 Juin 2012

Ex: http://www.solidariteetprogres.org

C’est désormais un cliché d’affirmer que le traitement infligé à la Grèce par la Troïka BCE/UE/FMI, avec son mémorandum d’austérité, est une injustice à l’égard d’un pays qui a été le berceau de la civilisation occidentale, mais cela n’en demeure pas moins vrai, et cela est également le cas pour le bassin méditerranéen dans son ensemble.

La civilisation occidentale a vu le jour dans le bassin méditerranéen car ceux qui y vivaient étaient, comme peuple de la mer, en contact avec des peuples et des cultures très lointains. La Méditerranée réunissait les civilisations de toute l’Eurasie, s’étendant des îles de l’Atlantique jusqu’au Pacifique et se trouvait, par ses contacts avec l’Afrique au sud, au carrefour des grandes voies commerciales de l’époque.

La zone d’influence économique de la civilisation égyptienne n’était pas limitée à la vallée du Nil en Afrique mais s’étendait, à travers la Mer Rouge, à l’Océan Indien et même au-delà, jusqu’à la côte ouest des Amériques. Au nord, par ses relations avec les états maritimes de la mer Egée, souvent connus comme pays des Hellènes, l’Égypte avait une fenêtre commerciale sur les régions nordiques du continent eurasiatique – comme en témoigne la présence d’ambre, originaire des pays Baltes, dans les anciennes tombes des pharaons.

La Grèce incorpora le commerce et l’influence culturelle de son gigantesque arrière-pays, nommé la Scythie, une région qui inclut aujourd’hui les Balkans, l’Ukraine et une partie de la Russie, et qui s’étend jusqu’à la Baltique. A l’est, les conquêtes d’Alexandre le Grand comprenaient une région déjà en contact avec la Grèce pendant plusieurs millénaires, avant même que son armée n’atteigne l’Inde. De la même façon, Rome, ou plus généralement la civilisation de la péninsule italienne, avait pour arrière-pays toute l’Europe occidentale.

Des voies commerciales parcouraient ces vastes régions, apportant au bassin méditerranéen de nouveaux types de matières premières comme l’étain, indispensable à la production du bronze, beaucoup plus dur et durable.

Mais les plus « durables » parmi les ressources qui vinrent à circuler à travers le bassin méditerranéen étaient des idées nouvelles et des conceptions de l’homme et de l’univers, comme en témoigne de manière saisissante l’impact de la science et de la philosophie égyptiennes sur celles de la Grèce. Les temples grecs furent conçus selon les mêmes principes que ceux des Égyptiens : en tant qu’instruments astronomiques. Ceci dit, ils s’en différenciaient de par leur bien plus grande beauté ; c’est cette conception de beauté qui devint la fondation-même de ce que nous appelons aujourd’hui la civilisation occidentale.

Après la chute des civilisations grecque et romaine en Méditerranée, la civilisation islamique prit son essor et continua à porter les idées des anciens, contribuant ainsi aux débuts de la Renaissance européenne. Mais le centre de développement économique se déplaça ensuite vers le nord, puis l’Empire vénitien se métamorphosant en Compagnie des Indes Orientales, puis finalement en ce qui allait devenir l’Empire britannique, la Méditerranée se vit condamnée à l’arriération et l’Afrique aux ravages du colonialisme. Le manque de développement dans cette région a conduit au plus dramatique des déficits pour l’ensemble de la civilisation : celui de la génération d’idées nouvelles.

 Le Pont terrestre eurasiatique

L’avenir des économies de la Grèce et de tous les pays balkaniques est dans
la réhabilitation de leur position géostratégique à l’est de la Méditerranée, comme portail d’accès au développement économique pour l’Eurasie au nord-ouest, pour l’Asie du Sud et du Sud-Ouest à l’est, et pour l’Afrique au sud. La Grèce retrouvera son rôle historique grâce à un développement économique de la plus grande envergure, dans le cadre d’un nouveau Plan Marshall méditerranéen.

Les principaux vecteurs intercontinentaux de ces connections sont tracés sur la Figure 1. La péninsule des Balkans se situe à la jonction méditerranéenne orientale de ces voies commerciales ; équipée de transports intermodaux pour le fret et les passagers (rails, routes, canaux, aéroports et ports de mer), la position géographique sans parallèle de la Grèce et des Balkans sera optimisée au bénéfice de tous.

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Figure 1.

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(source : EIR)

Tout d’abord, considérons brièvement les grands couloirs intercontinentaux traversant la péninsule des Balkans. Ensuite, comme nous le ferons de manière plus détaillée ci-dessous, portons notre attention sur quelques une des principales voies situées dans la péninsule en tant que telle, en particulier les réseaux ferroviaires et routiers, les voies navigables et le développement portuaire. La péninsule définit deux axes nord-sud majeurs : le couloir de la mer Adriatique à l’ouest et celui de la mer Egée à l’est, qui se poursuit à l’intérieur du continent en passant par le port de Thessalonique tout en continuant le long du couloir des fleuves Axios et Vadar-Morava.

  1. Au nord, la Grèce et les Balkans se rattachent au couloir de développement est-ouest du Pont terrestre eurasiatique. Côté ouest, ils sont connectés au ports internationaux d’Anvers, de Rotterdam et d’Hamburg à travers le canal Rhin-Main. Côté est, ils sont liés au bassin de la mer Noire par le couloir du Danube ; plus loin vers l’est, ce couloir se prolonge le long du fleuve Dnieper, du canal Don-Volga, et à travers la mer Caspienne jusqu’aux profondeurs de l’Asie centrale et de la Sibérie occidentale. Ainsi, la Grèce et les Balkans seraient intégrés dans les couloirs ferroviaires trans-eurasiatiques qui parcourent l’ensemble du continent.
  2. À l’est et au sud-est, la Grèce et les Balkans sont d’abord connectés aux réseaux ferroviaires menant en Turquie et traversant la péninsule anatolienne, qui se poursuivent vers l’est jusqu’en Asie du Sud, en passant par l’Irak et l’Iran, jusqu’au sous-continent indien.
  3. La Grèce et les Balkans sont également connectés à l’Afrique : par voie de terre, les connections passent par la Turquie, continuent direction sud en Jordanie et traversent le Sinaï pour atteindre l’Afrique du Nord et de l’Est. Les connections maritimes par la Méditerranée vont de soi, mais la facilité du transport par mer s’étend aussi à une échelle globale – par le canal de Suez et le détroit de Gibraltar.

Il est vrai que tout au long de ces voies intercontinentales, y compris les voies maritimes, il y a des connections manquantes ; elles ont été proposées et étudiées depuis fort longtemps, mais n’ont jamais été construites, en particulier en Afrique. Un nouveau Plan Marshall pour la Grèce, les Balkans et le bassin méditerranéen remet ces projets sur la table, cette fois-ci comme priorité absolue pour la reconstruction du monde :

  • En Méditerranée, le tunnel de Gibraltar ainsi qu’un nouveau canal de Suez, élargi ;
  • En Eurasie, la voie ferrée en Sibérie orientale et le pont et/ou tunnel du détroit de Béring ;
  • En Afrique, la construction d’un réseau ferroviaire transcontinental est urgent ; la pénurie d’eau dans le désert du Sahel peut être résolue grâce à l’apport d’une partie du fleuve Congo vers le nord, jusqu’au bassin tchadien.

Dans toutes ces régions, un programme accéléré en énergie nucléaire est également fondamental.

 Une approche de type « TVA » pour les Balkans

Dans ce contexte élargi, les nombreux objectifs prioritaires de développement en Grèce et dans les Balkans deviennent clairs.

Le caractère géographique de la péninsule est défini par la chaîne montagneuse des Balkans au nord-est, en Bulgarie et en Serbie ; par les montagnes du Rhodope au sud de la chaîne des Balkans en Bulgarie ; et par les Alpes Dinariques au nord-ouest. Le caractère montagneux de la Grèce est manifeste autant par la chaîne du Pinde dans la partie continentale du territoire que sur ses quelque 2000 îles ; un formidable atout naturel sont ses 14 485 kilomètres de côte : 4830 km sur le continent et 9655 km autour des îles, d’où sa longue et riche histoire maritime.

Cette alternance caractéristique entre crêtes et hautes vallées s’étend à toute la péninsule balkanique, jusqu’au nord à sa frontière avec la grande plaine de Hongrie. La cartographie de la péninsule est aussi définie par la mer sur ses trois flancs : à l’ouest, la mer Adriatique et la mer Ionienne ; au sud, la Méditerranée ; et à l’est, la mer Egée, la mer de Marmara et la mer Noire. Sa frontière nord est le plus souvent associée aux fleuves Danube, Save et Kupa. L’étendue du territoire ainsi définie s’élève à 490 000 km².

La Grèce compte une population de 11 millions, environ autant que la Belgique, mais dispersée sur un territoire plus de quatre fois plus étendu, soit 132 000 km². Dans son ensemble, la région des Balkans a un peu plus de 42 millions d’habitants :

Ancienne République yougoslave de Macédoine : 2,06 millions
Albanie : 2,9 millions
Serbie : 7,3 millions
Kosovo : 2 millions
Bosnie-Herzégovine : 4,6 millions
Monténégro : 0,66 millions
Croatie : 4,5 millions
Bulgarie : 7,4 millions

L’ensemble de la région s’est trouvée plongée dans le chaos et la misère au cours de la guerre civile des années 90, avec les bombardements de l’OTAN et la destruction d’une infrastructure déjà inadéquate, et a par conséquent subi une baisse de sa population.

Les quelques projets de reconstruction mis en chantier ont provoqué, à cause du contexte européen et international de globalisation et d’austérité, une atrophie de l’industrie et de l’agriculture qui auraient dû au contraire se développer au bénéfice de la région. Ainsi, en Serbie par exemple, c’est une industrie textile sous-payant sa main d’oeuvre qui a été encouragée, pour fournir la vente au détail des multinationales.

Une approche par le haut est indispensable à un véritable développement agro-industriel de pointe, s’inspirant de la célèbre « Tennessee Valley Authority » de Franklin Roosevelt. La Tennessee Valley Authority (TVA) était une agence du gouvernement fédéral des Etats-Unis, créée en mai 1933 par le Congrès américain pour satisfaire les besoins en matière de voies navigables, de contrôle des inondations, d’électricité, de fabrication d’engrais et de développement économique dans la vallée du fleuve Tennessee. La TVA ne fut pas seulement conçue comme outil d’approvisionnement en électricité, mais comme une organisation au service du développement économique régional qui, grâce au nouvel apport en électricité et à au savoir-faire des experts du gouvernement fédéral, allait rapidement moderniser l’économie et la société de la région.

L’énorme débit du fleuve Tennessee et de ses affluents définit la zone concernée. Elle couvre sept États différents et fut considérée et développée comme un tout malgré sa grande étendue. Le grand centre scientifique d’Oak Ridge (état du Tennessee), célèbre depuis pour ses avancées dans la technologie nucléaire, fut établi dans ce contexte ; l’agriculture et l’industrie de pointe s’accrurent de manière considérable, comme le voulait le Président Roosevelt.

Bien que la péninsule des Balkans soit très différente dans les particularités – plusieurs fleuves plus petits, des montagnes plus hautes et plus accidentées, des villes historiques et des sites anciens au lieu de la nature sauvage –, et même si le bassin de la vallée du Tennessee est plus vaste que la Grèce à elle seule (105 868 km²), le principe de la TVA n’en n’est pas moins approprié.

Adopter le format de la TVA en l’étendant à une agence ou société multinationale, sur la base d’un traité accordant une autorité conjointe aux états impliqués dans sa gestion, serait une option politiquement attrayante pour la création de voies navigables communes et autres modes de transport, et même pour de plus vastes zones de développement régional.

Les Balkans et la Grèce ont besoin d’une mise à jour complète de leurs systèmes d’approvisionnement énergétique, de transport, de service médical et d’hygiène publique, ainsi que d’autres services aux habitants des zones rurales comme urbaines. Ils ont également besoin d’eau en abondance, d’un système d’irrigation et de contrôle des inondations, et également d’un système de défense contre les tremblements de terre et les éruptions volcaniques. L’établissement de centres pour la science et l’éducation joueront un rôle fondamental.

 Les corridors prioritaires pour la péninsule

Considérons d’abord les transports. Une évaluation rapide des routes de transports et de développement prioritaires pour les régions de cette péninsule doit prendre en compte la situation telle qu’elle était il y a vingt ans, avec les corridors de « développement prioritaires » pour des lignes ferroviaires modernisées (ainsi que les routes, aqueducs et autres infrastructures qui leur sont liés) choisis par les ministres des Transports lors de la Seconde conférence sur les transports pan-européens de mars 1994 en Crête. Dix corridors européens ont été désignés, parmi lesquels cinq traversaient la Grèce et/ou les Balkans.

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FIgure 2.

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(source : UE)

La figure 2 montre une carte de l’infrastructure en transport de la Communauté européenne, présentée lors de la conférence de Crête et montrant un « Aperçu d’un réseau de transport ferroviaire européen à grande vitesse – 2010 ». En plus des lignes à grande vitesse pour la Grèce elle-même, le schémas montre des flèches-vecteurs dans le reste des Balkans indiquant la direction d’autres routes à définir. Il va sans dire qu’une très faible partie des travaux envisagés pour « 2010 » se sont matérialisés, la seule exception étant la complétion, historique, du canal liant le Danube au Rhin, créant ainsi une voie navigable à travers toute l’Europe, de la mer Noire à la mer du Nord, comme l’avait imaginé Charlemagne il y a plus de mille ans.

La figure 3 montre le trajet emprunté par ce canal traversant plusieurs pays (carte de 1992), ainsi que la situation géostratégique de la péninsule des Balkans par rapport à la Méditerranée. Cependant, les couloirs intermodaux à travers les Balkans, incluant la Grèce, vers les mers Egée et Adriatique, et par conséquent vers l’Asie et l’Afrique, doivent encore être construits. Cette perspective de développement doit être relancée de manière urgente. Sur les 10 couloirs désignés à la Conférence de 1994, les liaisons de transport prioritaires s’appliquant particulièrement aux Balkans sont :

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Figure 3.

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(source : EIR, 1992)

Corridor 4 : Depuis la liaison ouest-est à travers l’Europe, de Berlin jusqu’à Istanbul (Berlin-Nurembourg-Prague-Bratislava-Györ-Budapest-Arad-Craiova-Sofia-Istanbul), une branche doit pouvoir relier Sofia à Thessalonique.

Corridor 5 : Depuis la grande ligne ouest-est reliant le nord de l’Italie à l’Ukraine, plusieurs branches importantes doivent conduire jusqu’aux Balkans. Le corridor principal étant : Venise-Trieste/Koper-Ljubliana-Budapest-Ouzhgorod-Liviv, étendu à Rijecka-Zagreb-Budapest et Ploce-Sarajevo-Osijek-Budapest.

Corridor 8 : De la mer Adriatique à la mer Noire, de l’Albanie aux ports de Varna et de Burgas sur la mer Noire. Durres-Tirana-Skopje-Sofia-Plovdiv-Burgas-Varna.

Corridor 9 : Depuis la Grèce jusqu’à Moscou, en partant du port grec d’Alexandroupolis, dans l’est du pays, vers Dimitrovgrad-Bucharest-Chisnau-Lyubaskeva-Kiev-Moscou.

Corridor 10. De Salzbourg à Thessalonique (Salzbourg-Ljublijana-Zagreb-Belgrade-Nis-Skopje-Veles-Thessalonique). L’ancienne voie romaine Egnatia, de l’Adriatique au Bosphore, est une route de développement prioritaire.

 L’axe nord-sud de la mer Egée

Cet axe, qui part du sud depuis le port de Pirée (figure 2) et remonte vers le nord via Thessalonique jusqu’à la vallée du Danube, englobant les routes désignées ci-dessus dans les corridors 4 et 10, est un moteur de grande importance pour le développement.

Le port de Pirée, à Athènes, était, jusqu’à la récente crise financière, le dixième plus grand port à containers de toute l’Europe et son plus grand en terme de passagers. Jusqu’à maintenant il a été le seul port majeur de Grèce, avec très peu de transbordement. Mais son potentiel comme entrepôt d’envergure internationale est évident.

La Chine a très vite compris la location stratégique du port de Pirée, et la China Ocean Shipping Co. (Cosco) a loué un de ses deux terminaux consacrés à la manipulation des containers pour une période de 35 ans. Le port de Pirée sert de plaque tournante pour les exportations chinoises vers l’Europe de l’Est et Centrale.

Ce qui est requis maintenant est un plan directeur pour l’expansion et la modernisation du port afin de le transformer en « Rotterdam » de la Méditerranée orientale – une idée populaire depuis longtemps en Grèce. Les limitations locales à l’expansion des installations portuaires ne sont pas des contraintes réelles, car il y a de nombreux autres sites en eau profonde pouvant être développés et gérés sous l’autorité d’une seule agence portuaire, pour les transbordements domestiques et internationaux.

Ceci nous amène à la nécessité de moderniser le réseau ferroviaire et routier en Grèce et dans l’ensemble des Balkans, afin de permettre un trafic de fret intermodal à part entière. Les routes vers le nord depuis Athènes/Pirée ont été améliorées, mais pas les chemins de fer. Avant la crise, il y avait un projet pour mettre la ligne Athènes-Thessalonique à double voie sur toute sa longueur, ce qui exigeait la construction de plusieurs tunnels à travers les montagnes. Cela faisait partie du plan pour construire des liaisons ferroviaires à grande vitesse, afin de réduire le temps de parcours entre les deux villes de six à trois heures. Les travaux ont été toutefois suspendus. De plus, la Grèce a reçu l’ordre, dans le cadre du mémorandum d’austérité de la Troïka, de fermer tout service ferroviaire vers l’extérieur du pays !

Ces projets doivent relancés immédiatement. Cet ligne ferroviaire nord-sud est un pilier pour le développement des Balkans et au-delà. Thessalonique est la deuxième plus grande ville de Grèce. Avant la première guerre mondiale, elle était considérée comme le centre cosmopolite des Balkans, mais après le deuxième guerre mondiale et la division de l’Europe qui a suivi la Guerre froide, elle a perdu beaucoup de son attrait. Comme plaque tournante pour les transports, elle peut jouer à nouveau un rôle crucial. Par exemple, Thessalonique représente pour Sofia, en Bulgarie, un accès à la mer encore plus proche que les ports de Burgas et de Varna sur la mer Noire.

Une fois ce potentiel reconnu – ainsi que celui de beaucoup de ports en Grèce pouvant être agrandis pour servir une économie méditerranéenne en expansion – il faudra également améliorer le réseau routier vers l’intérieur du continent. Un exemple permettant d’illustrer ce point pour tous les autres couloirs fluviaux de la péninsule des Balkans : les vallées de l’Axios/Vardar et de la Morava.

En remontant au nord-ouest de Thessalonique, se trouve la rivière Axios qui dans l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (FYROM) devient la Vardar. Là où se trouve la ligne de partage des eaux entre la Vardar vers le sud et la Morava vers le nord, une route et un chemin de fer permettent déjà de se rendre jusqu’à Nis puis Belgrade en Serbie. L’importance de ce couloir pour le développement de tous les pays adjacents ne devrait pas être sous-estimée.

Il existe sur les tables à dessin depuis des décennies un projet pour relier l’Axios/Vadar à la Morava, qui se jette dans le Danube à l’est de Belgrade. La réalisation d’une telle liaison fluviale s’est trouvée bloquée par les coûts substantiels associés aux défis technologiques, en commençant par le fait qu’il n’y a aucune navigation sur l’une ou l’autre de ces rivières, même si elles forment un axe central pour la FYROM et la Serbie. Aucun canal ne relie le système Rhin-Main-Danube à la Méditerranée, que ce soit depuis l’Adriatique ou la mer Egée ; il faut passer par la mer Noire pour revenir en Méditerranée. Ceci limite le transbordement du fret.

Un canal de jonction

Il y a des arguments légitimes contre un canal reliant les deux bassins fluviaux dans ce couloir, incluant le nombre excessif d’écluses requises et autres considérations similaires, mais cette proposition devrait être réévaluée à la lumière des technologies modernes et des besoins de la région.

Les bassins hydrographiques de la Morava et de la Vardar (Axios en Grèce) ont de toute manière besoin d’être aménagés pour toutes sortes de raisons – contrôle des inondations, besoins en eau potable, irrigation, et navigation là où c’est possible – comme pour plusieurs autres rivières de la région par ailleurs.

 L’axe adriatique

Le développement de l’infrastructure grecque dans la région bordant l’Adriatique est important pour l’ensemble des Balkans, incluant pour l’Albanie.

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Figure 4.
(Source : UE)

Le Plan pan-européen (corridor 7 décrit ci-dessus) trace les routes prioritaires pour des chemins de fer modernes, reliant cette région à l’Eurasie (figure 4). Sur la côte grecque de l’Adriatique se trouve le port de Igoumenitsa, l’un des plus importants de la région, avec plus de 200 000 passagers et 120 000 camions par an au cours des années récentes, et une importante liaison par ferry entre la Grèce, les îles grecques et l’Italie. Un projet est en cours pour développer plus avant une liaison entre les ports de Taranto, le deuxième plus grand port d’Italie et d’Igoumenitsa, puis vers l’autoroute Egnatia Odos traversant le nord de la Grèce, pour rejoindre les ports de Thessalonique, Kavala et Alexandropoulis, et ensuite Istanbul.

Ceci ouvrirait l’accès à tous les Balkans, incluant l’Albanie, la FYROM et la Bulgarie. Plus au sud se trouve le port de Patras sur la pointe nord-ouest du Péloponnèse, avec son port-sud récemment complété, et le nouveau pont Rion-Antirion sur le golfe de Corinthe, qui a accru la situation stratégique du port.

Encore plus au sud il y a le port de Kalamata, faisant face à la Libye. Cet axe a également été désigné comme prioritaire, formant le corridor intermodal Ionique/Adriatique, qui reliera Kalamata, Patras-Igoumenitsa, et Thessalonique, grâce à un chemin de fer et un réseau routier. Or, même si tout cela a été désigné comme prioritaire, peu de travaux ont été réalisés, et absolument rien depuis la crise.

Nous nous sommes concentrés ici sur les couloirs de transport et de développement les plus cruciaux, mais qui demandent au préalable une action des plus urgente pour l’accroissement de la puissance électrique installée et de l’eau disponible, ainsi que des capacités en terme d’industrie et la modernisation de l’agriculture.

L’énergie. Il y a un déficit dans la production d’énergie dans toute la région, auquel il faut remédier rapidement. Il n’a aucune centrale nucléaire en Grèce, ni dans l’ancienne Yougoslavie, et il faudra par conséquent en construire un certain nombre pour répondre aux besoins en énergie abondante et à un coût abordable engendrés par cette vaste renaissance industrielle que notre programme vise à créer. Il faudra également de l’énergie pour dessaler l’eau de mer à grande échelle.

Parmi les autres sources d’énergie il y a le gaz naturel, actuellement fourni dans une très large mesure par la Russie. Ceci permet déjà d’intégrer la région au développement de l’Eurasie. Toutes les populations de la région soutiennent le projet de gazoduc South Stream promu par la Russie, qui va traverser la mer Noire et fournir tous les pays balkaniques en gaz, de même que l’Italie et l’ouest de l’Europe.

L’agriculture : La Grèce et les Balkans sont actuellement importateurs net de nourriture, non pas à cause d’un potentiel limité mais à cause de la mondialisation imposée par l’Union européenne et l’OMC. Près de 40% de la nourriture en Grèce est importée, et tout cela est actuellement menacé en raison de la crise. Des mesures doivent être prises rapidement pour renverser cette dépendance aux importations, et accroître la productivité agricole et la production domestique de nourriture. Une décision qui s’impose est de transformer la culture du coton à des fins d’exportation en production locale de nourriture.

La Grèce et une grande partie des Balkans font partie de ce que les agronomes appellent l’« agro-climat méditerranéen », ce qui signifie qu’il existe des conditions très favorables à la culture d’agrumes, d’olives, de raisins et autres cultures de ce type. Il y a des zones adaptées à la culture de céréales comme le blé, le maïs et l’orge. La surface cultivable de la zone agro-climatique méditerranéenne est limitée par les montagnes, avec des plateaux plus frais et des saisons de croissance plus courtes, mais tout ceci peut être compensé en optimisant chaque type de terre et la saison croissance par une irrigation plus poussée, et grâce à l’utilisation de technologies plus avancées comme des semences à haut rendement et des races animales plus performantes. Au total, seul 20% du territoire grec est propice à l’agriculture, mais il y a dans cet inventaire des pâturages, des fermes de montagne, des terres dans les deltas des rivières et plaines côtières qui peuvent être rendues beaucoup plus productives.

Il faut appliquer de manière plus systématique les technologies spatiales comme les satellites et la télédétection pour la surveillance des niveaux d’eau et des sols, et pour aider à déterminer comment mieux développer le potentiel agricole dans diverses régions. Les technologies formant ce qu’on appelle « l’agriculture de précision » – les systèmes de géolocalisation à distance, la collecte et le stockage des données – aideront les agriculteurs à optimiser les rendements, par une application plus précise des fertilisants et des eaux d’irrigation, un meilleur labourage des sols, un ensemencement et un moissonnage plus efficaces. Les agronomes grecs ont déjà préparé une grande partie du travail.

Ce qui est requis est le développement maximal de ces possibilités dans le cadre d’une poussée pour le développement de la Méditerranée. Tout ceci peut se faire avec l’établissement d’agences de développement régionales comme une Agence des bassins de l’Axios/Vardar-Morava, ou même une Agence du bassin du bas-Danube.

Pour l’eau, les ressources de base pour la péninsule dans son ensemble doivent être accrues, ainsi que la fiabilité et la prévention des inondations, en initiant plusieurs projets de liaison entre bassins comme ceux que nous avons déjà indiqués, ainsi que des barrages pour le stockage de l’eau et la régulation des débits.

La pluviométrie annuelle moyenne est plus grande sur le côté adriatique de la péninsule, avec 1016 mm, ainsi que sur les flancs ouest des montagnes, mais les plus grandes régions agricoles sont plutôt situées à l’est, là où la pluviométrie n’est que de 760 mm ou même de 380 mm ou moins.

En plusieurs endroits les niveau d’eau retenus par des barrages sont en déclin, incluant dans la vallée du Drin (ne pas confondre avec la Drina), qui est parallèle à l’ouest de la Varda. Le bassin du Drin comprend l’Albanie, la FYROM, la Serbie et le Monténégro, ainsi que le lac Ohrid situé à la frontière entre la FYROM et l’Albanie. Ces systèmes constituent d’importantes ressources en eau pour les pays concernés mais sont inadéquates pour l’instant. Un potentiel existe dans certaines régions pour la navigation, mais dans tous ces endroits la gestion de l’eau est essentielle pour le contrôle des inondations. Le potentiel hydro-électrique n’as pas non plus été entièrement utilisé. L’infrastructure pour le traitement des eaux usées fait par ailleurs cruellement défaut.

Le dessalement de l’eau est une priorité, surtout à Thessalonique et ailleurs sur la côte égéenne où les précipitations sont faibles. Le dessalement par le nucléaire est la seule méthode efficace à grande échelle. (Voir la section sur l’Espagne pour les détails.)

 La Grèce, une immense puissance maritime marchande

La Grèce possède la plus grande flotte marchande du monde. En plus de son importance pour l’activité économique, cela implique également un grand réservoir de main d’oeuvre qualifiée dans les secteurs industriels, maritimes et de la machine-outil, et une capacité pour la construction navale pouvant être réorientée vers les tâches les plus complexes. Cette ressource est vitale pour le développement méditerranéen dans son ensemble.

Les sociétés de fret maritime grecques contrôlent 3325 navires, avec une capacité de 226,92 millions de tonnes en lourd en 2011. La flotte arborant le pavillon grec comprenait 2,014 vaisseaux avec une capacité de 43,39 millions de tonnes en lourd, représentant 39,52% de la capacité de l’Union européenne. En décembre 2009, les entreprises grecques avaient commandé 748 nouveaux navires avec une capacité totale de 64,9 millions de tonnes en lourd. Les installations impliquées dans la construction navale et l’entretien des navires comptent parmi les plus grands établissements industriels du pays, et peuvent être mobilisées pour faire face à tous les défis nécessaires à l’intégration de la Grèce dans le développement de l’Eurasie et de l’Afrique.
A Pirée, il y a 1200 sociétés de fret maritime, employant directement ou indirectement plus de 250 000 grecs.

La Grèce consacre une partie significative de ses capacités de construction navale dans la production de navire plus petits, tels des bateaux de pêche et des caboteurs, puisque la navigation entre les îles est importante. Elle possède néanmoins quatre à six grands chantiers navals capables de construire et de réparer des navires de plus de 20 000 tonnes. Trois d’entre eux peuvent construire des navires de plus de 100 000 tonnes. Il y a beaucoup de place pour une extension de la production, car ces chantiers ont des capacités non utilisées en raison de la crise.

Tous ces chantiers navals fournissent une capacité en machine-outil pour la production des métaux aux formes les plus variées. Le chantier Elefsis en est un exemple probant : il a non seulement produit des bateaux à la fine pointe du progrès, incluant des navires et ferrys rapides et modernes pour le marché grec, mais aussi des wagons pour la Société nationale des chemins de fer grecs. Ainsi l’industrie navale, en collaboration avec plusieurs autres entreprises industrielles grecques, sont capables de construire tous les éléments nécessaires à l’infrastructure du pays, incluant les composants destinés aux chemins de fer, aux ponts et chaussées, aux barrages, aux turbines pour la production d’électricité, aux usines pour le dessalement et à la pétrochimie.

Une caractéristique négative et largement connue du secteur naval grec devrait être néanmoins soulignée : ce secteur industriel fait historiquement partie du complexe financier de la City de Londres, au service depuis des décennies de l’Empire britannique. Mais avec l’effondrement du système monétaire actuellement en place, ce nœud d’intérêts britanniques dans l’assurance, le transport maritime et les transactions sur les matières premières est affaibli.

Avec une nouvelle approche associée à un Plan Marshall pour le bassin de la Méditerranée, ces capacités précieuses que possède la Grèce dans le domaine du commerce et de la construction maritime peuvent être réorientées au service du développement industriel, mettant ainsi fin à des décennies de servitude vis-à-vis des cartels de la City, qui ont massivement utilisé les vaisseaux grecs pour le transport de pétrole, de céréales et autres matières premières dans des conditions de (pseudo) libre-marché.

 Voyageurs des mers, regardez vers l’espace

Les Hellènes étaient à l’origine les « peuples de la mer » immortalisés dans l’Iliade d’Homer. Ce poème célèbre a aussi décrit l’alliance entre les peuples de la mer et la civilisation égyptienne, les deux étant des navigateurs et des astronomes. C’est à partir de cette « alliance » scientifique que s’est développée la grande culture des poètes grecs et la philosophie platonicienne, culminant avec la conquête de l’Empire perse et la propagation de la culture hellénique à travers la Méditerranée ainsi que jusqu’au centre de l’Asie.

Notre Plan Marshall va initier le processus de transformation de la Grèce, de son statut actuel de voyageurs des mers à celui de voyageurs de l’espace, dans la mesure où ce pays pourra participer à ce grand impératif extraterreste définissant l’avenir de l’humanité : le projet Lune-Mars, en chemin vers d’autres régions de notre galaxie. D’une certaine manière, le processus a déjà commencé.

Il est sans difficile d’imaginer comment l’industrie navale pourrait construire des vaisseaux spatiaux, mais dans un cas précis elle a déjà été embauchée pour la production d’un vaisseau spécialisé par le modeste programme spatial grec, qui n’en n’est pas moins à la fine pointe dans certains domaines.

Le chantier naval d’Elefis a construit le Delta-Berenke, un vaisseau spécial auto-propulsé utilisé comme plate forme stable pour accueillir le Télescope à neutrino d’un mètre cubique (Km3Net), l’un des quatre existant aujourd’hui dans le monde, et déployé à 17 kilomètre au large des côtes du Péloponnèse, à 5200 mètres de profondeur. La direction générale du projet est à Pylos, une petite ville située dans la baie de Navarino. L’ancienne cité de Pylos, à quelques kilomètre de la ville moderne, était le lieu où se trouvait le palais de Nestor, comme le rapporte l’Iliade. D’où le nom du projet : Nestor. Pylos, une ville fréquentée par les touristes, se trouve ainsi transformée en quartier général de l’un des projets de recherche les plus sophistiqués de toute l’Europe. Ainsi, opérant depuis la profondeur des mers, ces chercheurs pourront explorer les parties les plus profonde de notre galaxie.

Une grande partie de cette infrastructure serait à double usage, telle l’érection de 50 stations dans les régions sismiques d’Europe pour surveiller les signes précurseurs de séismes, et la mise en orbite de 10 satellites pour détecter depuis l’espace d’autres précurseurs de séismes et qui, en même temps, pourront nous permettre de mieux étudier les radiations cosmiques. Tout ceci ferait partie d’un vaste programme de type Manhattan intégrant plusieurs grands laboratoires à l’échelle internationale. Le vieil aéroport d’Athènes serait un site idéal pour accueillir l’un de ces laboratoires. L’aéroport est actuellement en vente, comme exigé par le mémorandum de la Troïka !

La Grèce est bien placée pour participer à un tel programme. Il y a aujourd’hui 12.000 scientifiques grecs qui travaillent à l’extérieur du pays, et ce nombre va en augmentant tous les jours. Pendant que la Grèce dépense par habitant moins que presque tous les autres pays de l’Union européenne, la recherche qui s’y fait est de la plus haute qualité en comparaison avec ce qui se fait ailleurs en Europe. Les chercheurs grecs sont groupés dans une poignée de centres de recherche, comme l’Observatoire national, le Centre national de recherche scientifique Demokritos, des instituts basés aux grandes universités d’Athènes et de Thessalonique et plusieurs autres.

Fondé en 1842, l’Observatoire national est organisé autour de cinq programmes, incluant l’Institut d’astronomie, l’astrophysique, les applications spatiales et la télédétection. Le projet Nestor est une retombée des travaux conduits à l’Observatoire national. L’observatoire a déjà des programmes pour la physique des interactions Terre-Soleil, incluant l’étude de la météo spatiale. Le programme de télédétection peut déjà s’appliquer à l’étude des séismes. Même si l’Institut s’est agrandi au cours de la dernière décennie, il est encore relativement petit et pourrait, avec un financement approprié, être élargi rapidement.

Le Centre national de recherche scientifique a été fondé dans les années 50 comme Centre de recherche nucléaire Demokritos, dans le cadre du programme international Atoms for Peace d’Eisenhower, qui lui a fourni un réacteur expérimental. La fondation de cet institut avait déclenché une vague de rapatriement de chercheurs qui s’étaient exilés à cause des faibles opportunités existant alors dans le pays.

Aujourd’hui, le Centre Demokritos est impliqué dans un large éventail de recherche de base, employant quelque 1000 chercheurs et administrateurs. Ainsi, les bases pour le développement d’un large laboratoire intégré à un grand projet international comme celui que nous venons de décrire existent déjà.

La Grèce peut devenir un portail scientifique, servant comme centre international pour l’accueil d’étudiants et de chercheurs en provenance d’Asie, des Balkans, d’Afrique et de certaines régions d’Eurasie.


Is Kaliningrad NATO’s Real Target?

Operation Trident Lance

Is Kaliningrad NATO’s Real Target?

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

kaliningrad_map.pngRick Rozoff’s vitally informative site, Stop NATO, just forwarded a Stars and Stripes report on “NATO’s largest training exercise since the end of the Cold War”.

The forces that took part in the exercise, called “Trident Lance”, mostly came from the Joint Multinational Training Center in Grafenwöhr, Germany. Command elements from Poland, Greece and Turkey also took part, while U.S. Army in Europe provided a hefty logistical contribution, the Army newspaper said.

NATO land forces commander Lt. Gen. John Nicholson said that the exercise showed that NATO’s Allied Land Command (LANDCOM) has finally reached full operational capacity.

Ready to go!

To go where?

“One aim of the exercise, Trident Lance, was to test how well a fully operational LANDCOM — which is charged with improving the effectiveness and reaction time of the alliance’s land forces — could respond to an international crisis. In this case, the scenario dealt with the hypothetical invasion of NATO member Estonia,” Stars and Stripes reported.foolsjohnstone

Of course Russia is not going to “invade Estonia”, an absurd hypothesis.  There is no conceivable evidence or reason for a “Russian invasion” of Estonia.

But examine a map of the Baltic. There, very discretely, lies Kaliningrad. A small enclave of half a million people belonging to Russia.  It used to be Königsburg, a part of Germany, lost in the Second World War. Wedged between Poland and Lithuania, it is already hit by damage to its trade with the E.U. resulting from U.S.-imposed sanctions. The prospect of recuperating Kaliningrad/Königsberg through some manipulated incident could be a factor in the present official German anti-Russian position, which goes against German economic interests and about half of German public opinion.

A war to conquer Kaliningrad would be started by some contrived “international crisis” to “respond” to.

It would be sold as a natural response to Russia’s recuperation of Crimea.  The comparison was already floated back in March by The Moscow Times.

But Crimea was recuperated without bloodshed, by a peaceful referendum of the citizens who voted overwhelmingly to return to Russia, their traditional homeland, at a time when the legitimate government of Ukraine had been overthrown in a vehemently anti-Russian coup.

A NATO operation would be quite different.

How it would end, I do not venture to guess.

Cassandra has her limits.  And hopes she is wrong.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Foreign Policy of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

lundi, 15 décembre 2014

Teología y geopolítica. La tentación de la serpiente

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Teología y geopolítica.

La tentación de la serpiente.

por Francisco Javier Díaz de Otazú

Ex: http://www.arbil.org

Cuando se pergeña otro posible conflicto entre Israel e Irán es interesante conocer algo sobre las creencias persas que le diferencian de otros países musulmanes

El estrecho de Ormuz (en persa : تنگه هرمز, Tangeh-ye Hormoz; en árabe: مضيق هرمز, Maḍīq Hurmuz) es un estrecho angosto entre el golfo de Omán, localizado al sudeste, y el golfo Pérsico, al sudoeste. En la costa norte se localiza Irán y en la costa sur Omán. Fue guarida de piratas desde el siglo VII a. C. hasta el XIX. Comparte su nombre con una pequeña isla en la que están los restos de un castillo portugués, testigo ibero de otro tiempo en el que Occidente también penetró en el Oriente siempre misterioso y peligroso. Por aquel entonces, el petróleo eran las especias. Como sabrán los lectores, actualmente tiene gran importancia estratégica debido a que se encuentra en la salida del golfo Pérsico, que es rico en petróleo. Se estima que aproximadamente el 40% de la producción petrolífera mundial es exportada por este canal. Su anchura en el cabo es de 60 kilómetros. Se considera la clave para el control del petróleo mundial. Ahora, en vez de redundar en las crecientes informaciones sobre fragatas y navíos que suelen ser la actual versión de los viejos tambores de guerra, siempre más emocionantes que la CNN y Al-Yazira, por cierto esta cadena árabe puede traducirse y es otra evocación peligrosa en segundo escalón para España, como Algeciras. Significa “la isla” o “la península”, pues para los árabes del. S VII, eran lo mismo, y a la vez ambas cosas eran la península arábiga y la ibérica.  Pero antes de los árabes y el Islam, los que por allí mandaban eran los persas, de cuya religión quedan muy pocos residuos directos.

En Irán les llaman los “magos”, son tolerados por pocos e inofensivos, a modo de una reserva india,  y tienen como sagrados algunos fuegos donde el petróleo afloraba espontáneamente al suelo. Y no andaban muy despistados, pues, desde luego, el petróleo sigue siendo sagrado, al menos por el tiempo que le quede. Parece claro que el título de los “Reyes Magos”, procede de esa procedencia geográfica y de sus notables conocimientos astronómicos, comunes a todos los herederos de los caldeos. Otra pervivencia, más vigorosa, es el dualismo. El libro sagrado de los persas era el Avesta< , atribuido a Zoroastro, un filósofo medo que vivió en el siglo VI a. C. Nietzsche le llamó “Zaratustra”, y es cosa seria por que el desequilibrado filósofo era un gran filólogo y escribía muy bien. El asunto es que esa doctrina reconoce un Ser Supremo, que es eterno, infinito, fuente de toda belleza, generador de la equidad y de la justicia, sin iguales, existente por sí mismo o incausado y hacedor de todas las cosas. Hasta aquí bien, y nos entendemos todos.  Del núcleo de su persona salieron Ormuz y Arimán, principios de todo lo bueno y de todo lo malo, respectivamente.

Ambos produjeron una multitud de genios buenos y malos, en todo acordes con su naturaleza. Y así, el mundo quedó dividido bajo el influjo de estos dos grupos de espíritus divididos y bien diferenciados. Esto es lo que explica la lucha en el orden físico y moral, en el universo. El alma es inmortal y más allá de esta vida, le está reservada la obtención de un premio o de un castigo. La carne es pecaminosa e impura. La antropología de Platón está emparentada con esta línea, y ni el San Agustín ni Lutero se escapan a ella, influidos el primero por el maniqueismo, y el segundo por el contrapeso Gracia&pesimismo antropológico.

Lo que podemos simplificar como antropología católica nuclear está más bien en la línea unitiva, vinculada a Aristóteles y al principio de Encarnación. Pero sigamos con el dualismo. La inclinación hacia el mal tiene su origen en el pecado con el que se contaminó el primer hombre. Esta denodada lucha entre Ormuz y Arimán, tan equilibrada como la del día y la noche, ha de tener un desenlace final, y el triunfo debe ser de Ormuz, el principio del bien. El dualismo del bien y del mal es paralelo, aunque no coincidente, con el del espíritu y la carne. El maniqueísmo se ha presentado en diversas formas antiguas y modernas. No hay que confundir su acepción específica, los seguidores de Manes, otro persa, del s. III, que sumó al zoroastrismo elementos gnósticos, ocultistas, algo no tan demodé como pudiera pensarse, dado que eso que de hay unos elegidos, en el secreto de la Luz, y otros oyentes, enterados de lo que los primeros suministran, es invento suyo.

En un sentido amplio se utiliza como sinónimo de dualismo. Y este término en cuanto completa simetría o paridad, puesto que el Bien y el Mal es claro que se enfrentan sin necesidad de tanta palabrería, por ej. en cualquier western o cuento infantil. Pero si entramos en profundidad, reparando en el mensaje y no en que se trate o no de ficción, Saruman del Tolkien, Lucifer en el Génesis, o por descargar densidad el Caballero Negro, de una mesa artúrica, no rigen como principio propio, como Mal Absoluto autónomo del todo y en paridad con el Bien, si no que son originarios de ese mismo Bien que por algún misterio, asociado a que el bien moral exige libertad, la soberbia hace que algunos, así sean el ángel más bello, opten por el mal.  Retomemos el libro sagrado Avesta, donde se encuentran vestigios de diversas creencias primitivas: los dogmas de la unidad divina, de la creación, de la inmortalidad del alma, de premios y castigos en una vida futura.

Es de señalar que en esta lucha entre los genios malos y buenos, hay un paralelismo con la concepción bíblica, (mejor que decir judeocristiana, pues es concepto delicado, además que puede usarse para enfrentarlo al Islam, y, al menos en esto, no corresponde), de la lucha entre los ángeles sumisos al Creador y los que contra él se revelaron. Pero la diferencia grande está en que para Dios, dicho al modo “monista”, unitario, sea o no trino, Él es la fuente de todo. Descartando el pulso entre iguales, como no son parejas la luz y la oscuridad; la oscuridad no tiene otra definición que la falta de luz, o el frío, el de la falta de calor, por mucho que sepamos de dinámica de moléculas.  Pues lo mismo para con el mal, en cuanto ausencia de bien. No es tan absoluto. Como “la esperanza es lo último que se pierde”, ¿quién sabe si al final el diablo no se arrepiente?.

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Dejemos ese misterio para la magnanimidad del único Creador, y pasemos ya de tejas para abajo. Ya sabemos que Irán es una potencia regional, que está en vías de desarrollo nuclear, y que Israel sostiene una doctrina de la guerra preventiva que, justificada o no, explicaría un trato similar al recibido ya por el Irak de Sadam. EEUU suele hacer el papel de guardaespaldas de Israel, y de sus encuestas y elecciones presidenciales depende más que de la justicia de sus bombardeos su próxima actuación. Nosotros dependemos del petróleo totalmente, repartido a la sazón la mar de maniqueamente por Alá, y somos de la OTAN. Nunca mejor dicho, el asunto está “crudo”.

El mundo árabe-mediterráneo también está caliente, y Siria está al caer, con gran disgusto de Rusia. El gas nos llega mitad de Rusia, mitad de Argelia. En fin,  que quede claro que está crudo por una biológica lucha por la supervivencia entre poderes, intereses y estados, como mañana podrá ser por el agua dulce, y no por la del bien y del mal, viejo cuento donde el mal es el otro, siempre. El Bien es la Paz y la Justicia, entre nosotros, la posible dentro de lo posible, el Mal, la soberbia, la prepotencia. El querer hacer un gobierno mundial a partir del consenso de los poderosos, y no de una ley natural previa. Es la tentación de la serpiente.

·- ·-· -······-·
Francisco Javier Díaz de Otazú

Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale

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«Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale»

«Le droit international est universel et doit être appliqué partout de la même manière»

Interview d’Alfred de Zayas, historien et professeur universitaire*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

thk. Depuis la sécession de la Crimée, la signification du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est de nouveau à l’ordre du jour. On constate dès lors à quel point les principes du droit international sont souvent interprétés arbitrairement. Ce qui pour les uns doit valoir et fait l’objet d’approbation, doit être empêché dans d’autres régions du monde. L’attitude du «monde dominant» peut-elle être justifiée? Alors que la séparation du Kosovo a été reconnue sans problème par les Etats occidentaux, ces mêmes Etats ont clairement refusé d’accepter la sécession de l’Abkhazie et de la Crimée. En tant qu’observateur, on est obligé de constater que ce droit fait l’objet de deux poids, deux mesures. Cette contradiction nécessite une explication. Dans l’interview ci-après, le renommé spécialiste du droit international et auteur de nombreux livres, Monsieur Alfred de Zayas, analyse la situation du point de vue du droit international.

Horizons et débats: Monsieur, vous avez présenté votre rapport annuel devant l’Assemblée générale à New York. Il y était essentiellement question du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans quelle mesure ce droit contribue-t-il à la paix dans le monde?

Alfred de Zayas: Nous savons qu’au cours des dernières soixante années le non-respect du droit à l’autodétermination des peuples a été la cause de plusieurs guerres. C’est pourquoi il est si important, aujourd’hui et dans le futur, d’appliquer ce droit à l’autodétermination car cette norme fondamentale du droit international représente une stratégie préventive contre les conflits armés. D’aucuns prétendent que le droit à l’autodétermination est réglé depuis la décolonisation. C’est faux. De nos jours, dans le monde entier, vivent de nombreux peuples, des autochtones, des peuples soumis à une occupation, des minorités importantes qui luttent pour le droit à l’autodétermination. Leurs revendications pour plus d’autonomie, de fédéralisme et d’indépendance doivent être entendues avant qu’elles ne dégénèrent en conflits armés. Tous les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques et par le dialogue. C’est pourquoi le 27 octobre, devant l’Assemblée générale de l’ONU(http://daccess-dds- ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N14/497/95/PDF/N1449795.pdf?OpenElement), j’ai exhorté les Etats d’être à l’écoute de leurs populations sans se focaliser de manière bornée sur le principe de l’intégrité territoriale et sans s’obstiner dans l’idée qu’il en est ainsi et pas autrement. Il est impératif qu’il y ait changement si nous voulons la paix. L’intransigeance est vectrice d’escalade et est de ce fait incompatible avec la Charte de l’ONU. Le principe de l’intégrité territoriale n’est pas absolu et doit être géré de concert avec d’autres principes du droit international, notamment les droits humains, y compris le droit à l'autodétermination. En d’autres termes, il convient de les équilibrer. En général, les frontières sont garantes de stabilité, toutefois elles peuvent être modifiées de manière pacifique et devraient être modifiées pour prévenir un conflit futur. D'ailleurs, il faut tenir compte du fait que le droit international est dynamique et se développe par la pratique des Etats. Donc la sécession du Kosovo a fait exploser l'intégrité de la Serbie – et a créé un précédent incontournable, comme aussi la sécession de la Slovénie, de la Croatie, de la Bosnie etc. Le droit international n'est plus le droit de 1945.En réalité, au cours de l’histoire, les frontières ont constamment été modifiées, malheureusement souvent par la guerre. C’est en particulier pour cette raison – pour éviter des conflits – qu’il faut veiller à ce que ces peuples habitant à l’intérieur de frontières nationales, soient au bénéfice de leurs droits de l’homme. Il faut toujours garder à l’esprit qu’il est question d’êtres humains et pas seulement de géopolitique. Les gens ont le droit fondamental de façonner leur destin. Tout spécialiste du droit international reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes comme un droit impératif (jus cogens), pourtant son application semble être très arbitraire.

Dans quelle mesure les actuels conflits tels que la reconnaissance du Kosovo, la sécession de la Crimée, le destin des Tamouls sont-ils évoqués dans votre rapport?

Dans mon rapport à l’Assemblée générale et aussi lors de la conférence de presse qui a suivi, je n’ai consciemment pas évoqué de conflits spécifiques. Je ne me sens pas en droit de livrer une réponse à tous ces problèmes complexes qui mettent malheureusement la paix de ces régions en danger. Ce que j’ai évoqué et ce qui sert de «valeur ajoutée» à mon rapport, ce sont les critères que j’ai formulés et qui peuvent être employés pour toutes les situations de conflits présentes et futures afin de contribuer à un arrangement à l’amiable des dits conflits. Ces critères se traduisent par une obligation au dialogue et l’exigence que dans leur juridiction les gouvernements favorisent les droits de l’homme de toutes les parties du peuple qui luttent pour leur droit à l’autodétermination sans discrimination, chicanes ou diffamation en les nommant «terroristes».

Comment pourrait-on résoudre ces questions?

Qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Kosovo, de l’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud, de la Transnistrie, du Haut-Karabagh, du Tyrol du Sud, des Tamouls, de la Papouasie occidentale, de Rapa Nui [Ile de Pâques], des Moluques, du Soudan etc., il convient de garder à l’esprit qu’il est question d’êtres humains qui aspirent en premier lieu à quelque chose de légitime, à savoir la création de leur propre identité, de leur droit à leur épanouissement culturel, à leur propre histoire. Si un Etat se montre hostile à une partie de sa population, c’est le pire que son gouvernement puisse faire, car cette partie de la population ne se sentirait plus dans l’obligation d’en respecter les lois. Dans une démocratie c’est en principe le peuple qui règne. Si un gouvernement formé d’élites ne se préoccupe pas des intérêts de sa population, ce gouvernement est voué à l’échec et met en danger la paix intérieure du pays et probablement aussi la paix régionale voire internationale.

Que peut faire un gouvernement dans un tel cas?

Si une partie de la population veut se séparer – comme par exemple en Ecosse – la méthode civilisée consiste à organiser un référendum de manière paisible. Il faut tenir compte du fait que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne veut pas obligatoirement dire indépendance totale. Il existe des étapes graduelles. On pourrait imaginer sans problème différents grades d’autonomie et même une organisation fédéraliste par laquelle les droits de l’homme de la population seraient mieux garantis. Bien des pays sont organisés de manière fédéraliste. Des Etats formés de divers groupes ethniques et religieux (parfois hostiles), et de groupes linguistiques seraient bien conseillé de considérer une constitution fédérale.

On pourrait dans ce cas prendre comme référence le modèle de démocratie directe suisse.

Le modèle suisse fonctionne. En Suisse, avec 4 langues et 26 cantons, les gens vivent ensemble en paix et on se respecte mutuellement. Tous sont citoyens et citoyennes du pays. La démocratie directe est garantie par les votes sur un grand nombre d’affaires courantes et par les instruments de l’initiative populaire et du référendum. Il n’y a pas de raison pour des réactions de violence, car la Constitution fédérale et le système gouvernemental démocratique garantissent les droits de toutes personnes aussi au niveau de la juridiction. Malheureusement ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres Etats.

Guardia_imperial_52.jpgA quoi pensez-vous?

Par exemple au Sri Lanka. Là, les Tamouls, qui représentent une grande partie de la population, se différencient de la majorité des Singhalais. Les Tamouls ont une autre histoire et une autre identité qui se sont manifestées dans leur recherche de l’autodétermination.
Entre 1983 et 2009, le monde a regardé sans réagir pendant que les Tamoules se faisaient massacrer par le gouvernement central. Ainsi ils n’ont acquis ni autonomie ni indépendance. Un autre groupe ethnique ayant en principe été légitimé à aspirer à l’autonomie ou l’indépendance était le peuple Igbo du Biafra/Nigéria qui a mené une guerre pour son autodétermination de 1967 à 1970 – et l’a perdue. Environ trois millions de personnes sont mortes pendant cette guerre et la famine qui s’en est suivie.

Par la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, on pourrait éviter des guerres …

… et par l’application de certaines méthodes, tels les plébiscites, on peut parvenir à des solutions pacifiques. En Ecosse, on a organisé un référendum et en Catalogne on a pu observer une consultation pacifique. Les Nations Unies ont elles-mêmes organisé des référendums au Soudan. Le dernier Etat accepté aux Nations Unies a été le Soudan du Sud. Sa naissance est une conséquence directe de la consultation organisée par les Nations Unies. Il en est de même pour la séparation de l’Ethiopie et de l’Erythrée qui a finalement eu lieu suite à un référendum organisé par les Nations Unies. On pourrait se servir de ce modèle dans bien des parties du monde où il y a des conflits. Mais pour cela, il faut une Assemblée générale engagée, s’occupant des conflits avant qu’ils ne dégénèrent. A ce point, je dois préciser que chaque référendum ne doit pas forcément aboutir à l’indépendance d’une région. Le Québec au Canada en est un exemple. On y a organisé un référendum en 1995 qui n’a pas conduit à la séparation. Quoi qu’il en soit, un référendum pacifique vaut toujours mieux qu’un conflit armé.

Comment peut-on éviter les abus du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour des intérêts de pouvoir et de géopolitique? Comment peut-on empêcher la subversion d’Etats souverains par des révolutions fomentées et financées de l’extérieur?

Il faut savoir différencier entre les cas mentionnés ci-dessus, les révolutions de couleurs et la situation en Syrie. Dans ce cas, il semble bien que la guerre civile n’est pas née du fait d’une discrimination ciblée d’une partie de la population, par exemple des chrétiens ou d’autres communautés exigeant en conséquence l’autodétermination et l’autodéfense. D’un côté, on a affaire à un gouvernement venu au pouvoir par le biais d’élections, de l’autre côté on a un mouvement de militants qui veulent obtenir un changement de régime sans élections. C’est bien sûr tout autre chose. Il faut différencier cela de la situation du groupe ethnique des Tamouls dans certaines parties du Sri Lanka qui ont de légitimes raisons de vouloir préserver leur culture et leur identité. Il faut savoir faire la différence entre une guerre civile, un coup d’Etat et une volonté légitime d’autonomie et d’autodétermination.

Dans l’affaire de l’Ukraine, le président américain Barack Obama reproche à Vladimir Poutine, de mettre en péril la paix dans le monde. Qu’en pensez-vous?

Dans ce cas, il faut se poser la question fondamentale de savoir ce qui met en péril la paix dans le monde. Le refus du dialogue met en danger la paix mondiale, lorsque les parties en conflit refusent de négocier. Que dit la Charte des Nations Unies dans son article 2, alinéa 3? Tous les conflits doivent être résolus par le dialogue et la diplomatie, de façon pacifique. A ma connaissance, Poutine a depuis des mois prôné le dialogue, se déclarant prêt à discuter avec tout le monde. J’aurais volontiers observé une initiative du gouvernement ukrainien de Kiev de recherche du dialogue, dans un esprit de paix, avec les Ukrainiens russophones de Donetsk et Lougansk. Cela aurait été la voie civilisée pour trouver une solution au problème. On ne peut ignorer le fait que cette déstabilisation a des conséquences sur les pays voisins, dans ce cas notamment sur la Russie qui a un droit légitime de tenir à l’écart de ses frontières toute hostilité et activités révolutionnaires. La Russie a éprouvé une inquiétude légitime lorsque le 22 février 2014, le gouvernement démocratiquement élu a été renversé par un coup d’Etat. L’accord international conclu le 21 février entre les représentants du Maïdan, le président Ianoukovitch et les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne et de la Pologne, prévoyant des élections anticipées et entre temps la formation d’un nouveau gouvernement en tenant compte de tous les groupes impliqués fut rompu non pas par Ianoukovitch mais par les violences du Maïdan mettant en exécution le coup d’Etat. Les trois pays Allemagne, France et Pologne auraient dû protester et imposer le maintien de l’accord. Il en résulta donc une situation d’illégalité et d’instabilité. A la suite d’un coup d’Etat, il y a toujours certaines conséquences prévisibles mais aussi d’autres demeurant imprévisibles. L’une d’elle est qu’une partie de la population ukrainienne n’a pas reconnu les nouveaux dirigeants du pays de Kiev et ne les considère pas comme des représentants légitimes du peuple. Le professeur John Mearsheimer de l’Université de Chicago a publié récemment dans «Foreign Affaires» une analyse intéressante à ce sujet (www.foreignaffairs.com/articles/141769/john-j-mearsheimer/why-the-ukraine-crisis-is-the-wests-fault et Horizons et débats no 22 du 15/9/14).

Quel rôle les médias jouent-ils dans cette affaire?

Je constate avec inquiétude que les informations médiatiques – notamment celles des médias occidentaux – présentent presque à l’unisson uniquement des accusations envers la Russie. On ne dit mot de l’accord du 21 février, on tait soigneusement le coup d’Etat, comme s’il n’avait pas eu lieu. Ce qui m’inquiète particulièrement c’est le fait que la presse attise l’esprit de guerre au lieu de s’efforcer de calmer le jeu. On ne plaide pas pour le dialogue, on préfère s’obstiner en direction de sanctions et de solutions violentes au lieu de négociations. Cependant, selon la Charte de l’ONU, tous les Etats sont tenus de respecter et de favoriser le dialogue. Mais la presse ne le fait pas. Il faut donc se demander s’il y a violation de l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et si oui par qui. L’article 20 interdit toute incitation à la guerre. Or, de nombreux pays s’en donnent à cœur joie, au lieu de chercher une solution dans l’esprit de la Charte de l’ONU, protégeant les droits de l’homme de toutes les parties concernées, donc aussi ceux des populations de Donetsk et Lougansk.


En outre, il faut insister sur le fait que ni le droit à l’autodétermination, ni le principe de l’intégrité territoriale ne justifient le massacre de populations. Personne ne peut approuver les bombardements d’hôpitaux, d’écoles et de quartiers d’habitations. Dans les années 1994/95, il était clair pour tout le monde que le bombardement de centres civils, tel Sarajevo, était illégal. Je déplore que cette appréciation ne soit pas prise en compte lors des bombardements des populations en Ukraine orientale. En tant que spécialiste du droit international, je me permets de souligner une nouvelle fois que le droit international est universel et doit être appliqué partout de la même manière. On ne peut l’utiliser «à la carte». On ne peut pas prétendre que la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, la Macédoine, le Monténégro, le Kosovo ont le droit à l’indépendance, mais que les populations de Lougansk et Donetsk ne l’ont pas. Il faut tiré cela au clair. Il y a tous les jours des personnes tuées. C’est le devoir de tous les Etats de la communauté humaine de faire cesser ces tirs. Il faut tout mettre en œuvre pour trouver une solution pacifique. Notons qu’au cours des mois de mars, avril ou mai, on aurait eu l’option de créer une fédération en Ukraine ou une autonomie des districts russo-ukrainiens. Actuellement, il n’est pas certain qu’une population ayant dû subir des bombardements massifs veuille encore demeurer dans un tel système étatique.

Ce ne sera qu’à la suite de négociations et d’un dialogue qu’on pourra répondre à cette question.

Tout d’abord, il faut que les armes se taisent, sinon il n’y a pas d’espoir. Cependant, on apprend par la presse que Kiev s’apprête à lancer une nouvelle offensive. Cela comprend un énorme danger. Vouloir tenter de réintégrer cette partie du pays sous le contrôle de Kiev par la force exacerberait la catastrophe humanitaire au sein de cette région et augmenterait massivement les pertes humaines. Pour moi, la seule solution en conformité avec les droits humains, ce sont les négociations dans lesquelles doivent être impliqués non seulement Kiev et Donetsk mais également les Etats voisins ayant un intérêt légitime à ce que la région soit pacifiée.


Il s’agit également d’un processus démocratique, du fait que la démocratie est une véritable expression de l’autodétermination et celle-ci est une expression de la démocratie. Les critères que j’ai signalés dans mon rapport peuvent être une aide pour des négociations constructives. Il faut rappeler que le droit à l’autodétermination est partie intégrante de la Charte de l’ONU, se retrouve dans l’article 1 du Pacte international de l’ONU relatif aux droits civils et politiques, dans l’article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ainsi que dans de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce droit n'est pas caduc. Il y a encore de nombreux peuples autochtones, de peuples soumis à l'occupation et des minorités qui en ont besoin. Le monde en a assez de la politique politicienne, des euphémismes manipulateurs et des paroles creuses concernant les droits humains. La prévention des conflits – voilà le but de la communauté internationale. Droits humains, paix et justice!

Professeur de Zayas, nous vous remercions pour cette interview.    •

 (Interview réalisée par Thomas Kaiser)
(Traduction Horizons et débats)

dimanche, 14 décembre 2014

La Russie face au globalisme

 

La Russie face au globalisme

Entretien avec Xavier Moreau

Dans cet entretien réalisé à Moscou, Xavier Moreau revient pour nous sur l'actualité du conflit en Ukraine, la soumission de la France dans l'affaire du mistral et d'autres questions brûlantes de l'actualité politique international. Plus largement, nous l'avons questionné sur l'avenir des relations euro-russes et sur la réalité de la Russie comme modèle alternatif au globalisme.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

Propagation des manifestations anti-islamisation en Allemagne

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Propagation des manifestations anti-islamisation en Allemagne 
 
Pourquoi l’Europe ferait bien d’y prêter attention

Claude Sicard*
Ex: http://metamag.fr

Récemment, près de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de plusieurs villes d'Allemagne pour dénoncer la montée de l'islamisation de la société et l'effritement des fondements judéo-chrétiens. Un malaise exacerbé par les partis nationalistes européens mais qui reflète également une perte de repères de plus en plus tangible.


Atlantico : Alors que le modèle d'intégration allemand semblait mieux fonctionner que les autres, comment expliquer que l'Allemagne s'empare aujourd'hui du sujet ?

CS1.jpgClaude Sicard : Chaque lundi, en Allemagne, depuis prés de deux mois, les Pediga appellent à des manifestations contre l’islamisation de leur pays, et à Dresde 10.000 personnes ont défilé début décembre. Les Pediga sont un mouvement d’européens qui, se considérant comme "patriotes", s’insurgent  contre l’islamisation de l’Europe.


Dans quelle mesure cette contestation de l'islamisation prend-elle pied en Europe?

Un peu partout un éveil se produit: les Européens prennent conscience soudain des conséquences pour leur identité que vont avoir ces arrivées massives d’immigrants en provenance des pays islamiques : on voit se développer un peu partout des mouvements nationalistes de caractère populaire qui ont pour nom le Front National en France dont on s’étonne soudain du succès,  le Parti "Vrais Finlandais" en Finlande, le parti  du Peuple au Danemark, le parti PPV en Hollande, etc…


De quels malaises ce type de contestation, qui s'illustre par la montée du vote identitaire, est-il le reflet ?

Pour bien comprendre les enjeux de cette confrontation civilisationnelle, il faut s’en référer aux anthropologues. Ces derniers nous enseignent sur ce qu’est une civilisation, et ils nous disent qu’il est impossible que deux civilisations différentes coexistent dans un même espace géographique.Citons tout d’abord cette excellente définition d’une civilisation qu’a donnée l’anthropologue mexicain Rodolphe Stavenhagen dans un travail qu’il fit pour l’UNESCO : «C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels qui caractérisent  une société. Cela englobe en outre les arts, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances». Cette définition est sans doute l’une des meilleures qui puisse être donnée du concept de civilisation, un concept en fait très difficile à bien saisir, les personnes s’en tenant généralement lorsqu’on leur parle de civilisation à de simples manifestations extérieures, comme l’architecture, la mode vestimentaire, la musique, la gastronomie…. omettant totalement de comprendre qu’il s’agit de caractéristiques beaucoup plus profondes, des caractéristiques qui touchent à l’essentiel des individus : leur personnalité profonde, leur mode de pensée et leur façon de voir le monde. Il existe aujourd’hui à travers le monde, 5 ou 6 civilisations différentes, selon les auteurs, et chacune possède sa propre identité. Aussi l’arrivée et le développement rapide de nombreuses communautés islamiques en Europe pose-t-elle le problème inévitable de la confrontation sur notre territoire européen de notre civilisation, la civilisation occidentale dans sa version européenne, avec la civilisation musulmane qui est celle de tous ces nouveaux arrivants.


A quand peut-on faire remonter l'origine de ce malaise ? Peut-on faire un rapprochement avec les difficultés économiques -croissance atone, chômage- de la zone euro, ou ces interrogations sont-elles plus profondes ?

Cette confrontation avait été bien perçue déjà en 2003 par le grand  anthropologue Claude Levi Strauss, qui, interrogé par  Dominique Antoine Grison du Magazine Littéraire, avait déclaré : «Notre culture est sur la défensive vis à vis de menaces extérieures parmi lesquelles figure l’explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture».

CS2.jpgDans un de ses ouvrages, Claude Levi-Strauss explique  très clairement, ce qu’il advient lorsque deux civilisations différentes se trouvent en confrontation sur un même territoire. Il nous dit :«On aperçoit mal comment une civilisation pourrait profiter du style de vie d’une autre, à moins de renoncer à être elle même. Deux possibilités existent :- Soit une désorganisation et un effondrement du pattern d’un des groupes ;- Soit une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern lequel devient irréductible par rapport aux deux autres ».On a donc avec Levi-Strauss la réponse à notre problème : ou bien les nouveaux arrivants qui relèvent d’une autre civilisation que la nôtre abandonnent leur civilisation et s’intègrent dans la notre, ou bien ils la conservent, et alors émergera une autre civilisation sur notre continent, une civilisation que Levi-Strauss qualifie de "troisième pattern", un nouveau modèle donc, "irréductible par rapport aux deux autres". Cela signifiant que nous allons voir s’éteindre notre civilisation occidentale européenne, et que va inéluctablement  émerger une nouvelle civilisation.


Récemment, la Cour de justice européenne, dans une décision hautement symbolique, avait fait passer le principe de libre-circulation dans l'espace Schengen au second plan, en interdisant le principe du tourisme social. A quelles problématiques les institutions européennes sont-elles confrontées ? Quels sont les enjeux de l'émergence de cette question identitaire européenne ?

Les musulmans arrivent en Europe et s’y implantent avec leur civilisation, aidés par la Charte européenne des Droits de l’homme que le Conseil de l’Europe a pour mission de défendre bec et ongles. Cette charte interdit formellement aux pays signataires que nous sommes, nous les pays du vieux continent, de développer de quelconques mesures qui pourraient être de nature à faire obstacle a ce que ces nouveaux arrivants conservent leur culture. Il ne s’agit pas tant pour tous ces immigrants musulmans qui viennent s’installer en Europe de problèmes de religion que de problèmes d’identité : tous ces nouveaux arrivants revendiquent leur appartenance à la civilisation islamique, bien au delà de leurs croyances religieuses. Bon nombre, bien sûr, sont attachés à leur religion, mais ceux qui le sont moins revendiquent néanmoins leur appartenance à la civilisation islamique, une civilisation qui fut une grande civilisation dans le passé et que les musulmans voudraient voir  retrouver ses titres de noblesse dans le monde d’aujourd’hui.


Si les citoyens de notre continent se désintéressent du sort de notre civilisation, alors il se produira une très profonde mutation de celle ci, mutation vers ce que Levi- Strauss a nommé un autre "pattern". C’est d’ailleurs ainsi que meure toute civilisation. Un autre très grand esprit du siècle dernier nous avait avertis en se fondant sur l’étude des quelques 22 ou 23 civilisations qu’il avait eu à étudier tout au cours de son existence de chercheur, en nous laissant l’enseignement suivant: «Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident».


* Claude Sicard est consultant international et auteur de deux livres sur l'islam, "L'islam au risque de la démocratie" et "Le face à face islam chrétienté-Quel destin pour l'Europe ?"
**Interview réalisé par  Atlantico.fr et publié sur le site.

samedi, 13 décembre 2014

Washington’s Frozen War Against Russia

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Frack the EU!

Washington’s Frozen War Against Russia

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

For over a year, the United States has played out a scenario designed to (1) reassert U.S. control over Europe by blocking E.U. trade with Russia, (2) bankrupt Russia, and (3) get rid of Vladimir Putin and replace him with an American puppet, like the late drunk, Boris Yeltsin.

The past few days have made crystal clear the perfidy of the economic side of this U.S. war against Russia.

It all began at the important high-level international meeting on Ukraine’s future held in Yalta in September 2013, where a major topic was the shale gas revolution which the United States hoped to use to weaken Russia. Former U.S. energy secretary Bill Richardson was there to make the pitch, applauded by Bill and Hillary Clinton. Washington hoped to use its fracking techniques to provide substitute sources for natural gas, driving Russia out of the market. This amounts to selling Europe a pig in a poke.

But this trick could not be accomplished by relying on the sacrosanct “market”, since fracking is more costly than Russian gas extraction. A major crisis was necessary in order to distort the market by political pressures. By the February 22 coup d’état, engineered by Victoria Nuland, the United States effectively took control of Ukraine, putting in power its agent “Yats” (Arseniy Yatsenyuk) who favors joining NATO. This direct threat to Russia’s naval base in Crimea led to the referendum which peacefully returned the historically Russian peninsula to Russia. But the U.S.-led chorus condemned the orderly return of Crimea as “Russian military aggression”. This defensive move is trumpeted by NATO as proof of Putin’s intention to invade Russia’s European neighbors for no reason at all.

Meanwhile, the United States’ economic invasion has gone largely unnoticed.

Ukraine has some of the largest shale gas reserves in Europe. Like other Europeans, Ukrainians had demonstrated against the harmful environmental results of fracking on their lands, but unlike some other countries, Ukraine has no restrictive legislation. Chevron is already getting involved.

As of last May, R. Hunter Biden, son of the U.S. Vice President, is on the Board of Directors of Burisma Holdings, Ukraine’s largest private gas producer. The young Biden will be in charge of the Holdings’ legal unit and contribute to its “international expansion”.

Ukraine has rich soil as well as shale oil reserves. The U.S. agribusiness giant Cargill is particularly active in Ukraine, investing in grain elevators, animal feed, a major egg producer and agribusiness firm, UkrLandFarming, as well as the Black Sea port at Novorossiysk. The very active U.S.-Ukraine Business Council includes executives of Monsanto, John Deere, agriculture equipment-maker CNH Industrial, DuPont Pioneer, Eli Lilly & Company. Monsanto plans to build a $140 million “non-GMO corn seed plant in Ukraine”, evidently targeting the GMO-shy European market. It was in her speech at a Chevron-sponsored meeting of the U.S.-Ukraine Business Council a year ago that Victoria Nuland mentioned the five billion dollars spent by the U.S. in the last twenty years to win over Ukraine.

On December 2, President Poroshenko swore in three foreigners as cabinet ministers: an American, a Lithuanian and a Georgian. He granted them Ukrainian citizenship a few minutes before the ceremony.

U.S. born Natalie Jaresko is Ukraine’s new Finance Minister. With a Ukrainian family background and degrees from Harvard and DePaul universities, Jaresko went from the State Department to Kiev when Ukraine gained independence from the Soviet
foolsjohnstoneUnion, in order to head the economic department of the newly opened U.S. embassy. Three years later she left the U.S. Embassy to head the U.S. government-financed Western NIS Enterprise Fund. In 2004 she established her own equity fund. As a supporter of the 2004 Orange Revolution, she served on “Orange” victor President Viktor Yushchenko’s Foreign Investors Advisory Council.

Lithuanian investment banker Aivaras Abromavicius is the new Economy Minister, putting government economic policy clearly under U.S. influence, or rather control.

The new Health Minister, Aleksandr Kvitashvili from Georgia, is U.S.-educated and does not speak Ukrainian. He had served as health minister in his native Georgia, when U.S. puppet Mikheil Saakashvili was President.

The U.S. grip on Ukraine’s economy is now complete. The stage is set to begin fracking, perhaps transforming Hunter Biden into Ukraine’s newest oligarch.

Nobody is mentioning this, but the controversial trade agreement between the E.U. and Ukraine, whose postponement set off the Maidan protests leading to the U.S.-steered February 22 coup d’état, removes trade barriers, allowing free entry into E.U. countries of agricultural exports produced in Ukraine by U.S. corporations. The Ukrainian government is deeply in debt, but that will not prevent American corporations from making huge profits in that low-wage, regulation-free and fertile country. European grain producers, such as France, may find themselves severely damaged by the cheap competition.

The Russophobic Kiev government’s assault on Southeastern Ukraine is killing the country’s industrial sector, whose markets were in Russia. But to Kiev’s rulers from Western Ukraine, that does not matter.   The death of old industry can help keep wages low and profits high.

Just as Americans decisively took control of the Ukrainian economy, Putin announced cancellation of the South Stream gas pipeline project. The deal was signed in 2007 between Gazprom and the Italian petrochemical company ENI, in order to ensure Russian gas deliveries to the Balkans, Austria and Italy by bypassing Ukraine, whose unreliability as a transit country had been demonstrated by repeated failure to pay bills or syphoning of gas intended for Europe for its own use. The German Wintershall and the French EDF also invested in South Stream.

In recent months, U.S. representatives began to put pressure on the European countries involved to back out of the deal. South Stream was a potential life-saver for Serbia, still impoverished by the results of NATO bombing and fire-sale giveaways of its privatized industries to foreign buyers. Aside from much-needed jobs and energy security, Serbia was in line to earn 500 million euros in annual transit fees. Belgrade resisted warnings that Serbia must go along with E.U. foreign policy against Russia in order to retain its status as candidate to join the E.U.

The weak link was Bulgaria, earmarked for similar benefits as the landing point of the pipeline. U.S. Ambassador to Sofia Marcie Ries started warning Bulgarian businessmen that they could suffer from doing business with Russian companies under sanctions. The retiring president of the European Commission, José Manuel Barroso from Portugal, who used to be a “Maoist” back when “Maoism” was the cover for opposition to Soviet-backed liberation movements in Portugal’s African colonies, threatened Bulgaria with E.U. proceedings for irregularities in South Stream contracts. This refers to E.U. rules against allowing the same company to produce and transfer gas. In short, the E.U. was attempting to apply its own rules retroactively to a contract signed with a non-EU country before the rules were adopted.

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Finally, John McCain flew into Sofia to browbeat the Bulgarian Prime Minister, Plamen Oresharski, to pull out of the deal, leaving South Stream out in the Black Sea without a point of entry onto the Balkan mainland.

This is all very funny considering that a favorite current U.S. war propaganda theme against Russia is that Gazprom is a nefarious political weapon used by Putin to “coerce” and “bully” Europe.

The only evidence is that Russia has repeatedly called on Ukraine to pay its long-overdo gas bills. In vain.

Cancellation of South Stream amounts to a belated blow to Serbia from NATO. Serbian Prime Minister Aleksandar Vucic bewailed the loss of South Stream, noting that: “We are paying the price of a conflict between big powers”.

Italian partners to the deal are also very unhappy at the big losses. But E.U. officials and media are, as usual, blaming it all on Putin.

Perhaps, when you are repeatedly insulted and made to feel unwelcome, you go away. Putin took his gas pipeline project to Turkey and immediately sold it to Turkish Prime Minister Recep Erdogan. This looks like a good deal for Russia, and for Turkey, but the whole affair remains ominous.

Russian oil as a means of coercion? If Putin could use Gazprom to get Erdogan to change his policy on Syria, and drop his determination to overthrow Bachar al Assad, in order to defeat the Islamic State fanatics, that would be an excellent outcome. But so far, there is no sign of such a development.

The switch from the Balkans to Turkey deepens the gulf between Russia and Western Europe, which in the long run is harmful to both. But it also sharpens the economic inequality between Northern and Southern Europe. Germany still gets gas deliveries from Russia, notably from Gerhard Schroeder’s co-project with Putin, Nord Stream. But Southern European countries, already in deep crisis caused largely by the euro, are left out in the cold.   This turn of events might contribute to the political revolt that is growing in those countries.

As voices were being raised in Italy complaining that anti-Russian sanctions were hurting Europe but leaving the United States unscathed, Europeans could take comfort in kind words from the Nobel Peace Prize winner in the White House, who praised the European Union for doing the right thing, even though it is “tough on the European economy”.

In a speech to leading CEOs on December 3, Obama said the sanctions were intended to change Putin’s “mindset”, but didn’t think this would succeed. He is waiting for “the politics inside Russia” to “catch up with what’s happening in the economy, which is why we are going to continue to maintain that pressure.” This was another way of saying that stealing Russia’s natural gas market, forcing Europe to enact sanctions, and getting Washington’s bigoted stooges in Saudi Arabia to bring down petroleum prices by flooding the market, are all intended to make the Russian people blame Putin enough to get rid of him. Regime change, in short.

On December 4, the U.S. House of Representatives officially exposed the U.S. motive behind this mess by adopting what must surely be the worst piece of legislation ever adopted: Resolution 758.   The Resolution is a compendium of all the lies floated against Vladimir Putin and Russia over the past year. Never perhaps have so many lies been crammed into a single official document of that length. And yet, this war propaganda was endorsed by a vote of 411 to 10. If, despite this call for war between two nuclear powers, there are still historians in the future, they must judge this resolution as proof of the total failure of the intelligence, honesty and sense of responsibility of the political system that Washington is trying to force on the entire world

Ron Paul has written an excellent analysis of this shameful document. http://www.ronpaulinstitute.org/archives/featured-articles/2014/December/04/reckless-congress-declares-war-on-russia/ and http://original.antiwar.com/paul/2014/12/05/reckless-congress-declares-war-on-russia/#.VILpR1Ost4I.gmail

Whatever one may think of Paul’s domestic policies, on international affairs he stands out as a lone – very lone – voice of reason. (Yes, there was Dennis Kucinich too, but they got rid of him by gerrymandering his district off the map.)

After a long list of “Whereas” lies, insults and threats, we get the crass commercial side of this dangerous campaign. The House calls on European countries to “reduce the ability of the Russian Federation to use its supply of energy as a means of applying political and economic pressure on other countries, including by promoting increased natural gas and other energy exports from the United States and other countries” and “urges the President to expedite the United States Department of Energy’s approval of liquefied natural gas exports to Ukraine and other European countries”.

The Congress is ready to risk and even promote nuclear war, but when it comes to the “bottom line”, it is a matter of stealing Russia’s natural gas market by what so far is a bluff: shale gas obtained by U.S. fracking.

Worse Than Cold War

The neocons who manipulate America’s clueless politicians have not got us into a new Cold War. It is much worse. The long rivalry with the Soviet Union was “Cold” because of MAD, Mutual Assured Destruction. Both Washington and Moscow were perfectly aware that “Hot” war meant nuclear exchanges that would destroy everybody.

This time around, the United States thinks it already “won” the Cold War and seems to be drunk with self-confidence that it can win again. It is upgrading its nuclear weapons force and building a “nuclear shield” on Russia’s border whose only purpose can be to give the United States a first strike capacity – the ability to knock out any Russian retaliation against a U.S. nuclear attack. This cannot work, but it weakens deterrence.

The danger of outright war between the two nuclear powers is actually much greater than during the Cold War. We are now in a sort of Frozen War, because nothing the Russians say or do can have any effect. The neocons who manufacture U.S. policy behind the scenes have invented a totally fictional story about Russian “aggression” which the President of the United States, the mass media and now the Congress have accepted and endorsed. Russian leaders have responded with honesty, truth and common sense, remaining calm despite the invective thrown at them. It has done no good whatsoever. The positions are frozen. When reason fails, force follows. Sooner or later.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Foreign Policy of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

 

vendredi, 12 décembre 2014

Entrevista con Solidaridad Kosovo

Entrevista con Solidaridad Kosovo:

“Podemos afirmar que el Kosovo de hoy es lo que se conoce vulgarmente como ‘estado fallido'”

SOLIDARIDADKOSOVO
Minuto Digital ha tenido la oportunidad de entrevistar a la ONG Solidaridad Kosovo, una organización italo-franco-hispana, que ayuda a los cristianos de la región serbia de Kosovo. Sus cooperantes españoles realizaron su última misión humanitaria el pasado mes de septiembre. Es por ello que desde este digital, no hemos querido perder la oportunidad de saber de su labor humanitaria, así como de conocer la experiencia de primera mano de estos voluntarios, con el fin de conocer la situación real de Kosovo, un territorio independizado unilateralmente en el 2008 y que España no reconoce.

En primer lugar gracias por conceder esta entrevista a Minuto Digital. Seguimos desde hace tiempo vuestra actividad y la conocemos, pero quizás muchos de nuestros lectores no sepan de vosotros. ¿Qué es y por qué de Solidaridad Kosovo?

La gratitud es nuestra porque Minuto Digital se interese por Kosovo y nuestra labor humanitaria allí.

Los voluntarios y María, Directora de la escuela, posan con el material donado para habilitar la cocina de la escuela

Los voluntarios y María, Directora de la escuela, posan con el material donado para habilitar la cocina de la escuela

Solidaridad Kosovo es una ONG encargada en la cooperación y el desarrollo de la provincia serbia de Kosovo. El motivo de nuestra existencia es la de socorrer a la población serbia de Kosovo, una minoría perseguida por motivos étnicos y religiosos.

¿Cómo surgió la idea de crear Solidaridad Kosovo?

Realmente Solidaridad Kosovo, es la rama española de la organización francesa del mismo nombre creada en el año 2004. Uno de sus cofundadores, Nikola Mirkovic, amigo nuestro desde época universitaria, fue el que nos alentó a constituirnos en España al mostrarnos sus excelentes trabajos de campo.

¿Además de en Francia y España, en que países más se encuentra Solidaridad Kosovo?

Solidaridad Kosovo tiene sede, también, en Italia desde el año pasado. Estos voluntarios, hasta la fecha, han realizado dos misiones humanitarias a Kosovo y Metohija.

Cuando a un ciudadano español le hablan de Kosovo, rápidamente se le viene a la mente crimen organizado e islamismo. ¿Es esto cierto o se trata de un tópico?

Para nada es un tópico, si no que es un hecho demostrable empíricamente. Desde que Kosovo es una entidad territorial independiente de facto, en esta región se ha multiplicado la corrupción, el crimen organizado y el extremismo islámico. Podemos afirmar que el Kosovo de hoy es lo que se conoce vulgarmente como “estado fallido”, una situación ésta que acaba afectando tanto a los países limítrofes como aquellos que no lo son.

Lourdes dona el medicamento a las doctoras Anna y Ruza

Lourdes dona el medicamento a las doctoras Anna y Ruza

En este sentido, es una realidad patente que las mafias albanokosovares dominan el tráfico de heroína y la trata de blancas en muchos países europeos, incluida España. Por otro lado, Kosovo es el segundo territorio europeo, tras Bosnia, con mayor número de voluntarios alistados al Estado Islámico en Siria e Irak.

Tras los últimos incidentes del partido clasificatorio para la Eurocopa entre Serbia y Albania, diversos periodistas y colectivos han calificado a este conflicto como étnico. ¿Qué pueden decirnos al respecto de estas manifestaciones?

La violencia desatada en Belgrado en dicho partido, vino precedida por la irrupción en el estadio de un “drone” con una pancarta que mostraba un mapa de lo que se conoce como “Gran Albania”; aquellos territorios que los ultranacionalistas albaneses consideran como propios y que comprenden zonas de Serbia, Macedonia, Montenegro y Grecia.

Si lo miramos desde este prisma, podría parecer que se trata de un conflicto exclusivamente étnico, aunque estaríamos obviando otras variables que igualmente han aparecido en la prensa occidental. Un ejemplo de los que estamos diciendo, lo podemos ver en los meses de agosto y septiembre, cuando diversos rotativos se hicieron eco de las detenciones de decenas de extremistas islámicos en Kosovo, que persuadidos por diferentes imanes, estarían preparando atentados terroristas en aquella región y en países adyacentes.

¿Qué países adyacentes son esos?

Además de Serbia, Montenegro, Grecia y especialmente Macedonia, donde se vislumbra un futuro muy negro, como consecuencia de los

Foto del resto del material cedido al hospitalillo de Leposavic

Foto del resto del material cedido al hospitalillo de Leposavic

violentos enfrentamientos entre eslavos y albaneses que sacuden esa nación periódicamente. El más grave de estos disturbios, aparecido en distintos medios de comunicación, ocurrió el pasado mayo. Una turba de miles de fanáticos, rodearon una Corte de Justicia para exigir la liberación de unos terroristas que habían asesinado a 6 cristianos ortodoxos.

¿La persecución contra cristianos es contra ortodoxos, o abarca otras confesiones?

Contra ortodoxos, católicos y protestantes, como así lo admite el Informe Internacional de Libertad Religiosa emitido por el Departamento de Estado de Estados Unidos. Especialmente sorprendente fue el derribo, a principios de año, de la estatua de la albanesa Madre Teresa de Calcuta en la localidad de Peja. Según los autores de este acto de terror vandálico, la Madre Teresa, al ser cristiana, “no era una verdadera albanesa, sino una valaca”.

En Kosovo también existen otras minorías que son perseguidas por cuestiones étnicas y religiosas, como pueden ser los gorani(islámicos a los que se considera infieles por sus creencias eclécticas), los croatas, los judíos o los gitanos, entre otros. Últimamente hemos detectado también discriminación hacia todas aquellas personas que practicando el Islam, festejan el día de la Ashura.

Volviendo a su labor humanitaria, veo en su página Web www.soliaridadkosovo.es que han estado recientemente en Kosovo.¿Qué nos pueden contar acerca de esa misión humanitaria?

En efecto, el pasado mes de septiembre estuvimos en Kosovo realizando una nueva misión humanitaria. Fue una experiencia contradictoria, gratificante y triste al mismo tiempo. Por un lado, nos sentimos satisfechos por la ayuda prestada a familias necesitadas, pero por otro lado nos invadió una gran tristeza e impotencia al observar la extrema pobreza y la discriminación que sufre la minoría serbia en Kosovo. Hoy en día nadie vive así de mal en el continente europeo.

Durante los cuatro días que estuvimos en el lugar, habilitamos una cocina en una escuela de Banja, donamos ropa y juguetes a albaneses católicos y serbios ortodoxos que conviven en la aldea de Crkolez, ayudamos con enseres a una familia muy pobre de Novo Brdo y compramos multitud de medicamentos para el centro médico de Leposavic. Así mismo, hicimos entrega del material donado por las Fundaciones del Atlético de Madrid y Sevilla al equipo de fútbol de la localidad de Gracanica.

He visto en su página, también, que recibieron un premio de manos del prestigioso cineasta Emir Kosturica. ¿Qué nos pueden contar de ese encuentro?

Realmente fuimos premiados en el año 2012 por el diario serbio Vercenje Novosti por la “acción más noble del año”. Emir Kosturica hizo entrega del premio al cofundador francés Arnaud Gouillon. Por lo que nos comentó, se trata de una persona muy amable y simpática que valora y aprecia muchísimo nuestra labor humanitaria. Algo que viniendo de quien viene, te llena de satisfacción

Para finalizar, ¿Cómo se puede ayudar a Solidaridad Kosovo?

Toda ayuda que recibamos es buena, ya sea material o económica. Invitamos a todos aquellos interesados en ponerse en contacto con nosotros en el correo solidaridadkosovo@hotmail.com

Envolé l'or dont les Etats-Unis étaient dépositaires depuis la seconde guerre?

Envolé l'or dont les Etats-Unis étaient dépositaires depuis la seconde guerre?

Auteur : Vicky Peláez
Traduction Florence Olier-Robine
Ex: http://zejournal.mobi

« Qui contrôle l'argent contrôle le monde »

Henry Kissinger

L'année 2014 entrera dans l'histoire comme l'année de l'effondrement du système international et de l'affrontement multidimensionnel entre les Etats-Unis, l'Union Européenne et son bras armé, l'OTAN, face à la Russie et aux pays des BRICS [Acronyme pour les 5 principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud. Ndlt] qui se sont risqués à briser l'unipolarité d'un monde dominé par les Etats-Unis.

En réponse à cette bravade, le Grand Patron a fixé toute une série de mesures répressives contre la Russie et entamé une guerre financière soigneusement planifiée en jouant avec les prix du pétrole et des métaux précieux, notamment l'or.

Les Etats-Unis espèrent ainsi surseoir à leur inévitable déclin économique et enrayer la diminution de leur contribution au Produit Intérieur Brut Mondial. Actuellement, l'apport des Etats-Unis d'Amérique au PIB Mondial se monte à 22 pour cent alors que les prévisions montrent que celui de la Chine atteindra 18 pour cent en 2016. Pour maintenir sa domination sur le monde, Washington cherche donc à renforcer les deux traditionnels piliers de son hégémonie : le pouvoir militaire et le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Mais le dollar accuse une fragilité qui n'a pu être dissimulée aux yeux du monde. Selon le journaliste financier, Bill Holler, « l'or est au dollar ce que la kryptonite [Petite pierre/matériau imaginaire de l'univers des « comics », en référence directe à Superman (elle affecte ses supers pouvoirs et constitue son talon d'achille). Ndlt] est à Superman. C'est pourquoi, à certaines étapes de la politique monétaire, il faut maintenir les cours de l'or au plus bas afin d'assurer la valeur du dollar. »

Tous les matins, par téléconférence entre le bureau principal du LIBOR [Taux Inter Bancaire pratiqué à Londres. Ndlt] (London InterBank Offered Rate) et cinq banques internationales, le prix de l'or est établi, tout comme le taux d'intérêt de 10 autres monnaies de réserve, qui, lui, est soumis à l'approbation de 18 des plus grandes banques mondiales.

Il est de notoriété publique que les grandes banques nord-américaines ont pris le contrôle du secteur financier mondial depuis et durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est précisément en ces temps troublés que plus de 122 pays se virent dans l'obligation de déplacer leurs réserves d'or à la Réserve Fédérale des Etats- Unis, plus précisément à la Federal Reserve Bank of New York [L'une des douze banques de la Réserve Fédérale des Etats-Unis. Ndlt] et au dépôt de Fort Knox [Abrite la réserve d'or US depuis 1937. Ndlt] (Kentucky).

Immédiatement après le montant des réserves d'or nord-américaines passa de 9 mille millions en 1935 à 20 mille millions. N'oublions pas le rôle clé qu'a joué l'or, aux côtés du New Deal du président Franklin D. Roosevelt [1882-1945 ; 32ème président des Etats-Unis ; On lui doit notamment le New Deal, plan de relance économique et de lutte contre le chômage, entre autres. Acteur majeur de la Seconde Guerre Mondiale. Ndlt], dans la conclusion de la Grande Dépression de 1929 aux Etats-Unis d'Amérique.

En effet, le 5 avril 1933 le président Roosevelt émet l'ordre 6102 qui interdit la possession d'or pour les citoyens américains ou étrangers résidant sur le territoire, que ce soit en pièces, en lingots ou en certificats, les forçant à les vendre à la Réserve Fédérale pour 20,67 dollars l'once troy d'or [Unité de mesure de masse pour les métaux et pierres précieux. Ndlt ] (31,1 grammes). Les contrevenants encourent une peine de prison de dix ans et une amende de 10,000 dollars. Grâce à cette seule mesure, on estime à trois mille millions de dollars l'augmentation du Trésor US.

C'est ainsi qu'en 1944, leurs coffres remplis d'or, du leur et de celui des autres, alors que la défaite imminente du nazisme est déjà pressentie, Washington décide qu'il est temps de prendre la tête du Nouvel Ordre Economique Mondial. L'annonce en est rendue publique en juillet 1944, lors de la conférence internationale tenue à Bretton Woods (USA). On y adopte un étalon de change-or où les Etats-Unis sont chargés de maintenir le cours de l'or à 35,00 dollars l'once et on leur accorde le droit de convertir des dollars en or à ce prix, sans restrictions ni limitations. Le boom économique américain de l'après-guerre doit aussi beaucoup à l'or accumulé par le pays.

De plus si les Etats-Unis se devaient d'être généreux envers leurs alliés, en particulier le Japon et l'Allemagne de l'Ouest, leur principale motivation était surtout leur souci de démontrer la supériorité du système capitaliste sur le modèle socialiste. Presque tout était financé par les réserves d'or mais ces largesses avaient un prix. Et, postérieurement, quand le coût de la guerre du Vietnam les ponctionna plus encore, elles avaient atteint un seuil critique en 1968.

Tout ceci obligea le président Richard Nixon à mettre un terme aux accords de Bretton Woods et à désolidariser l'or du dollar, déclarant ce dernier nouvelle monnaie de réserve mondiale. Depuis lors, le dollar dépend exclusivement de la capacité d'impression de la Réserve Fédérale à mettre la monnaie en circulation. On évalue qu'aujourd'hui elle imprime un billion de dollars par an.

La domination du dollar est telle que les réserves des Banques Centrales de 193 pays sont à 67% en dollars, environ 15% en euros et les18% restants en devises nationales. Les Etats-Unis sont parvenus à mettre en place un système financier international qui protège leur économie de l'effondrement, malgré leur déficit commercial de 500 000 millions et leur dette tant intérieure qu'extérieure de 70 millions de millions de dollars.

Les autres pays du monde sont si étroitement engagés vis à vis de la Réserve Fédérale qu'ils ne peuvent cesser de l'alimenter sur leurs deniers pour éviter l'effondrement de l'actuel Système Financier Mondial. On calcule qu'environ 2,5 mille millions de dollars rentrent chaque jour dans les caisses américaines en provenance de sources étrangères.

Mais qu'est-il arrivé à l'or que les 122 pays avaient stocké aux Etats-Unis d'Amérique ?

Personne ne le sait vraiment. Selon la Réserve Fédérale, en 1945 Fort Knox en était venu à stocker 20 000 tonnes d'or qui en 2013 se réduisaient à 4175 tonnes. Dans le même temps, selon le web officiel de la Maison de la Monnaie, il y aurait environ 5 000 tonnes métriques d'or dans les coffres de la Federal Reserve Bank of New York (Réserve Fédérale de New York). Mais ces chiffres restent sujets à caution, car personne n'a pu les accréditer.

Déjà dans les années Reagan, lors de l'affaire de l'Irangate [Scandale politique des années 80 aux USA . Certains membres du gouvernement auraient vendu des armes à l'Iran pour financer les « Contras », mouvement contre-révolutionnaire nicaraguayen de lutte armée regroupant les opposants au régime sandiniste de Daniel Ortega. Il s'agissait donc bien de renverser un régime politique dit « communiste ». Ndlt], les Etats-Unis, par manque de liquidités, avaient du recourir au narcotrafiquant bolivien Roberto Suárez Gómez pour commercialiser 500 tonnes de cocaïne sur le sol américain afin de financer les Contras et en finir avec le sandinisme au Nicaragua.

Ce qui est arrivé à l'or déposé dans les caves souterraines des 5 et 7 WTC après la tragédie du 11 septembre 2001, demeure également un mystère. En effet, il devait s'y trouver, selon les informations officielles pour environ 1000 millions de dollars en or. Et seuls 230 millions ont été retrouvés. Par ailleurs, l'hebdomadaire US American Free Press a publié le 27 août 2011 une interview de l'ex parrain de la mafia Tony Gambino qui déclare « je sais que le gouvernement de George W. Bush non seulement avait connaissance, mais a aussi contribué à organiser le 11 septembre aux fins de, premièrement provoquer une guerre en Irak, deuxièmement s'emparer de l'or caché sous le World Trade Center ».

En février 2014, le républicain membre du Congrès Paul Ron tira la sonnette d'alarme quand il déclara que depuis 40 ans il n'y avait eu ni audit à Fort Knox ni accès autorisé à aucun des membres du Congrès qui aurait pu permettre de s'assurer de l'existence de l'or. Durant la séance, il parvint même à mettre en doute la réalité des richesses supposées à Fort Knox ou à la Banque de Réserve de New York. Une tentative avortée de l'Allemagne pour rapatrier 300 des 1 560 tonnes conservées à New York décupla les doutes quant aux stocks d'or aux Etats-Unis. En définitive, l'Allemagne n'a recouvré que 34 tonnes et la promesse de livrer les 266 tonnes restantes dans les sept ans à venir.

L'ex sous-secrétaire du Trésor, Paul Craig Roberts, ajoute « les Etats-Unis d'Amérique ne détiennent pas d'or et ne peuvent donc le restituer, c'est pourquoi l'Allemagne a été sommée d'entériner cette situation et de cesser de réclamer ce qui lui appartient. Les Etats-Unis ont fait pression sur leur Etat allemand pantin pour qu'il taise la vérité et fasse paraître un communiqué modifié. »

De par la crise économique que traversent les Etats-Unis, on pourrait en conclure que le Grand Patron a dilapidé son or et celui des autres, mais à ce jour, personne n'est réellement en mesure de savoir ce qu'il se passe dans les profondeurs de Fort Knox et dans celles de la Banque de Réserve Fédérale. Entre temps de nombreux pays font tout leur possible pour rapatrier leur or en pensant à l'avenir compliqué qui se profile.

Il y a quelques années, l'ex président Hugo Chávez réussit à recouvrer 39 des 300 tonnes du trésor vénézuélien dont les Etats-Unis étaient dépositaires.

Mais, qu'en sera-t-il pour les autres pays ?

House Resolution 758: A Work of Fiction

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House Resolution 758: A Work of Fiction

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Ex: http://www.lewrockwell.com

The U.S. government is a bastion of reckless behavior, constantly and continually. The extent of damage inflicted upon the American people by U.S. governments is huge and incalculable. The latest addition to its record of recklessness is H.R. 758. This resolution passed the House with 95 percent of the House voting “yea”. The vote was 411 to 10 with 13 not voting.

The text of H.R. 758, passed by the U.S. House of Representatives on Dec. 4, 2014, is here. This resolution is directed against Russia. All quotes below are from H.R. 758.

“H.Res.758 – Strongly condemning the actions of the Russian Federation, under President Vladimir Putin, which has carried out a policy of aggression against neighboring countries aimed at political and economic domination.”

H.R. 758 condemns Russia unjustly, unilaterally, without justification, without evidence, and while ignoring Russia’s actual intentions and actions.

H.R. 758 makes false charges against Russia. False accusations obscure facts and realities. This can only lead to harmful decisions. Basing national policies on fictions can only cause problems and hurt Americans.

H.R. 758 gains  nothing for Americans by fabricating false charges against Russia. To the contrary, there is much to be lost by placing America on a collision course with Russia. There is much to be lost for Americans, Russians, and other peoples of the world by isolating Russia and starting a new Cold War.

H.R. 758 makes various calls for action “with the goal of compelling it [Russia]…” These acts, that include “visa bans, targeted asset freezes, sectoral sanctions, and other measures on the Russian Federation and its leadership” are hostile and aggressive.

H.R. 758’s attempt to compel Russia raises the distinct possibility of subsequent further economic, political and military steps that confront Russia and raise the likelihood of war, even nuclear war. These prospects are not counterbalanced by any gains to Americans from compelling Russia.

H.R. 758 demeans Russia. It is scandalously derogatory. It accuses Russia. It places Russia in a docket made by the U.S. It judges Russia. It makes the U.S. government the judge and jury of Russia.

H.R. 758 makes demands of Russia. It demands unrealistic capitulation. It places the U.S. in opposition to Russia when there is nothing to be gained by such opposition and peace is to be lost.

H.R. 758 calls for military actions. It spurns diplomacy.

H.R. 758 is aggressive in tone and nature, needlessly and without right.

H.R. 758 intrudes the U.S. into areas of the world where the U.S. doesn’t belong and has no right being. It intrudes the U.S. government into areas where it has no genuine interest on behalf of the American people.

H.R. 758 is fiction purporting to be fact. As fact, it’s mostly garbage, and harmful, dangerous garbage at that.

H.R. 758 is an extended exercise in baseless Congressional propaganda that teaches the American people false beliefs that can only generate hatred, suspicion and hostility. These strengthen the hand of the American warmongers and war party and obscure the voices for peace.

Although the situation in Ukraine and Russia’s role in it are none of Congress’s (or the House’s) business, measures like H.R. 758 will be used to justify further actions against Russia. For this reason, it’s useful to point out just a few of the many fictional narratives in this document.

What emerges after considering some of these allegations is that H.R. 758 has assembled a laundry list of charges against Russia in order to create the illusion of a substantial indictment. This is analogous to how American prosecutors trump up charges by issuing a stew such as assaulting a police officer, resisting arrest, trafficking, conspiracy to deliver controlled substances, conspiracy to resist arrest, unlawful use of a telephone, ad infinitum. This manner of proceeding is not surprising given the legal backgrounds of many Congressmen and members of their staffs.

FICTION: “…the Russian Federation has subjected Ukraine to a campaign of political,         economic, and military aggression for the purpose of establishing its domination over the country and progressively erasing its independence.”

FACT: The Russian Federation did absolutely nothing to initiate Ukraine’s current set of troubles. It did not create a coup d’etat in Ukraine. To the contrary, the U.S. encouraged the coup. Russia never attacked Ukraine militarily with its armed forces. It never made an attempt to take over Ukraine. If it has, where is the evidence of such an invasion? Russia has never sought to erase the independence of Ukraine. To the contrary, it has again and again made efforts to bring peace to that country.

FICTION: “…Russian Federation’s forcible occupation and illegal annexation of Crimea…”

FACT: Russia didn’t forcibly occupy Crimea at any time. Russia never invaded Crimea. Actually, in response to the coup d’etat in Kiev, the Parliament of Crimea adopted a resolution calling for a referendum to secede from Ukraine and its illegitimate government. The referendum was put to the people and passed in a one-sided vote. This resulted in Crimea joining the Russian Federation as a sovereign state.

FICTION: “… the Russian Federation has provided military equipment, training, and other assistance to separatist and paramilitary forces in eastern Ukraine that has resulted in over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…”

FACT: Whatever assistance was or was not, it did not result in “over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…” as H.R. 758 says. This cannot be laid at the doorstep solely of either the secessionists or the Russian Federation. It is a consequence of the de-stabilization of Ukraine’s government that catalyzed secession movements and resulted in Ukraine’s going to war to maintain its territory.

FACT: As with Crimea, secessionary forces of eastern Ukraine immediately became active after the coup d’etat in Kiev on February, 25, 2014. (The Donetsk Republic organization actually appeared before the year 2007 when Ukraine banned it.) The coup resulted in activists taking control of municipal buildings and declaring the Federal State of Novorussiya on April 7, 2014. One week later, Ukraine’s interim government declared it would confront the secessionists militarily.

FACT: On May 16, 2014, Ukraine declared that the entire Donetsk People’s Republic, a component of the Federal State of Novorussiya, was a terrorist organization. Consequently, Ukraine sent its military forces against those of the eastern Ukraine secessionists. We know that to re-take territory, Ukraine prosecuted the war in Donbass by bombardments of civilian areas.

FACT: The available evidence on the war in Donbass shows complexity in the forces fighting on the secessionist side. The participation of Russians did occur. However, there is no documentation that has yet been provided by the U.S. of the extent and kinds of assistance by Russians and/or by the Russian Federation to the secessionist forces of the Federal State of Novorussiya.

FICTION: “…the terms of the cease-fire specified in the Minsk Protocol that was signed on September 5, 2014, by representatives of the Government of Ukraine, the Russian Federation, and the Russian-led separatists in the eastern area of Ukraine have been repeatedly violated by the Russian Federation and the separatist forces it supports…”

FACT: The cease-fire has been repeatedly violated by both the Government of Ukraine and separatists. They’ve been fighting over the Donetsk airport. Calling the separatists Russian-led is an attempt to make Russia the author of the secessionist movement, which it is not. Cease-fires often are respites in longer wars as each side arms and regroups. This cease-fire’s lapses, which are none of America’s business anyway, can’t be taken seriously, and certainly not as seriously as H.R. 758 purports to do.

FICTION: “Malaysia Airlines Flight 17, a civilian airliner, was destroyed by a missile fired by Russian-backed separatist forces in eastern Ukraine, resulting in the loss of 298 innocent lives…”

FACT: The causes of the destruction of this airliner have not been yet established. H.R. 758 treats allegations as if they were facts.

FICTION: “…the Russian Federation has used and is continuing to use coercive economic measures, including the manipulation of energy prices and supplies, as well as trade restrictions, to place political and economic pressure on Ukraine…”

FACT: The energy relations among Russia, Russian companies, Ukraine and oligarchs of both countries are complex and not easily understood. They are known to be opaque. There are all sorts of hypotheses about them, but little is actually known. The allegation made in H.R. 758 is unproven.

FICTION: “…the Russian Federation invaded the Republic of Georgia in August 2008…”

FACT: The breakup of the USSR has been followed by some instabilities on Russia’s periphery, especially where there are large Russian populations that come into conflict with other nearby peoples. This characterizes Ukraine and Georgia. In the latter case, Georgia had a breakaway region, South Ossetia. Georgia shelled this region, and that brought in the Russian military to protect the integrity of South Ossetia. A European Union report says that Russia didn’t simply invade Georgia on its own hook. It didn’t initiate an aggression. The attacks by Ukraine on Donbass are a similar case, except that Russia has notably not responded to protect Novorussiya as it did South Ossetia. It has not introduced a concerted Russian attack.

FICTION: “…the Russian Federation continues to subject the Republic of Georgia to political and military intimidation, economic coercion, and other forms of aggression in an effort to establish its control of the country and to prevent Georgia from establishing closer relations with the European Union and the United States…”

FACT: This charge is sour grapes over the fact that Russia doesn’t want Georgia to join NATO and place missiles and armed forces on its doorstep. Georgia wants to join NATO, thinking that it affords it some protection against Russia.

If the Congress regards Russia’s pressures as “forms of aggression”, what then are its sanctions on Russia? Georgia is no more America’s business than is Ukraine. For the U.S. to condemn Russia over its actions on its periphery makes no more sense than for Russia to condemn the U.S. for its actions in Mexico or the Caribbean. When one major state begins to pressure another major state for its intrusions on smaller states, neither one can justify itself; and the result is often war between the two mastodons.

H.R. 758 is confrontational. It’s a jockeying for power at Russia’s boundaries and elsewhere. The problem with it is that as justification for confrontation it is so patently trumped up and false; and as part of a policy of U.S. expansion and influence, it is so foolish, so counter-productive and so dangerous.

H.R. 758 makes Ukraine into a U.S. ally. It calls for the restoration of Ukraine’s pre-coup borders. To accomplish this, it calls for the U.S. to supply arms, services and training to Ukraine: “…calls on the President to provide the Government of Ukraine with lethal and non-lethal defense articles, services, and training  required to effectively defend its territory and sovereignty…”

This makes the U.S. a party to Ukraine’s war against Donbass and even Crimea.

The belief that motivates all of H.R. 758 is that Russia is expansionist and on the move, seeking to take over countries on its periphery. Washington sees Putin and Russia as a new Hitler and Germany. This is the basis of all the trumped up charges and fictions in this document. Washington is constructing a new Hitler for itself, even though the situation is totally different and even though the evidence points in very different directions. To this erroneous belief is added another erroneous idea, which is the notion that to do nothing is to appease Russia. And finally there is a third erroneous idea which is that it’s the mission of the U.S. to fight evil empires all over the world. So, since the U.S. government conceives itself as committed to fighting evil empires and it has found one in Putin’s Russia, it wants to join hands with Ukraine and enter the fight. Ukraine is seen as the new Sudetenland or Czechoslovakia or Austria.

What we have in Washington are people who have been so indoctrinated in an oversimplified history of the world American-style that they cannot see anything but those past situations today, when in fact the situations arising today are considerably different and call for very different responses.

Reality is far, far different than H.R. 758 suggests. Russia is not an aggressive state. Its moves are defensive. Putin has sought time and again to protect Russian populations on the periphery of the Russian Federation. This is merely housekeeping and tidying up after the dissolution of the USSR. Putin wants respect for Russia and a Russian sphere of influence. He wants ties with Europe, peaceful ties. Putin has not built Russia into a military machine of huge proportions. He has not attacked any country in an outright aggression. There is no evidence, in word or deed, that this is his intent.

NATO is an aggressive force, as shown in Serbia, Afghanistan and Libya. It is a tool of neo-colonialist European powers. NATO cannot be trusted. Russia’s defensiveness concerning NATO is entirely justified.

America is an aggressively expansionary force, with vast global ambitions, as shown by its attacks on Serbia, Afghanistan, Libya, and Iraq, as shown by its drone wars in other countries like Pakistan and Yemen, as shown by its forces in Somalia and its other commitments in Africa, and as shown by its Pacific pivot and evident antagonism toward Russia. Russia’s defensiveness concerning the U.S. is justified.

H.R. 758 reflects anachronistic thinking, but fighting enemies, real and imagined, has become an entrenched habit of American governments. Congress doesn’t want peace. It doesn’t want to exercise diplomacy. It doesn’t want to recognize a multipolar world and other major powers, not really. Congress wants a new and large outside enemy. Else, why would it be constructing one in the form of Putin and the Russian Federation?


Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

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Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

Le 4 décembre , au cours d’une adresse à la nation depuis la salle des fêtes du Kremlin, Vladimir  Poutine a fait un discours qui a scandalisé la plupart des médias européens et américains qui l’ont, de nouveau, présenté comme un dangereux autocrate menaçant la paix du monde. Pourtant, Poutine s’est contenté de défendre les intérêts de la Russie. Mais il semblerait que, pour les dirigeants occidentaux, le patriotisme russe soit le seul au monde à ne pas être autorisé. En revanche, les exactions du gouvernement ”démocratique” de Kiev contre les populations civiles russophones de l’est sont non seulement minimisées, voire ignorées et jamais condamnées mais encouragées. En ne les dénonçant pas, les gouvernements européens, complices passifs ou actifs, se déshonorent.  

 Le nouveau gouvernement ukrainien, marionnette de la CIA?

Le gouvernement ukrainien envoie son armée et ses mercenaires pour massacrer les populations civiles, avec plus de 100 morts par jour. Mais il est béni par le ”démocratisme” occidental. Pourtant la démarche est la même que celle de Bachar el-Assad. Poutine a d’abord rappelé, ce qui est une évidence, que la crise ukrainienne a été provoquée par Washington et l’UE en favorisant un quasi coup d’État anti-russe en Ukraine. Le gouvernement actuel de Kiev, entre les mains de Iatseniouk et Porochenko peut être considéré comme un gouvernement obéissant aux ordres de Washington.  « Même sans la Crimée et l’Ukraine, les Etats-Unis et leurs alliés auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités de la Russie. Et cette manière de faire ne date pas d’hier » a déclaré Poutine.  Son analyse est sensée.

La preuve évidente de la soumission du gouvernement de Kiev à Washington est l’incroyable décision – unique au monde – d’ouvrir les rangs des ministres aux étrangers, en particulier ceux qui sont pro-américains. C’est dire le degré d’obéissance du président Porochenko et de son Premier ministre Iatseniouk  aux instructions de Washington. Trois nouveaux ministres ont été dans l’urgence naturalisés ukrainiens : Natalia Iaresko, aux Finances, qui a fait sa carrière…au département d’État de Washington. Aivaras Arbomavicius, lituanien, devient ministre de l’Économie ; on sait que l’élite des pays baltes, hyper atlantiste, est travaillée par la russophobie – tout comme en Pologne et en Géorgie. Sandro Kvitachvili, ancien ministre de la Santé de Géorgie, devient celui de l’Ukraine.    

Le gouvernement ukrainien, présenté comme un modèle de démocratie, est en réalité autoritariste et coutumier des coups de force : le nouveau cabinet a été intronisé sans aucun discours de politique générale, au mépris de l’usage constitutionnel. Il faut dire que ” le pays est en guerre” et qu’il y a urgence. Effectivement, une armée ukrainienne, aussi brutale que peu professionnelle, est en train, dans l’indifférence occidentale, de faire la guerre aux populations civiles du Donbass.

Guerre aux populations civiles

Ce qui est soigneusement dissimulé, c’est que le pouvoir de Kiev, issu de la ”révolution” de Maïdan (coup d’État), poussé par ses sponsors occidentaux, commet au su et au vu de tous ce qu’il faut bien qualifier de crimes de guerre – au sens des conventions internationales – en bombardant à l’artillerie les populations civiles ukrainiennes russophones (et pas seulement !) de Donetsk et du Donbass, sous prétexte de lutte militaire contre les milices séparatistes pro-russes. La situation des populations civiles dans le Donbass, en proie à l’hiver rigoureux qui s’installe, est dramatique, sous les tirs d’artillerie aveugles de l’armée de Kiev. Le ravitaillement n’est plus assuré, les gens se réfugient dans les caves, des centaines d’immeubles et de maisons sont détruits. Selon l’ONU le conflit a  déjà fait, d’après le bilan de novembre, 4.300 morts, à 90% civils. Le viol des trêves et des cessez-le-feu par les soldats et miliciens  de Kiev est  permanent. 

Kiev entend venger la Crimée par une « opération antiterroriste ». (1) L’armée est épaulée par des bandes de mercenaires payées par des oligarques protégés de Washington, pour reconquérir le Donbass. Le régime de Porochenko a cessé de verser les salaires et les retraites, ce qui a fait basculer dans le camp séparatiste pro-russe les populations qui étaient encore favorables à l’Ukraine.

Dores et déjà, le maintien dans l’Ukraine des provinces sud-est de ce pays est définitivement compromis. Peut-on rester fidèle à un régime et à un pays qui vous envoie des obus ? Au départ, favorables à une simple autonomie par rapport à Kiev et nullement extrémistes, les populations sont scandalisées par le comportement des troupes ukrainiennes qui sont, en réalité, les véritables ”terroristes” et qui bombardent même les écoles. On notera la scandaleuse discrétion des ONG et autres associations humanitaires internationales (on sait qui les oriente) sur le sort tragique des populations ukrainiennes de l’est. On notera aussi que les médias occidentaux, pour excuser ces massacres, parlent de ”frappes collatérales”, de bavures involontaires en sorte.

Est-ce l’armée russe qui tue des civils ? En 1999, était-ce l’aviation russe qui bombardait Belgrade et les villages de Serbie ? Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, en Europe, (sans parler des autres régions du monde) d’où proviennent les opérations militaires ?    

Dans cette affaire, où le gouvernement ukrainien viole allègrement la Charte de l’ONU, on remarquera le silence de cette dernière. Elle s’explique par la position du secrétaire général, le Coréen Ban Ki-moon, créature des Américains. Pour dire les choses clairement, ce n’est pas M. Poutine mais l’actuel gouvernement ukrainien, issu d’un coup d’État habilement maquillé sous le rimel de la ”démocratie”, qui tombe sous le coup du droit pénal international. MM. Porochenko et Iatseniouk, tout comme M. Milosevic jadis, pourraient parfaitement être inculpés de crimes de guerre auprès du Tribunal international de La Haye. Qui pensera à porter plainte ? C’est juridiquement possible. Il faut le faire.

La France molle et l’Allemagne soumise

 François Hollande, éternellement indécis, ne sait pas sur quel pied danser. D’un côté il veut calmer le jeu et apaiser la Russie, conscient de la catastrophe que représente pour la France le report aux calendes grecques de la livraison des BPC Vladivostok et Sébastopol. De l’autre, il n’ose pas désobéir aux pressions antirusses de l’UE et de Washington pour le blocus et les sanctions, au mépris de la souveraineté de la France. Au contraire, Mme Merkel a durci (contrairement à l’intérêt économique de l’Allemagne) sa position contre Moscou, évidemment sous double pression américaine et polonaise. Hollande qui n’a, en cette matière comme dans aucune autre, pas la moindre stratégie et qui se contente de l’attentisme mou, a déclaré, au cours de sa récente visite au Kazakhstan, s’adressant implicitement à Poutine : « nous devons essayer d’engager un processus de désescalade, d’abord verbal, ensuite des mouvements qui se produisent en Ukraine ». Mais c’est au gouvernement ukrainien qu’il devrait dire cela, seul responsable de l’”escalade” et qui a violé le protocole de Minsk de septembre 2014 d’arrêt des combats ! 

En rentrant d’Asie centrale, le 7 décembre, Hollande a brièvement rencontré Poutine à l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. Ce dernier a été d’une extrême amabilité et il compte sur la France pour désamorcer la tension et faire lever les sanctions. Malheureusement, Angela Merkel, de manière irresponsable, depuis le G20 de Brisbane agit comme si, sur injonction du Department of State, elle voulait continuer de provoquer la Russie et d’entretenir cette ”nouvelle guerre froide”, calamité pour l’Europe et uniquement profitable aux USA et à la Chine. Dans une interview à Die Welt am Sonntag, elle vient d’accuser Moscou  de « déstabiliser l’Europe de l’est », notamment, en plus de l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie. Pures inventions auxquelles s’ajoute cette déclaration qui laisse pantois : elle s’inquiète des « tentatives de la Russie pour accroître son influence dans les Balkans ».

Donc la Russie, pays européen, n’est pas autorisée à exercer une influence en Europe ? Même auprès des slavo-orthodoxes ? Les USA, eux, – et la Chancelière ne s’en inquiète pas – sont parfaitement autorisés non seulement à ”exercer une influence” en Europe mais à imposer une domination voyante et directe, qui passe par les bombes (Serbie), les traités inégaux, l’interventionnisme financier ou militaire (Pays baltes, Pologne, Géorgie, Ukraine), le lobbying agressif et les pressions les plus diverses. Mme Merkel retrouve ce tropisme allemand de la soumission à Washington avec lequel Schroeder avait voulu rompre. Elle reprend la fable de l’”impérialisme russe”. Franchissant un pas supplémentaire dans la provocation antirusse, le député européen polonais Iachek Sarius Volski a appelé le gouvernement français à livrer les BPC ”Mistral” à la marine ukrainienne ! 

Quoi qu’il en soit, une plainte pour crimes de guerre auprès du TPI  contre les responsables du gouvernement de Kiev doit être envisagée par les victimes et les instances habilitées. On verra bien si elle est reçue et cela ferait avancer les choses et bouger les lignes.

Note:

(1) À propos de la Crimée, terre russe qui est revenue à la Fédération de Russie sans violence militaire et à la suite d’un référendum : comparons avec le nord de l’île de Chypre, envahie militairement par la Turquie et annexée. Cela n’a donné lieu à aucun scandale international. Au contraire, on a continué à négocier pour l’entrée de la Turquie dans l’UE, qui occupe un de ses États membres ! Deux poids, deux mesures.    

jeudi, 11 décembre 2014

Un «message» des États-Unis à la France, à la manière du «Parrain»

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Un «message» des États-Unis à la France, à la manière du «Parrain»

Pleins feux sur Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Élysée


Chronique de Richard Le Hir
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Dans mes deux articles précédents, « Un accident bizarre qui en rappelle un autre » et « Un embarras TOTAL », j’ai souligné les ressemblances entre les circonstances de la disparition d’Enrico Mattei, le PDG de la pétrolière nationale italienne ENI au début des années 1960, et celle de Christophe de Margerie, le PDG de TOTAL, survenue il y a un peu plus d’un mois à l’aéroport Vnoukovo de Moscou.

J’ai également démontré que les États-Unis étaient à l’origine de la première, et qu’il existait d’excellentes raisons de croire qu’ils étaient aussi à l’origine de la seconde. En effet, autant Mattei que de Margerie constituaient des menaces claires à leurs intérêts pétroliers et financiers, en plus de défier ouvertement leur hégémonie mondiale, et la menace posée par de Margerie était sans doute encore beaucoup plus existentielle que celle qu’avait posée Mattei, comme nous allons le voir un peu plus bas.

Mon intérêt pour cette affaire s’explique à la fois par les connaissances que j’ai acquises au cours de ma carrière au service de deux grandes multinationales du pétrole, ESSO (maintenant connue sous le nom d’Exxon Mobil), et Texaco (aujourd’hui intégrée à Chevron), et par celui que j’ai développé pour l’Empire Desmarais, à la tête du grand conglomérat financier canadien Power Corporation, associé au groupe belge Frère, les deux étant d’importants actionnaires de TOTAL par le truchement d’une structure suisse de coparticipation, Pargesa SA, constituée par leurs soins.

Au Québec, comme j’ai eu l’occasion de le démontrer dans deux ouvrages récents, Desmarais : la Dépossession tranquille, et Henri-Paul Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt parus respectivement à Montréal aux Éditions Michel Brûlé en 2012 et 2014, les visées de l’Empire Desmarais sur ces principaux leviers de développement que sont Hydro-Québec et la Caisse de dépôt et de placement sont carrément prédatrices et spoliatrices.

L’intérêt soulevé par mon second article (repris sur plus d’une vingtaine de sites dont vous trouverez les liens à la fin de celui-ci), et notamment en Europe, m’a convaincu de pousser plus loin mon enquête, en m’intéressant non pas tant aux circonstances de l’accident/attentat – aucun nouvel élément n’a été rapporté depuis deux ou trois semaines - qu’à la conjoncture géopolitique internationale dans laquelle il est survenu, à la place qu’y occupe le pétrole, au rôle qu’y joue TOTAL, et à celui qu’y jouait son PDG Christophe de Margerie jusqu’à son décès.

La conjoncture géopolitique actuelle est l’une des plus tendues depuis la fin de la guerre froide. Alors que les États-Unis croyaient être parvenus, au tournant des années 1990, avec la chute du mur de Berlin et la dislocation de l’URSS, à asseoir leur domination sur le monde, les voici aux prises avec une concurrence nouvelle animée non plus par la recherche d’une confrontation entre deux idéologies (capitalisme et communisme), mais plutôt par la vision pluripolaire des puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) réunies dans le BRICS, et opposées à toute forme d’inféodation, politique, économique ou culturelle.

À cette menace politique se rajoute le spectre d’un important déclin économique qui ne ferait qu’amplifier la première. En effet, s’étant rendus compte au début des années 1980 que leur structure de coûts de production était de moins en moins concurrentielle, les États-Unis poursuivent depuis lors une politique de libéralisation systématique des échanges commerciaux internationaux dont les effets les plus pervers ont été la désindustrialisation de leur économie et un appauvrissement collectif qui se manifeste dans la disparition rapide de leur classe moyenne.

Les bénéfices escomptés de la financiarisation de leur économie ne sont pas au rendez-vous. Non seulement alimente-t-elle une multiplication de bulles spéculatives qui finissent toutes par éclater éventuellement, mais il n’existe aucun mécanisme de redistribution de la maigre richesse qu’elle crée, et le fossé des inégalités sociales en train de se creuser constitue une menace sérieuse à leur stabilité politique à moyen et long terme.

L’absence de croissance économique réelle se reflète dans leur degré d’endettement qui se situe désormais parmi les pires du monde développé, et ils sont de plus en plus tentés par des aventures militaires hasardeuses dont ils pensent qu’ils pourraient sortir à la fois vainqueurs sur le plan politique, et renforcés sur le plan économique.
Leur situation se complique dès qu’on y introduit la donnée pétrole dont ils ont longtemps contrôlé le marché.

Au début des années 1970, contraints par l’essoufflement budgétaire causé par leur engagement au Vietnam de renoncer à l’obligation qu’ils avaient acceptée, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, de garantir la convertibilité de leur dollar en or au taux fixe de 35 $ l’once dans le but de relancer l’économie internationale qu’ils étaient bien placés pour dominer, et désireux d’asseoir leur hégémonie économique sur des bases encore plus solides, ils concluent une entente avec la monarchie régnante en Arabie Saoudite en vertu de laquelle celle-ci, devenue le plus important producteur de pétrole, s’engagera à exiger le paiement de toutes ses livraisons en dollars US, en contrepartie d’une garantie par les États-Unis de la défendre contre toute agression militaire.

C’est le début du règne du pétrodollar. L’or noir se substitue très rapidement à l’or métal comme référence dans toutes les transactions internationales, et les deux parties à cette entente vont en profiter immensément pendant une quarantaine d’années.

Au cours de la dernière année, certains événements sont survenus, certains connus, d’autres non, qui ont amené l’Arabie Saoudite à remettre en question son soutien jusque là indéfectible aux États-Unis et au dollar US. Le résultat se reflète ces jours-ci dans la baisse du cours du pétrole. Au moment d’écrire ces lignes, il a perdu près de 40 % de sa valeur depuis juin dernier. Vendredi, et, aujourd’hui le cours du WTI est passé sous la barre des 65 $ $ US alors que le Brent se situe légèrement au-dessus de 70 $.

Un analyste américain allait même jusqu’à prédire ces jours derniers qu’il pourrait même descendre jusqu’à 35 $ l’an prochain si les pays membres de l’OPEP ne parvenaient pas à s’entendre sur une réduction de leurs quotas de production.

Combinés à la remise en question du statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale depuis quelques années et aux gestes concrets posés en ce sens par la Russie, la Chine, l’Iran, et quelques autres depuis un an, il est clair que ces événements marquent pour les États-Unis le commencement de la fin de leur hégémonie mondiale. Ils ont toutefois tellement à y perdre qu’ils vont tenter par tous les moyens de maintenir leur emprise, et l’Affaire de Margerie constitue une bonne indication des moyens qu’ils sont prêts à prendre pour éviter le sort qui les attend.

En effet, de Margerie était le PDG de TOTAL, seule entreprise non américaine avec BP à figurer au nombre des « majors » de l’industrie. BP est une entreprise britannique qui a perdu le peu d’indépendance qui lui restait dans la foulée de l’explosion survenue à l’été 2010 sur la plate-forme Deep Horizon dans le Golfe du Mexique, et de la catastrophe environnementale qui s’est ensuivie. Sous haute surveillance des autorités américaines en raison de l’importance des dommages encore non liquidés, l’entreprise est désormais dirigée par un Américain.

En raison de son histoire très complexe et des fusions dont elle est issue, TOTAL fait bande à part. Très tôt, elle a été présente au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Afrique du Nord, et en Afrique Équatoriale. Très tôt, l’intérêt stratégique qu’elle revêt pour la France l’a amené à développer un réseau parallèle de renseignement qui a très bien servi les intérêts de la France, ce qui l’a mise à l’abri des remontrances de l’État lorsqu’elle s’engageait dans des coups fourrés, comme ce fut le cas en Iran, en Irak et en Libye au cours des dernières années.

 

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Ainsi, on apprenait encore ces derniers jours que TOTAL avait accepté de verser 400 millions $ US en guise de pénalité pour avoir enfreint l’embargo des États-Unis contre l’Iran au début des années 2000, au détriment de l’américaine Conoco. Voici comment Libération présentait les faits dans son édition du 26 novembre :

Total sera jugé pour « corruption » en marge de contrats en Iran

Le groupe français Total sera jugé en correctionnelle pour « corruption d’agents publics étrangers » en marge de contrats pétroliers et gaziers conclus en Iran dans les années 1990.

Son ancien PDG, Christophe de Margerie, avait également été renvoyé pour ce même chef le 15 octobre, a indiqué mardi à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information de Charlie Hebdo. Mais les poursuites le concernant se sont terminées avec son décès quelques jours plus tard à Moscou.

Cette enquête ancienne porte sur un peu plus de 30 millions de dollars qui auraient été versés à partir d’octobre 2000 en marge de deux contrats du géant français en lien avec l’Iran dans les années 1990, sur fond d’embargo américain.

Le principal contrat, d’une valeur de 2 milliards de dollars, avait été conclu le 28 septembre 1997 avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC et concernait l’exploitation - par une coentreprise réunissant Total, le russe Gazprom et le malaisien Petronas - d’une partie du champ gazier de South Pars au large de l’Iran, dans le Golfe. Washington avait menacé les pétroliers de sanctions pour ces investissements.

Le second contrat visé par l’enquête avait été conclu le 14 juillet 1997 entre Total et la société Baston Limited. Il était lié à un important accord conclu deux ans plus tôt, le 13 juillet 1995, pour l’exploitation des champs pétroliers iraniens de Sirri A et E, également dans le Golfe.

Total avait alors bénéficié du retrait de l’Américain Conoco, contraint de céder la place après que l’administration Clinton eut décrété un embargo total sur l’Iran.

Dans l’enquête ouverte en France fin 2006, Christophe de Margerie avait été mis en examen en 2007 par l’ancien juge d’instruction Philippe Courroye pour « corruption d’agents publics étrangers » et « abus de biens sociaux ». M. de Margerie était à l’époque des faits directeur pour le Moyen-Orient du géant français.

- « Réels problèmes juridiques » -

Les juges d’instruction ont finalement ordonné en octobre le renvoi en correctionnelle de Total et de Christophe de Margerie pour les faits de « corruption d’agents publics étrangers », selon la source. Ils n’ont pas retenu l’abus de biens sociaux contre le patron du groupe.

Christophe de Margerie a péri dans la nuit du 20 au 21 octobre quand son Falcon a percuté un chasse-neige au décollage à l’aéroport Vnoukovo de Moscou.

Deux intermédiaires iraniens sont également renvoyés pour complicité : l’homme d’affaires et lobbyiste Bijan Dadfar, qui travaillait pour Baston Limited, et Abbas Yazdi, un consultant pétrolier.

Interrogé sur cette affaire en juin 2013, alors que le parquet de Paris venait de requérir son renvoi et celui de Total, Christophe de Margerie avait réfuté les accusations de versement « de pots-de-vin » ou de « rétrocommissions » : « ce que nous avons fait dans les années 90 était effectivement conforme à la loi », avait-il déclaré au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

Sollicité par l’AFP, l’avocat de Total, Me Daniel Soulez-Larivière, a estimé mardi que ce dossier posait « de réels problèmes juridiques ».

D’une part parce que les contrats sont antérieurs à l’entrée en vigueur en France en 2000 de la convention de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prohibant la corruption d’agents publics étrangers.

D’autre part parce que, visé par des poursuites aux Etats-Unis pour ces contrats, Total a accepté en 2013 de transiger pour clore la procédure, moyennant le versement de près de 400 millions de dollars. Or, selon la règle dite du « non bis in idem », nul ne peut être poursuivi ou puni plusieurs fois pour les mêmes faits, relève l’avocat.

Première entreprise de l’Hexagone par les bénéfices et deuxième par la capitalisation boursière, Total avait bénéficié en juillet 2013 d’une relaxe dans le procès « pétrole contre nourriture ». Mais le parquet a fait appel de cette décision.

L’invocation de la règle « non bis idem idem » paraît un argument bien faiblard à l’avocat québécois que je suis dans la mesure où les faits reprochés à TOTAL tombent sous le coup des lois de deux pays différents, qu’ils ne sont pas de même nature dans les deux pays, et qu’aux États-Unis, un règlement négocié est intervenu sans qu’un jugement de culpabilité n’ait été prononcé. Mais bon, je ne prétends pas connaître le droit français.

En ce qui concerne les faits survenus en Irak, il s’agit de malversations survenues entre 1996 et 2002 dans le cadre du programme humanitaire Pétrole contre nourriture mis sur pied par l’ONU dans la foulée de l’embargo du Conseil de sécurité contre l’Irak . Voici comment Le Figaro rapportait les faits le 2 août 2011 :

« Pétrole contre nourriture » : Pasqua et Total seront jugés

En dépit du non-lieu requis par le parquet de Paris, le juge d’instruction a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel le groupe pétrolier et 19 personnes, dont son PDG Christophe de Margerie et l’ancien ministre de l’Intérieur.

L’affaire « pétrole contre nourriture », dans laquelle sont impliquées plusieurs personnalités françaises, vient de connaître un rebondissement spectaculaire. Alors que le parquet de Paris avait requis par deux fois, en 2009 puis en 2010, un non-lieu, le juge Serge Tournaire a pris la décision de renvoyer devant le tribunal correctionnel 19 personnes, dont l’ancien ministre Charles Pasqua et l’actuel PDG de Total Christophe de Margerie. La société Total sera également jugée en tant que personne morale.

Cette décision de justice, prise le 28 juillet, a été révélée par Charlie Hebdo avant d’être confirmée mardi par une source judiciaire. Le parquet n’ayant pas fait appel de la décision dans les cinq jours qui ont suivi l’ordonnance du juge, le procès est inévitable. Il ne devrait toutefois pas se tenir avant 2012.

Les accusés sont soupçonnés de malversations dans le cadre du programme « Pétrole contre nourriture ». Ce dispositif, mis en place par l’ONU entre 1996 et 2002 a permis au régime de Saddam Hussein, alors soumis à un embargo du Conseil de sécurité, de vendre son or noir en échange de denrées alimentaires et de médicaments.

Pasqua accusé de corruption et de trafic d’influence

La justice soupçonne les dirigeants de Total d’avoir mis en place un système de commissions occultes afin de bénéficier de marchés pétroliers et d’avoir contourné l’embargo en achetant des barils de pétrole irakien via des sociétés écrans. La société est ainsi poursuivie pour corruption d’agents publics étrangers, recel de trafic d’influence et complicité de trafic d’influence. Son PDG actuel, Christophe de Margerie, est renvoyé pour complicité d’abus de biens sociaux. « Nous sommes confiants dans l’issue du procès et sur le fait qu’il sera établi que Total ne peut se voir reprocher les faits cités », a réagi le groupe pétrolier.

Les autres personnalités françaises impliquées auraient touché leurs commissions sous forme d’allocations de barils de pétrole. Deux anciens diplomates de haut-rang seront ainsi traduits pour corruption : Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France à l’ONU de 1991 à 1995, et Serge Boidevaix, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay. Charles Pasqua devra lui se défendre des accusations de corruption et de trafic d’influence pour des faits commis entre 1996 et 2002.

« C’est tout à fait une surprise, et une mauvaise surprise » a immédiatement commenté sur France Info son avocat, Me Léon-Lef Forster. Ce dernier s’est étonné que le juge, qui a repris en 2010 une enquête ouverte en 2002, ait pris sa décision sans même avoir « pris la peine d’interroger (son) client ». Il dit toutefois n’avoir « aucune inquiétude » quant à l’issue du procès.

Dans le volet français de l’affaire, aucune mention du fait que le programme « Pétrole contre nourriture » des Nations Unies était administré par un canadien du nom de Maurice Strong qui se trouve à être un ancien PDG de Power Corporation, l’entreprise de l’Empire Desmarais associé au belge Albert Frère dans la structure de droit suisse qui détient leurs actions dans TOTAL, et dont je parle abondamment dans mon article précédent, Un embarras TOTAL.

 

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Maurice Strong est aussi un ancien PDG de Petro Canada, de la Corporation de développement des Investissements du Canada et d’Hydro-Ontario. En 2005, alors qu’il occupe la fonction de secrétaire général associé des Nations Unies, il est accusé d’avoir reçu d’un dirigeant irakien un paiement de 1 million de dollars puisé à même le fonds pétrole contre nourriture. Il s’enfuit en Chine, à Pékin, où il dispose de solides appuis politiques. Il n’en est jamais revenu pour faire face aux accusations portées contre lui.

Au Canada, le scandale est vite étouffé vu les liens étroits de Strong avec l’ancien ministre des Finances et premier ministre Paul Martin, lui-même impliqué dans les affaires de Strong et repreneur d’une entreprise que lui a cédée Paul Desmarais. Ceux d’entre vous qui s’imaginent avoir tout vu en matière d’affaires politiques sordides sont invités à prendre connaissance des trois liens suivants : At the United Nations, the Curious Career of Maurice Strong Maurice Strong, et Abel Danger Brief Summary of the Last Six Years : Connecting the Power. Canada’s Power Corporation and Maurice Strong. Ils constateront que le Canada est loin d’être le paradis bénin qu’ils imaginent.

Ils constateront aussi que les affaires de TOTAL et de Strong sont liées, et que le lien entre les deux est l’actionnaire principal de TOTAL, le tandem Desmarais/Frère.
Évidemment, lorsqu’on ajoute à ces deux affaires celle de la Libye que j’ai racontée dans mon article précédent, on comprend que les États-Unis aient pu commencer à s’inquiéter de ce qu’ils percevaient de plus en plus comme une agression contre leurs intérêts par un acteur majeur de l’industrie pétrolière mondiale qu’ils avaient jusque-là eu la naïveté de prendre pour un allié.

En effet, non seulement TOTAL est-elle une entreprise française, donc en principe amie, mais en plus, son conseil d’administration compte des personnes très proches des plus hautes sphères du monde des affaires et de la politique aux États-Unis.

À ce stade-ci, il est important de préciser que le degré de contrôle du tandem Desmarais/Frère sur TOTAL est beaucoup plus important que ne le suggère leur 3,2 % des actions de l’entreprise. Pour établir le degré de leur emprise, il faut examiner les affaires de la Power Corporation de l’Empire Desmarais et du Groupe Bruxelles-Lambert du belge Albert Frère.

Pour ne s’en tenir qu’à celles de Power Corporation, on constate que celle-ci a près de 500 milliards $ US d’actifs sous gestion par l’entremise surtout de sa filiale, la Financière Power, dans laquelle on retrouve des compagnies d’assurance et des fonds de placement au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Extrême-Orient. Il est dans la nature des activités de ces entreprises de se constituer d’importants portefeuilles de titres, et il va de soi que chacune d’entre elle détient un important paquet d’actions de TOTAL.

On voit donc que l’influence du tandem Desmarais/Frère dans TOTAL se trouve démultipliée par la quantité d’actions détenue dans celle-ci par les filiales de la Financière Power et le Groupe Bruxelles-Lambert. Et il faut ajouter à cela l’influence qu’ils peuvent détenir en vertu de conventions expresses ou tacites avec d’autres actionnaires ou regroupement d’actionnaires de TOTAL, du genre échange de bons procédés.

Dans ce contexte, c’est avec la plus grande surprise que l’on découvre aujourd’hui sur le site francophone de l’agence de presse russe RIA-Novosti les deux articles suivants :

Total, partenaire prioritaire de la Russie (Poutine)

Le groupe français Total est un partenaire prioritaire de la Russie, et le décès de son PDG Christophe de Margerie est une perte importante pour le pays, a déclaré vendredi le président russe Vladimir Poutine.
"Total est notre partenaire prioritaire depuis de nombreuses années. Nous pleurons avec vous le décès de notre ami, M. de Margerie. Il s’agit d’une lourde perte", a indiqué M. Poutine lors d’une rencontre avec les responsables du groupe français.
Christophe de Margerie est mort dans la nuit du 21 octobre à Moscou dans un accident d’avion à l’aéroport de Vnoukovo.

Deux choses à noter. Premièrement, l’essentiel du message se trouve dans la photo. Et deuxièmement, la rencontre a eu lieu à Sotchi, ville des derniers jeux olympiques. La sécurité de l’aéroport est à toute épreuve... On ne fera pas exprès pour répéter une deuxième fois la même erreur...

 

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Le second article est encore plus surprenant lorsqu’on connaît les liens de Nicolas Sarkozy avec les pouvoirs américains :

Sarkozy : vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie

Vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie, a déclaré jeudi l’ex-président français Nicolas Sarkozy lors de son dernier meeting de campagne pour le premier tour de l’élection à la tête de l’UMP à Nîmes, lit-on vendredi sur son site.
"Nous avons voulu l’Europe pour qu’elle soit, dans le monde, un facteur de paix. Nous n’avons pas voulu l’Europe pour qu’elle ressuscite la guerre froide. Vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie (…). Comment a-t-on pu espérer résoudre la crise ukrainienne sans discuter avec la Russie ?", a demandé M.Sarkozy dans son discours.

Par ailleurs, l’ancien chef de l’Etat français s’est violemment indigné à propos du non-respect du contrat de la France envers la Russie, estimant que Paris devait "honorer sa parole" et livrer les deux navires Mistral à Moscou.

Bien sûr, Sarkozy ne parle plus au nom de la France, et ses paroles n’ont pas l’autorité de celle d’un chef d’État. Mais il se trouve quand même à répéter ce que disaient récemment Henry Kissinger, le très prestigieux ancien chef de la diplomatie des États Unis, et Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président de l’URSS. Et est-ce un hasard si Nicolas Sarkozy est aussi très proche des Desmarais et d’Albert Frère ? Quand le hasard fait trop bien les choses, c’est qu’il n’y a pas de hasard, mais bien plutôt une opération planifiée en bonne et due forme.

Nous sommes donc bel et bien en face d’un défi lancé par TOTAL et ses actionnaires à la position des États-Unis. La question qui se pose est de savoir quelle est la position de l’État français dans cette affaire, et elle se pose d’autant plus que TOTAL, sans être une société d’État est une des plus grandes entreprises et que l’État se trouve assurément dans son capital, soit directement, soit par l’entremise d’une institution comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Pour comprendre la continuité dans l’action de TOTAL, il est essentiel de connaître le réseau d’influence que de Margerie était parvenu à se tisser au fil de sa carrière. Voici un article paru en 2007dans une publication économique française, L’Expansion, qui jette en outre un éclairage extraordinaire sur la crise actuelle et le rôle qu’y joue le pétrole :

Les réseaux de Christophe de Margerie

Atypique, le nouveau patron de Total l’est jusque dans ses relations, où le " terrain " compte plus que l’establishment.

Ballet de voitures officielles au Quai d’Orsay, le 8 mars. Ce matin-là, les ambassadeurs étrangers sont venus écouter un orateur inhabituel, Christophe de Margerie. Loin des flashs, le nouveau patron de Total, intronisé le 13 février, parle pétrole à ses Excellences. Et renforce ses liens avec la communauté diplomatique.

SES APPUIS PATRONAUX
Albert Frère
Gérard Mestrallet
Anne Lauvergeon

Si l’actionnaire belge de Total aime le naturel de Christophe de Margerie, le PDG de Suez apprécie surtout son anticonformisme. Les liens du patron de Total avec la dirigeante d’Areva sont aussi de bon augure, alors que le pétrolier n’a jamais caché son intérêt pour la filière nucléaire.

Voilà le style Margerie : des réseaux informels tissés au fil des années, bien loin du très sélect Club des cent et autres Siècle, qu’il fréquente peu. " Il n’est pas un adepte des grands dîners parisiens, déclare Jean-Pierre Jouyet, cousin par alliance et chef du service de l’Inspection des finances. Son point fort, c’est le terrain. " Normal, c’est là que " Big Moustache ", comme on le surnomme dans le Groupe Total, a bâti sa carrière. Notamment au Moyen-Orient, qu’il a parcouru pendant des années, prenant même en 1995 la responsabilité de cette zone. " Du Koweït à Dubaï, il connaît tout le monde, témoigne son amie Randa Takieddine, journaliste au quotidien saoudien Al-Hayat. Les Arabes aiment son sens de l’humour, il a su gagner leur confiance. "

SES CONSEILLERS
Jean Veil
Jean-Marc Forneri
Hubert Védrine

L’avocat de Christophe de Margerie n’est pas un intime, mais il dîne régulièrement chez lui, dans son appartement parisien, tout comme Jean-Marc Forneri, banquier d’affaires et ami. Les rapports sont plus professionnels avec l’ancien chef de la diplomatie française, dont le patron de Total apprécie beaucoup les conseils géopolitiques.

Et nouer de vraies amitiés. Comme celle qui le lie à Abdallah ben Hamad al-Attiyah, ministre de l’Energie du Qatar. Quant à Abdallah Jumaa, président de la société d’Etat saoudienne Aramco, il ne passe jamais par Paris sans saluer " l’Oriental ". En Arabie saoudite, Margerie fréquente le prince Saoud al-Fayçal, le ministre des Affaires étrangères, et Ali al-Naimi, le ministre du Pétrole. " Lorsqu’il se rend dans les Emirats et au Koweït, Christophe de Margerie est reçu dans les majlis, les audiences privées accordées par les princes arabes ", commente son ami Jean-Marc Forneri, banquier d’affaires. Les deux hommes se sont connus en 1999. Christophe de Margerie venait d’être nommé patron de l’exploration-production de Total, Jean-Marc Forneri conseillait Petrofina - absorbé par Total la même année. " Déjà, à l’époque, il était à part dans l’univers Total, se souvient-il. Christophe n’est pas ingénieur, il est diplômé d’une école de commerce, l’Escp-EAP. Il a de l’humour, ce qui est rare dans ce milieu. " Fin portraitiste, Christophe de Margerie adore croquer ses victimes en quelques traits acérés. Sa parodie du ministre de l’Economie, Thierry Breton, cherchant à se recaser à la direction de Total, est, selon un proche, " savoureuse ".

 

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SES LIENS MOYEN-ORIENTAUX
Abdallah ben Hamad al-Attiyah
Saoud al-Fayçal
Abdallah Jumaa

Ami avec le ministre de l’Energie du Qatar, le n° 1 de Total estime le ministre des Affaires étrangères saoudien et le président d’Aramco.

Des rapports distants avec le monde politique

Christophe de Margerie est un patron atypique. Pourrait-il en être autrement quand on descend d’une telle lignée ? Le père vient d’une famille d’ambassadeurs, la mère, Colette, est la fille de Pierre Taittinger, fondateur d’un empire qui mêlait hôtels de luxe (Crillon), champagnes (Taittinger) et marques prestigieuses (Baccarat). " Nous avons longtemps espéré que Christophe dirige le groupe, raconte Pierre-Christian Taittinger, son oncle, maire du XVIe arrondissement de Paris. Il était le seul à avoir l’aval de toute la famille. " Mais Christophe préfère l’or noir à l’or fin. Une décision lourde de conséquences. " Son refus a, en partie, entraîné la vente de nos actifs en 2005 ", lâche l’oncle qui garde des liens " privilégiés " avec son neveu. " Je l’aide quand il a besoin d’informations sur un homme politique. " Précieux pour le patron de Total, qui entretient des rapports distants avec l’establishment. " Il ne grenouille pas dans les cercles parisiens, explique sa cousine Brigitte Taittinger, PDG des parfums Annick Goutal. Je n’ai jamais vu un politicien dîner chez lui. " A droite, on le dit en bons termes avec Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin, qui, lorsqu’il était Premier ministre, appréciait ses topos sur l’énergie.

SES RELATIONS POLITIQUES
Jean-Pierre Jouyet
Jean-Pierre Raffarin
Dominique de Villepin

L’ex-directeur du cabinet de Jacques Delors et les deux Premiers ministres de Jacques Chirac font partie de ses rares connexions politiques.

Et lui, qui le conseille ? S’il fallait n’en citer qu’un, ce serait Hubert Védrine, l’ancien chef de la diplomatie sous Jospin reconverti dans le conseil, avec qui Margerie partage une certaine vision de la France, éloignée du déclinisme ambiant. " Il est soucieux de l’intérêt national ", ajoute Védrine. " Je l’ai vu rabrouer un diplomate français qui raillait le gouvernement. Il trouvait inadmissible que l’on dise du mal de son pays devant des étrangers ", se souvient Randa Takieddine. Pour défendre ses intérêts, Christophe de Margerie a choisi Jean Veil, le fils de Simone. " Nos deux mères ont des relations amicales ", souligne l’avocat, dont l’associé Emmanuel Rosenfeld gère les deux récentes mises en examen du dirigeant de Total, soupçonné d’abus de biens sociaux et de corruption d’agents publics étrangers en Irak dans le cadre de l’affaire " Pétrole contre nourriture " et en Iran dans le dossier du gaz offshore.

SON CLAN FAMILIAL
Brigitte Taittinger
Colette de Margerie
Pierre-Christian Taittinger

Sacrée, la famille ! Il est très proche de sa cousine et de sa mère, de précieux conseil, tout comme son oncle, maire du xvie arrondissement.

Des lézardes supplémentaires dans l’image du Groupe Total, après la catastrophe AZF, l’affaire du travail forcé en Birmanie et le naufrage de l’Erika. " Il va devoir travailler sur la communication du groupe ", insiste un proche. Il pourra demander conseil à Anne Lauvergeon, qui, avec Albert Frère et Gérard Mestrallet, est l’une des personnalités du business que Margerie apprécie le plus. Lorsqu’elle est arrivée à la tête d’Areva, l’ancienne sherpa de Mitterrand a mis à mal la culture du secret qui régnait parmi les " nucléocrates " et fait connaître le monde de l’atome au grand public. Avec un succès qui n’a pas échappé à Big Moustache.

Christophe de Margerie en 5 dates
- 1974 : entrée dans le Groupe Total, à la direction financière
- 1995 : prend la tête de Total-Moyen-Orient
- 1999 : devient patron de la branche exploration-production
- 2006 : mis en examen dans l’affaire " Pétrole contre nourriture "
- 2007 : devient directeur général du groupe pétrolier

Vous aurez noté au passage le nom de Gérard Mestrallet, l’actuel PDG du groupe GDF-Suez et de Suez Environnement dans lesquels le tandem Desmarais/Frère détient également des participations. Ce qui est beaucoup moins connu est qu’il siège au conseil d’administration de Pargesa SA (dont il a été question plus haut), comme en fait foi le rapport annuel de cette entreprise pour l’année 2013, et qu’il siège au bureau des gouverneurs du Forum international des Amériques qu’organise chaque année à Montréal l’Empire Desmarais.

Il s’agit donc bel et bien d’un défi à la position des États-Unis lancée par TOTAL et ses actionnaires, dont le tandem Desmarais/Frère. La question qui se pose est de savoir quelle est la position de l’État français dans cette affaire, et elle se pose d’autant plus que TOTAL, sans être une société d’État est une des plus grandes entreprises françaises et que l’État se trouve dans son capital, soit directement, soit par l’entremise d’une institution comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ou l’une de ses filiales.

Jean Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Élysée

 
De plus, le secrétaire général actuel de l’Élysée, Jean-Pierre Jouyet qui, s’il est un ami de longue date de François Hollande, était aussi le cousin par alliance de Christophe de Margerie, comme nous l’apprenait Le Figaro dans un article paru dans la foulée de l’accident/attentat de Moscou, dont voici un extrait très éclairant :

La galaxie politique de Christophe de Margerie

Au plus haut niveau de l’État, l’ancien patron du groupe pétrolier était particulièrement proche de François Hollande. Beaucoup plus qu’il ne l’a jamais été de Nicolas Sarkozy. Christophe de Margerie fut notamment le témoin du mariage de sa cousine, Brigitte Taittinger, avec Jean-Pierre Jouyet, l’actuel secrétaire général de l’Élysée, au côté de l’actuel chef de l’État. Une proximité entre les deux hommes confirmée mardi par le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a rappelé que François Hollande et lui-même le connaissaient dans leur « vie privée ». Jean-Pierre Jouyet, devenu de fait le cousin par alliance de Christophe de Margerie, a pour sa part qualifié la relation entre le grand patron et François Hollande de « très conviviale et amicale ».

Avant d’occuper ses fonctions actuelles, Jean-Pierre Jouyet a présidé aux destinées de la CDC et de l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est ainsi qu’il a fait connaissance avec le tandem Desmarais/Frère, comme nous le révèlent les dessous des nombreuses actions en justice entreprises en France et en Belgique par l’homme d’affaires français Jean-Marie Kuhn qui invoque des irrégularités dans la vente de la chaîne de restauration rapide Quick par Albert Frère à une filiale de la CDC qui aurait, sur ordre de l’État français, payé Quick largement au-dessus de sa valeur, versant 800 millions d’euros à M. Frère pour une entreprise évaluée en 2004 à quelque 300 millions d’euros.

Dans une requête au Conseil d’État, le plus haut tribunal français, introduite en août 2012 pour obtenir l’annulation de la nomination de Jean-Pierre Jouyet à la tête de la CDC, dont vous trouverez le texte complet sur Vigile, Jean-Marie Kuhn décrit le stratagème et explique les liens entre Jouyet et le tandem Desmarais/Frère avec un luxe de détails peu flatteur pour les intéressés. Le fait que cette requête ait été jugée irrecevable pour des motifs purement techniques n’enlève rien à l’intérêt des faits et à la lumière qu’ils se trouvent à jeter sur les agissements douteux, et c’est bien peu dire, de nos « élites » économiques et politiques, au Québec comme en France.

En faisant les recoupements nécessaires, des observateurs plus familiers que moi avec les arcanes de la politique française parviendraient certainement à établir un lien entre cette affaire et le fameux déjeuner récent entre Jean-Pierre Jouyet, François Fillon et Antoine Gosset-Grainville.

En effet, le parcours du dernier est très instructif. Voici en effet le résumé qu’en fait Wikipédia :

Antoine Gosset-Grainville

En 1993, à sa sortie de l’Ena, Antoine Gosset-Grainville débute sa carrière à l’Inspection générale des Finances, avant de prendre les fonctions de secrétaire général adjoint du Comité monétaire européen en 1997, puis du comité économique et financier de l’Union européenne à Bruxelles. En 1999, il rejoint le cabinet de Pascal Lamy, commissaire européen chargé du commerce, comme conseiller pour les affaires économiques, monétaires et industrielles.

Avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles, il devient en 2002 associé au cabinet Gide Loyrette Nouel, dont il dirige le bureau de Bruxelles jusqu’en 2007.

Il est de 1995 à 2007 coordonnateur de la direction d’études de questions européennes à l’IEP de Paris.

Antoine Gosset-Grainville est appelé comme directeur adjoint de cabinet auprès de François Fillon qui est nommé Premier ministre en mai 2007.

Il quitte Matignon en mars 2010 pour la Caisse des dépôts et consignations dont il devient directeur général adjoint, chargé du pilotage des finances, de la stratégie, des participations et de l’international (1er mai 2010).

À la suite de la décision de Nicolas Sarkozy de reporter la nomination du directeur général de la Caisse des dépôts après l’élection présidentielle de 2012, Antoine Gosset-Grainville a assuré la direction générale par intérim de l’institution du 8 mars au 18 juillet 2012, date de la nomination de Jean-Pierre Jouyet comme directeur général. À ce titre, il a assuré la présidence du conseil d’administration du Fonds stratégique d’investissement (FSI).

En mars 2013, il fonde le cabinet BDGS spécialisé dans les opérations transactionnelles M&A avec trois associés : Antoine Bonnasse, Youssef Djehane et Jean-Emmanuel Skovron.

Les trois hommes ont prétendu ne pas avoir parlé de politique lors de ce fameux déjeuner dont les échos sont même parvenus au Québec. . On s’est gaussé d’eux. Mais si c’était vrai ? En examinant leur profil, on peut facilement comprendre qu’ils auraient tout aussi bien pu parler de l’évolution de certaines transactions auxquelles ils ont été associés. Et si c’est le cas, pourrait-il s’agir de transactions impliquant le tandem Desmarais/Frère ? Fillon et Gosset-Grainville n’ont-ils pas planché ensemble sur le dossier GDF-Suez en 2007 dans des négociations impliquant Albert Frère et Gérard Mestrallet ?

L’écheveau des intérêts publics et privés

Ce que cet embrouillamini démontre, c’est que l’État français, comme l’État québécois d’ailleurs, sert désormais de paravent commode à d’énormes magouilles concoctées par le tandem Desmarais/Frère, et qu’il n’y a plus moyen de déterminer la frontière entre les intérêts privés et les intérêts d’État. On en a eu un excellent exemple récemment lors de la visite du président Hollande au Canada. Il n’était rien d’autre que le commis-voyageur d’intérêts privés au premier rang desquels figurait très avantageusement ceux du tandem Desmarais-Frère, et c’est d’ailleurs de cette façon qu’il s’est comporté, au plus grand ravissement du gouvernement Harper.

La politique de la France ? Il n’en reste rien, comme le démontre l’incapacité de François Hollande à ordonner la livraison des Mistral à la Russie en exécution du contrat qu’elle a signé avec elle. Il est loin le temps où le Gal de Gaulle déclarait que « La politique de la France ne se décide pas à la corbeille » et retirait la France de l’OTAN.

Aujourd’hui, sous les pressions des États-Unis et avec la complicité complaisante de Nicolas Sarkozy et de ses élites, la France a réintégré l’OTAN et en est réduite à jouer les valets de service. Il ne lui reste plus la moindre marge de manœuvre, et elle est en train de perdre à une vitesse ahurissante toutes les caractéristiques qui l’ont différenciée dans l’histoire, comme je m’en rends compte à chaque fois que j’ai l’occasion de m’y rendre. Tant il est vrai, comme le disait encore de Gaulle, que « La France ne peut être la France sans la grandeur. »

Dans cette affaire, les États-Unis ont envoyé à la France un message à la manière du « Parrain », et la France n’est même plus en mesure de les dénoncer ou de leur retourner un message de son cru. Pire, le message en fera certainement réfléchir plus d’un, et François Hollande est peut-être même du nombre.

Pour parvenir à leurs fins, les États-Unis doivent absolument se débarrasser non pas de la Russie dont ils convoitent les richesses naturelles, notamment le pétrole et le gaz, mais de Poutine qu’ils voient comme le principal obstacle à leur dessein. L’opération ukrainienne devait avoir cet effet, mais rien ne fonctionne comme prévu. Poutine, s’il en a profité pour récupérer la Crimée au passage pour des raisons autant historiques que stratégiques, évite soigneusement de s’engager plus loin, et laisse les Ukrainiens de l’ouest et de l’est se déchirer entre eux. Quant aux sanctions commerciales, elles se sont retournées contre les pays européens,

Et à ce dernier égard, la situation va même empirer. Il faut comprendre que la baisse du rouble occasionnée par les sanctions actuelles et la baisse du cours du pétrole ne nuisent pas à la Russie, bien au contraire. Elles la forcent tout d’abord à produire davantage chez elle pour éviter d’être trop pénalisée par ses importations, et elles la rendent beaucoup plus concurrentielle à l’exportation. C’est le principe des dévaluations compétitives qui ont tant profité au développement de certaines économies européennes, et dont elles sont désormais privées par l’existence de l’euro.

Pour ajouter aux difficultés des États-Unis, l’Union Européenne, qu’ils espéraient modeler à leur image, fait eau de toutes parts et menace d’échapper à leur contrôle. L’opération ukrainienne visait donc également à ressouder son unité devant la menace d’un ennemi commun, et elle aurait pu facilement réussir dans le contexte d’une économie florissante.

Mais dans un contexte de crise économique, chacun est tenté de tirer dans le sens de ses intérêts, comme le cas des bâtiments porte-hélicoptères Mistral commandés à la France par la Russie le démontre éloquemment. C’est pourquoi les États-Unis devaient frapper fort, sachant trop bien qu’ il est d’autant plus tentant de demeurer sourd à l’appel de l’unité qu’on risque de perdre beaucoup à y répondre.

Quant à Christophe de Margerie, il est mort d’avoir vécu dangereusement, comme Enrico Mattei. Mais si l’on sait que Mattei n’a jamais eu d’autre souci que de bien servir les intérêts de l’Italie, on est beaucoup moins certain que de Margerie ait été au seul service des intérêts de la France. On a même d’abondantes preuves du contraire. L’homme, ou l’époque ?

Avocat, conseiller en gestion et ancien ministre du Gouvernement du Québec, Richard Le Hir est l’auteur de deux ouvrages récents sur les intérêts de l’Empire Desmarais publiés aux Éditions Michel Brûlé à Montréal :« Desmarais : La Dépossession tranquille », et « Henri-Paul Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt ».

Note de Vigile : Voici les adresses des sites européens, nord-américains et africains sur lesquels a été repris Un embarras TOTAL

http://reseauinternational.net/embarras-total/

http://www.vineyardsaker.fr/2014/11/20/affaire-de-margerie-qui-va-se-mettre-en-travers-de-la-machine-infernale-2eme-partie-un-embarras-total/

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article5293

http://tsimokagasikara.wordpress.com/2014/11/17/un-embarras-total/

http://www.mondialisation.ca/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/5414754

http://www.alterinfo.net/Un-embarras-TOTAL_a108059.html

http://www.echsar.com/article-17620924-Un-embarras-TOTAL.html

http://cequelesmediasnenousdisentpas.over-blog.com/2014/11/l-affaire-de-margerie-un-embarras-total-richard-le-hir.html

http://www.wikups.fr/laffaire_de_margerie_un_embarras_total_richard_le_hir/e/425098

https://cyohueso.wordpress.com/2014/11/19/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/

http://ohifront.wordpress.com/2014/11/20/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/

http://lemondealenversblog.com/2014/11/20/accident-davion-le-deces-de-de-margerie-en-russie-est-un-embarras-total/http://www.wikistrike.com/2014/11/margerie-une-embarras-total.html

http://eluardroubaix.wordpress.com/2014/11/18/laffaire-de-margerie-un-embarras-totalement-inquietant/

http://fr.novorossia.today/au-coeur-de-l-actualit/un-embarras-total.html

http://ombre43.over-blog.com/2014/11/un-embarras-total.html

http://www.jacques-toutaux.pro/article-l-embarras-total-dans-l-affaire-de-margerie-125040143.html

http://scaruffi.blogspot.ca/2014/11/laffaire-de-margerie-mort-dans-un.html

http://pcfbassin.fr/component/content/article/93-politique-francaise/actualites-politique-francaise-2014/21614-l-affaire-de-margerie-un-embarras-total-les-interets-du-tandem-desmarais-frere-entre-l-enclume-et-le-marteau

http://www.soueich.info/2014/11/un-embarras-total.html

http://cpo-auvergne.fr/?p=770#more-770

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/selon-les-russes-le-pdg-de-total-aurait-ete-assassine-par-la-cia-a113394068

http://www.internationalnews.fr/article-l-affaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-d-avion-en-russie-un-embarras-total-125057335.html

http://mai68.org/spip/spip.php?article8208

http://www.lebonnetdespatriotes.net/lbdp/index.php/component/k2/item/1309-18112014-un-embarras-total

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/selon-les-russes-le-pdg-de-total-aurait-ete-assassine-par-la-cia-a113394068

http://leblogdygrec.blogspot.ca/2014/11/laffaire-de-margerie-un-embarras-total.html

DAESH-ISIS: una estrategia deliberada de Tierra Arrasada y Muerte

Por Pablo Jofré Leal*

Ex: http://www.elespiadigital.com

Las acciones de terror que EIIL (Daesh en árabe) genera tanto en Siria como en Irak no se detienen a contrapelo de las supuestas acciones de contención de la autodenominada coalición internacional contra Daesh.

En esta última semana el grupo takfirí asesinó a 35 miembros de la tribu sunnita Al Bu Nimr en el noroeste de Irak en la provincia de Al-Anbar, que se unen a los 350 miembros de esa tribu que han sido masacrados en el último mes, como represalia, según informes del gobierno de Bagdad, porque ésta tribu se ha opuesto a Daesh y lo ha combatido en los distintos pueblos y aldeas donde la tribu Al Bu Nimr tiene presencia. Opinión refrendada por el Sheij Naim al-Kuud al-Nimwrawi, uno de los líderes de la tribu de Al Bu Nimr “estos asesinatos se deben a la resistencia que nuestra tribu ha opuesto a las acciones de terror del grupo takfirí”.

Bajo esta premisa de resistencia, ha sido posible concluir que Daesh pretende generar terror mediante una estrategia deliberada de tierra arrasada y muerte a mansalva contra todo aquel, principalmente aquellos de confesión sunita, que no se sumen a los dictados rigoristas de este movimiento takfirí. Y para ello, como parte de esta estrategia desquiciada, el grupo takfirí asesinó también a 4 periodistas iraquíes secuestrados en el mes de octubre y entregaron sus cadáveres en la ciudad de Mosul. El mismo día de esta acción miembros del grupo terrorista secuestraron a un jefe tribal en la ciudad capital de la provincia iraquí de Salah al-Din, Tikrit, a quien acusaron de colaborar con las autoridades de Bagdad. Jalil Sabet y su hijo fueron raptados y llevados a un lugar desconocido a la par de destruir medio centenar de viviendas de familias iraquíes en Tikrit.

Estas muertes, los secuestros, las acciones de terror masivo y las incursiones militares tanto en territorio sirio como iraquí, que no han sido detenidas por la autodenominada “Coalición Internacional” liderada por Estados Unidos para luchar contra Daesh pone en entredicho la efectividad de esta alianza, toda vez que algunos de los países miembros - incluyendo al propio Estados Unidos - han sido el principal sostén en el origen, desarrollo y fortalecimiento de este grupo terrorista para ser usado en su lucha contra el Gobierno de Bashar al-Asad, que sigue siendo el gran objetivo de la administración Obama, de las monarquías árabes del Golfo Pérsico, Turquía y el régimen de Israel.

Los ataques aéreos de la principal potencia militar del mundo, a la luz de los resultados parecen operaciones de entrenamiento, de otra manera no se entiende que con todo el poder de fuego, la tecnología y el apoyo logístico que dichas fuerzas tienen, no frenen el avance y las acciones de EIIL. La única oposición armada efectiva, que ha logrado ralentizar el avance de Daesh tanto en Siria como en Irak, han sido las fuerzas del Ejército sirio, combatientes de Hezbolá, milicias kurdas (Pershmerga) voluntarios sunitas y sectores de un Ejército iraquí decididos a impedir el avance terrorista. Según el primer ministro de Irak, Haidar al-Abadi, en declaraciones efectuadas en la ciudad santa de Karbala “los recientes avances militares contra los terroristas de Daesh, sólo han sido posible gracias a las fuerzas iraquíes y no a través de los ataques aéreos liderados por Estados Unidos.

Unida a esa decisión consignada por Al-Abadi, el Gobierno sirio - el gran blanco de Daesh, Frente Al-Nusra, la alianza anglo-estadounidense, Turquía, el régimen de Israel, la Casa Al Saud y las monarquías árabes del Golfo Pérsico- inició el pasado martes 4 de noviembre una campaña de operaciones militares en la estratégica región fronteriza con El Líbano de Al-Qalamun contra posiciones del grupo takfirí, Frente Al-Nusra - ligado estrechamente a Al-Qaeda. Dichos ataques aéreos y de artillería lograron ocasionarle un centenar de bajas e inutilizar armamento pesado y vehículos de este movimiento.

Estos enfrentamientos se suceden a la par de la ofensiva del Ejército sirio en las cercanías de Alepo y aquellas emprendidas por el Ejército libanés y fuerzas de Hezbolá contra los grupos terroristas que operan en territorio de El Líbano, incluso con acciones en territorio sirio para impedir un mayor flujo de grupos takfirí a territorio libanés. Este país se ha visto afectado por las acciones terroristas desde que las fuerzas takfirí, apoyadas por occidente, Turquía, Arabia Saudita y el régimen de Israel decidieron atacar al Gobierno de Bashar al-Asad como parte de la estrategia de cerco a Irán y como continuación de las denominadas rebeliones árabes, destinadas a implantar un mayor dominio de Estados Unidos y sus aliados en el Levante Mediterráneo y el Magreb.

Las acciones de lucha contra los grupos takfirí en el norte de Siria y en la frontera con El Líbano, permiten anticipar una pronta coordinación entre el Ejército de Damasco y las Fuerzas libanesas contra lo que denominan el “terrorismo takfirí-israelí” tal como lo sostuvo el jefe del Consejo Consultivo de Hezbolá, Nabil Qauk en un discurso en el sur del territorio libanés, donde destacó, igualmente, los avances de la lucha contra Daesh y el Frente Al-Nusra, tanto del Ejército nacional como las acciones que Hezbolá realiza en territorio sirio, para impedir que las operaciones que vive el norte sirio y el noroeste iraquí se repliquen de igual forma en El Líbano.

A la par de la coalición internacional liderada por Washington y que se supone fue creada para enfrentar a Daesh, pero que ha declarado abiertamente si intención de seguir el proceso de desestabilización del Gobierno de Damasco, ha ido surgiendo una estrecha relación entre las fuerzas sirias, Hezbolá y el Ejército regular de El Líbano, en la lucha contra Daesh y otros grupos fundamentalistas, que se enmarcan en el apoyo político que la República Islámica de Irán y su política de alianzas contra el expansionismo de occidente y sus aliados regionales, ha logrado aglutinar con Damasco, Hezbolá, Hamas y la Yihad Islámica, que hoy por hoy representan la cara visible de la resistencia activa contra los grupos terroristas.

Esto es así en el análisis de quien combate con decisión y resultados tanto a Daesh como a otros grupos terroristas, que si bien son funcionales hoy a Estados Unidos, seguramente terminarán convertidos en enemigos declarados. Los medios de comunicación afines a la coalición internacional liderada por Washington pretenden mostrar una ofensiva aérea sostenida y con resultados objetivables de Estados Unidos y sus aliados. Esos ataques, no sólo han tenido escasa efectividad contra Daesh, sino que han servido de excusa para minar objetivos militares sirios y dañar la infraestructura de producción petrolera del Gobierno de Damasco. Prueba de ello es la continuación de las operaciones militares del grupo takfirì, el incremento del contrabando de petróleo que los provee de recursos frescos y la negativa de sumar a otros actores regionales, como es el caso de Irán a esta lucha contra el terrorismo de grupos como EIIL y brazos armados afines.

Así ha sido reconocido incluso por medios occidentales como el diario berlinés Die Tageszeitung, que destacó, en una interesante editorial de fines de octubre “la estabilidad y el auge de la influencia iraní en un Oriente Medio devastado por las catastróficas políticas de Estados Unidos y sus aliados, esto, a pesar de las sanciones que ha debido sufrir el país persa”. Para este medio la gran influencia de Irán como potencia regional en Irak, Siria, El Líbano y Palestina es indiscutible y debe por ello ser incluido en la coordinación de las actividades multilaterales, en particular en la guerra contra el llamado Estado Islámico.

Uno de los políticos estadounidenses vinculado al desarrollo de los grupos takfirí en Irak y Siria, el senador ultraconservador John McCain - sindicado como el promotor de Daesh y el Frente Al-Nusra, con cuyos líderes se reunió clandestinamente en territorio sirio en mayo del año 2013 - envalentonado con la victoria de su partido en las elecciones de medio mandato el pasado 4 de noviembre, calificó la política de Obama en Medio Oriente y en específico la estrategia de lucha llevada a cabo contra Daesh como desastrosa. “El gobierno fracasa continuamente para que coincidan sus acciones y su retórica proporcionando escaso apoyo para los que luchan y mueren en la batalla contra Daesh”.

El descaro y cinismo del senador republicano no se detiene pues, además, ha exigido a Obama que sus operaciones aéreas deben contribuir abiertamente a desestabilizar al gobierno de Damasco. La situación en Medio Oriente y específicamente en el Levante Mediterráneo puede estallar aún con más virulencia si McCain se convierte en el Presidente del Comité de Servicios Armados del Senado, ya que tendría una base de apoyo para impulsar y concretar los puntos de vista más agresivos del verdadero poder en Estados Unidos: el Complejo Militar-Industrial y la dirección militar por el grupo de los Halcones, con una amplia y poderosa plataforma política y económica para impulsar las acciones bélicas y de desestabilización contra los gobiernos que Washington considera enemigos.

Con los resultados de las elecciones parlamentarias en Estados Unidos y el reforzamiento de las posiciones más belicosas de la política estadounidense, representada por el triunfo republicano, de la mano del Complejo Militar-Industrial, lo más probable es que se intensifique la decisión de Washington de buscar el derrocamiento del Gobierno sirio. Esto, pasando por alto la necesidad de detener la expansión de los grupos terroristas, que se constituirán, a poco andar en una seria amenaza contra los intereses de Arabia Saudita, Turquía, Jordania y las monarquías árabes del Golfo Pérsico, lo que obligará, nuevamente, a Estados Unidos y su política exterior a disponer la presencia de decenas de miles de soldados en una de las regiones más explosivas del planeta.

*PABLO JOFRÈ LEAL es periodista y escritor chileno. Analista internacional, Master en Relaciones Internacionales de la Universidad Complutense de Madrid.

 

Against the Armies of the Night: The Aurora Movements

Against the Armies of the Night: The Aurora Movements

By Michael O’Meara

Ex: http://neweuropeanconservative.wordpress.com

pid_16428.jpgThe single greatest force shaping our age is unquestionably globalization.

Based on the transnationalization of American capital and the worldwide imposition of American market relations combined with new technologies, globalization has not only reshaped the world’s national economies, it’s provoked a dizzying array of oppositional movements, on the right and the left, that, despite their divergent ideologies and goals, seek to defend native or traditional identities from the market’s ethnocidal effects.

In the vast literature on globalization and its various antiglobalist movements, Charles Lindholm’s and José Pedro Zúquete’s The Struggle for the World (Stanford University Press, 2010) is the first to look beyond the specific political designations of these different antiglobalist tendencies to emphasize the common redemptive, identitarian, and populist character they share.

The “left wing, right wing, and no wing” politics of these antiglobalists are by no means dismissed, only subordinated to what Lindholm and Zúquete see as their more prominent redemptive dimension. In this spirit, they refer to them as “aurora movements,” promising a liberating dawn from the nihilistic darkness that comes with the universalization of neoliberal market forms.

Focusing on the way antiglobalists imagine salvation from neoliberalism’s alleged evils, the authors refrain from judging the morality or validity of the different movements they examine — endeavoring, instead, to grasp the similarities “uniting” them.

They abstain thus from the present liberal consensus, which holds that history has come to an end and that the great ideological battles of the past have given way now to an order based entirely on the technoeconomic imperatives specific to the new global market system.

The result of this ideologically neutral approach is a work surprisingly impartial and sympathetic in its examination of European, Islamic, and Latin American antiliberalism.

Yet, at first glance, Mexico’s Zapartistas, Bin Laden’s al-Qaeda, Alain de Benoist’s Nouvelle Droite, Umberto Bossi’s Northern League, the incumbent governments of Bolivia and Venezuela, and European proponents of Slow Food and Slow Life appear to share very little other than their common opposition to globalism’s “mirage of progress.”

Lindholm and Zúquete (one an American anthropologist, the other a Portuguese political scientist) claim, though, that many antiglobalist movements, especially in Latin America, Europe, and the Middle East, “share a great deal structurally, ideologically, and experientially,” as they struggle, each in their own way, to redeem a world in ruins.

The two authors accordingly stress that these oppositional movements do not simply resist the destructurating onslaught of global capital.

Since “the global imaginary [has] become predominant, linking oppositional forces everywhere,” they claim antiglobal oppositionalists have adopted a grand narrative based on “a common ethical core and a common mental map.” For the “discourses, beliefs, and motives” of jihadists, Bolivarian revolutionaries, European new rightists, European national-populists, and European life-style rebels are strikingly similar in seeking to inaugurate the dawn of a new age — defined in opposition to global liberalism.

For all these antiglobalists, the transnational power elites (led by the United States) have shifted power away from the nation to multinational corporations, detached in loyalty from any culture or people, as they promote “hypergrowth, environmental exploitation, the privatization of public services, homogenization, consumerism, deregulation, corporate concentration,” etc.

The consequence is a world order (whose “divinities are currency, market, and capital, [whose] church is the stock market, and [whose] holy office is the IMF and WTO”) that seeks to turn everything into a commodity, as it “robs our lives of meaning [and sells] it back to us in the form of things.”

As the most transcendent values are compelled to prostrate themselves before the interests of capital, the global system disenchants the world — generating the discontent and alienation animating the antiglobal resistance.

From the point of view of the resistance, the power of money and markets is waging a scorched-earth campaign on humanity, as every country and every people are assaulted by “the American way of life,” whose suburban bourgeois principles aspire to universality.

* * *

In their struggle for the world, antiglobalists prophesy both doom and rebirth.

On the one hand, the Armies of the Night — the darkening forces of globalist homogenization, disenchantment, and debasement — are depicted as an “evil” — or, in political terms, as a life-threatening enemy.

Globalization, they claim, disrupts the equilibrium between humanity, society, and nature, stultifying man, emptying his world of meaning, and leaving him indifferent to the most important things in life.

In opposing a global order governed by a soulless market, these antiglobalists attempt to transcend its individualism, consumerism, and instrumental rationalism by reviving pre-modern values and institutions that challenge the reigning neoliberal consensus.

As one Zapartista manifesto puts it: “If the world does not have a place for us, then another world must be made. . . . What is missing is yet to come.”

At the same time, antiglobalists endeavor to revive threatened native or traditional identities, as they deconstruct modernist assaults on local culture that parade under the banner of progress and enlightenment. They privilege in this way their own authenticity and extol alternative, usually indigenous and traditional, forms of community and meaning rooted in archaic notions adapted to the challenges of the future. Even when seeking a return to specific communal ideals, these local struggles see themselves as engaging not just Amerindians or Muslims or Europeans, but all humanity — the world in effect.

Globalization, the authors conclude, may destroy national differences, but so too does resistance to globalization. The resistance’s principle, accordingly, is: “Nationalists of all countries, unite!” — to redeem “the world from the evils of globalization.”

* * *

If one accepts, with Lindholm and Zúquete, that a meaningful number of antiglobalization movements share a similar revolutionary-utopian narrative, the question then arises as to what these similarities might imply.

The first implication, in my view, affects globalist ideology — that is, the recognition that globalism is itself an ideology and not some historical inevitability.

As Carl Schmitt, among others, notes, liberalism is fundamentally antipolitical. Just as Cold War liberals tried to argue the “end of ideology” in the 1950s, neoliberal globalists since the Soviet collapse have argued that we today, following Fukuyama, have reached the end of history, where “worldwide ideological struggle that calls forth daring, courage, imagination and idealism” has become a thing of the past, replaced by the technoeconomic calculus of liberal-market societies, conceived as the culmination of human development.

In a word, liberal “endism” holds that there is no positive alternative to the status quo.

The strident ideologies and ideas of liberalism’s opponents have already dislodged this totalitarian fabrication — as The Struggle for the World, respectable university press publication that it is, testifies.

Lindholm and Zúquete also highlight globalization’s distinct ideological nature, as they contest its notion of history’s closure.

A second, related implication touches on the increasing dubiousness of right-left categories. These illusive designations allegedly defining the political antipodes of modernity have never meant much (see, e.g., the work of Marc Crapez) and have usually obscured more than they revealed.

Given the antiglobalists’ ideological diversity, right and left designations tell us far less about the major political struggles of our age than do categories like “globalist” and “antiglobalist,” “liberal” and “antiliberal,” “cosmopolitan” and “nationalist.”

Future political struggles seem likely, thus, to play out less and less along modernity’s left-right axis — and more and more in terms of a postmodern dialectic, in which universalism opposes and is opposed by particularism.

A third possible implication of Lindholm/Zúquete’s argument speaks to the fate of liberalism itself. Much of modern history follows the clash between the modernizing forces of liberalism and the conservative ones of antiliberalism. That the globalist agenda has now seized power nearly everywhere means that the “struggle for the world” has become largely a struggle about liberalism.

Given also that liberalism (or neoliberalism) ideologically undergirds the world system and that this system has been on life-support at least since the financial collapse of late 2008, it seems not unreasonable to suspect that the fate of liberalism and globalism are themselves now linked and that we may be approaching another axial age in which the established liberal ideologies and systems are forced to give way to the insurgence of new ones.

But perhaps the cruelest implication of all is the dilemma Lindholm/Zuqúete’s argument poses to U.S. rightists. For European new rightists, Islamic jihadists, and Bolivian revolutionaries alike, globalization is a form not only of liberalization but of “Americanization.”

And there’s no denying the justice of seeing the struggle against America as the main front in the worldwide antiglobalist struggle: for the United States was the world’s first and foremost liberal state and is the principal architect of the present global system.

At the same time, it’s also the case that native Americans — i.e., European Americans — have themselves fallen victim to what now goes for “Americanism” — in the form of unprotected borders, Third World colonization, de-industrialization, political correctness, multiculturalism, creedal identities, anti-Christianism, the media’s on-going spiritual colonization — and all the other degradations distinct to our age.

One wonders, then, if a right worthy of the designation will ever intersect an America willing to fight “Americanism” — and its shadow-casting Armies — in the name of some suppressed antiliberal impulse in the country’s European heritage.

————–

O’Meara, Michael. “Against the Armies of the Night: The Aurora Movements.” The Occidental Observer, 16 June 2010. <http://www.theoccidentalobserver.net/authors/O’meara-Globalization-Lindholm-Zuquete.html >.

 

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE
 
Un grand projet pour Panama

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Panama évoque à la fois l’instinct artisan, producteur, d’un Ferdinand de Lesseps, et les parasites qui dominent aujourd’hui jusqu’à ce que leurs victimes, présentes ou potentielles, décident de s’en débarrasser.
 
L’inauguration du canal de Panama eut lieu en 1914, il y a cent ans. L’homme qui avait pensé le projet industriel était mort depuis vingt ans, totalement perdu de réputation et reclus dans sa maison. Ce canal, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial est aujourd’hui en phase de rénovation car il fallait l’adapter aux porte-conteneurs trois fois plus chargés qui circulent aujourd’hui. Lorsque des œuvres de cette importance sont entreprises, les problèmes ne cessent d’apparaître. 

Au début de l’année 2014, un conflit a éclaté entre le groupe responsable des travaux, dont la firme espagnole Sacyr est l’élément clef et l’Autorité qui gère le canal. Il fallut la rencontre entre Ricardo Martinelli, président de Panama et Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, pour que l’activité reprenne. Il est prévu de dépenser 5 milliards de dollars, avec notamment un nouveau jeu d’écluses, et d’inaugurer l’ensemble en 2016.
 
Les modalités de l’esclavage

 
Lorsque les Français commencèrent la construction du canal, en 1881, ils affrontèrent les maladies tropicales, notamment la fièvre jaune, dont l’importance et la récurrence finirent pas les décourager. Entre 1881 et 1903, date à laquelle les américains s’emparèrent du projet, les archives médicales indiquent 6 280 morts. Les étatsuniens ont préféré voler le territoire et réduire tout le monde en esclavage sous la forme d’une zone autonome. Ils organisèrent une rébellion et obtinrent la séparation de Panama de la Colombie. Ils signèrent alors un traité inégal, appelé Hay-Bunau Varilla qui plaçait le nouveau petit Etat entre les griffes de l’ogre du Nord. La zone du canal et de ses berges s’étend sur 8,1 Km de chaque côté de la voie maritime. Un gouverneur choisi par les Etats-unis la gérait directement ainsi que le personnel qui y travaillait.
 
Le 9 janvier 1964, de grandes manifestations destinées à demander le retour de la zone du canal sous la souveraineté de Panama furent violemment agressées par les parasites yanquees qui massacrèrent 22 panaméens. Cependant, la concession à perpétuité de la zone du canal prit fin en 1977, par un acte signé entre Jimmy Carter (USA) et Omar Torrijos (Panama), ce qui devait déboucher sur le retrait américain en 1999.
 
Une concurrence bénéfique : le Nicaragua

L’exemple de la tyrannie britannique, fondée en partie sur le pouvoir maritime, fut repris par le Capitaine Alfred T.Mahan dont le livre sur l’influence du pouvoir naval dans l’histoire explique la volonté étatsunienne de voler la zone du canal. Le thème en avait été évoqué après la guerre de conquête lancée contre l’Espagne en 1898, puisque le cuirassier Oregon, stationné à San Francisco, dut avancer à marche forcée, en 70 jours, pour contourner l’Amérique et arriver à temps à Cuba lors de la bataille de Santiago qui permit de vaincre l’Espagne.

Aujourd’hui cependant, le canal de Panama a surtout une fonction commerciale, dans une perspective globalitaire où 85% du volume des échanges utilise le transport maritime. Il y passe chaque année 14 000 bateaux chargés de 300 millions de tonnes. Selon les calculs effectués par des économistes d’Amérique latine, le canal a rapporté au pays depuis 1999, à peu près 8 milliards de dollars, alors qu’entre 1914 et 1999, sous la tyrannie yanqees, il n’a été laissé au trésor panaméen guère plus que 2 milliards de dollars. Le coût du pillage est une dimension que les économistes ne calculent jamais et qu’en Europe aucune équipe ne cherchera à approfondir. 

La volonté d’agrandir le canal est stimulée par la décision chinoise de financer la construction d’une autre voie maritime au Nicaragua. Le coût approximatif en est de 40 milliards de dollars pour un trajet de 278 km. Le Président Ortega est très conscient qu’il s’agit d’une opportunité unique pour sortir la zone de la pauvreté. Une telle œuvre a des effets directs et indirects, comme la formation de professionnels du transport, la promotion de systèmes informatiques de logistique et de communication, l’ouverture de routes aériennes et un certain tourisme, sans compter les services aux fournisseurs locaux. Le projet actuel, au-delà du canal, prévoit deux ports en eau profonde, des oléoducs, un train, des aéroports internationaux, des zones franches. Le tout sera réalisé par le consortium chinois HKND domicilié à Hong Kong et dirigé par Mr. Wang Jing.

 
Les deux canaux sont complémentaires, mais les tankers qui franchissaient le cap Horn car ils ne pouvaient passer par Panama, économiseront le détour par l’Atlantique Sud. Il est probable que les opposants au projet, qui utilisent quelques justifications environnementales, soient surtout agités par les domestiques de l’empire du néant. Eux installent des bases militaires partout dans le monde, lancent à l’assaut leurs banquiers, fondent des ONG haineuses à l’égard des autochtones sommés de se convertir aux niaiseries vétérotestamentaires, mais personne ne doit chercher à améliorer son sort par des voies indépendantes. On peut penser que le Président du Nicaragua a compris et que le projet sera terminé un peu après 2020. 

Pour ceux qui en auront la possibilité, le voyage vers l’Amérique Centrale deviendra certainement plus intéressant que le séjour dans les mornes places commerciales construites par des cheiks gorgés de pétrole. 

L’Etat islamique est approvisionné depuis la Turquie

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Chaine allemande DW : L’Etat islamique est approvisionné depuis la Turquie, membre de l’OTAN

La chaine allemande Deutsche Welle (DW) a publié un reportage vidéo d’une importance capitale ; c’est sans doute le premier grand média occidental à admettre que ce qu’on appelle l’EIIL (ou ISIS, ou encore Islamic State) est alimenté, non pas par le marché noir du pétrole, ou par les prises d’otage avec rançons, mais par des approvisionnements et du matériel pour plusieurs milliards de dollars, transportés quotidiennement par camion jusqu’en Syrie à travers la frontière avec la Turquie, pays membre de l’OTAN.

Le reportage qui s’intitule ‘IS’ supply channels through Turkey (" Les circuits d’approvisionnement de l’EIIL viennent de Turquie") confirme ce qui avait été rapporté par plusieurs analystes politiques dès 2011, à savoir que la Turquie, bien que membre de l’OTAN, permet le passage d’énormes quantités de fournitures, d’armes et de combattants à travers sa frontière avec la Syrie à destination des positions tenues par l’EIIL.

Dans une scène surréaliste du reportage de DW, on voit des terroristes anti-syriens traverser tranquillement la frontière et une fois arrivés de l’autre côté, être abattus par des combattants kurdes.

Les habitants et les commerçants locaux interviewés par DW admettent que le commerce qu’ils exerçaient avec la Syrie s’est interrompu dès le début du conflit et que les camions de marchandise qui traversent la frontière proviennent de « l’ouest de la Turquie. » Le reportage de DW ne s’attarde pas sur ce que signifie l’expression « ouest de la Turquie », mais cela désigne visiblement Ankara, les différents ports utilisés par l’OTAN, et bien évidemment la base aérienne de l’OTAN à Incirlik.

Bien que le reportage de DW affirme que personne ne sait vraiment qui est derrière toutes ces expéditions, on n’y apprend néanmoins que le gouvernement turc d’Ankara nie l’existence même de ces convois de camions filmés par les reporters allemands. Il est cependant certain que la Turquie, non seulement est au courant, mais qu’elle en est directement complice, de même que l’OTAN, laquelle fait semblant de vouloir combattre l’EIIL, mais n’est pas parvenue jusqu’à maintenant à dénoncer et à éradiquer les sponsors internationaux de l’EIIL, et chose plus importante, l’OTAN a refusé de couper purement et simplement les lignes d’approvisionnement de l’EIIL – ce qui constitue pourtant l’un des principes de base de toute stratégie militaire.

Depuis le début, derrière la menace de l’EIIL, l’OTAN

Comme expliqué depuis 2007, les USA et leurs complices dans la région ont comploté pour utiliser al-Qaïda et d’autres groupes armés extrémistes dans le but de réorganiser la carte de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Le célèbre journaliste lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh écrivait dans son article de 2007 intitulé “The Redirection: Is the Administration’s new policy benefiting our enemies in the war on terrorism?” :

« Pour affaiblir l’Iran qui est majoritairement chiite, le gouvernement Bush a décidé de revoir ses priorités au Moyen-Orient. Au Liban, le gouvernement a coopéré avec l’Arabie Saoudite – qui est sunnite – dans le cadre d’opérations clandestines destinées à affaiblir le Hezbollah, l’organisation chiite soutenue par l’Iran. Les États-Unis ont aussi pris part à des opérations clandestines visant l’Iran et son alliée la Syrie. Un des effets de ces activités a été le développement de groupes extrémistes sunnites qui épousent une vision militante de l’Islam, sont hostiles aux États-Unis, et sont proches d’al-Qaïda. »

Bien sûr, le terme « groupes extrémistes » qui « épousent une vision militante de l’Islam » et « sont proches d’al-Qaïda », désigne clairement l’État islamique. L’EIIL constitue la force expéditionnaire de mercenaires de l’OTAN, dévastant par procuration les ennemis de cette dernière depuis la Libye en Afrique du Nord, jusqu’au Liban et à la Syrie, en passant par l’Irak et même aux frontières de l’Iran. Son approvisionnement apparemment inépuisable en argent, en armement et en combattants ne peut s’expliquer que par l’aide de plusieurs pays étrangers et par l’existence de territoires refuges que l’OTAN protège du feu de ses ennemis que sont la Syrie, le Hezbollah, l’Iran et l’Irak. Le reportage de la chaine allemande DW met bien en évidence la façon dont les terroristes de l’ISIS s’échappent régulièrement de Syrie et trouvent refuge en Turquie.

L’un des principaux objectifs de l’OTAN dès 2012 fut d’utiliser tous les prétextes possibles pour étendre ces territoires refuges, ou « zones tampons » à l’intérieur de la Syrie elle-même, en les faisant protéger par les forces militaires de l’OTAN, et depuis lesquelles les « rebelles » pourraient opérer. S’ils y étaient parvenus, les équipes de caméraman de DW auraient probablement filmé ces mêmes convois de camions, mais cette fois traversant les villes d’Idlib ou d’Alep, et non le long de la frontière avec la Syrie.

Le complot des États-Unis et de leurs alliés visant à créer une force mercenaire sectaire alignée sur al-Qaïda ayant été mis en évidence, tout comme le fait que les soi-disant « rebelles modérés » que les US ont officiellement soutenus en Syrie ne sont rien d’autre que des extrémistes sectaires, le reportage de DW filmant les convois d’approvisionnement en provenance de la Turquie vient confirmer, si besoin était, que la menace posée par l’EIIL vis-à-vis de l’OTAN provient de l’OTAN elle-même. Cela lève le voile sur une politique étrangère si incroyablement insidieuse que l’on a du mal à y croire, même après la diffusion par de grands médias comme DW d’images montrant que les voies d’approvisionnement de l’EIIL proviennent de territoires contrôlés par l’OTAN.

Tony Cartalucci
28 nov. 2014
Land Destroyer Report

Sélectionné et traduit pour vous par ilfattoquotidiano.fr

mercredi, 10 décembre 2014

Happy Birthday, Mr. President!

 

Please enable display of images to see this newsletter in its full glory!
 
Here you would see a funny picture of President Juncker
 
 

Dear friends,

 
 

Today our activists gathered in Brussels to give a special present to Commission President Jean-Claude Juncker on his 60th birthday. More than one million of you are demanding to stop TTIP and not conclude CETA. We have reminded him! Get all the latest news about this action on Facebook and Twitter.

 
 

Last Wednesday at 11.37pm we reached one million signatures for our self-organised European Citizens’ Initiative (ECI) – in a record time of less than two months! Thanks so much to every one of you who made this possible. You helped us raise awareness of TTIP and CETA and collected signatures in your workplace, amongst friends and from strangers on the street. Please continue doing so as we have to keep up the pressure and want to collect another million!

 
 

We have achieved a lot this year but have even bigger ideas for the next. To realise these plans, we rely on your financial support. We want to intensify the campaign, build momentum in other EU member states, scrutinise the political process and react quickly to developments, for instance with creative actions. And of course signature collection will continue at full steam. We will not stop until TTIP and CETA are history! Please help us with a donation: https://stop-ttip.org/donation/

 
 

Best wishes,
Michael Efler, Stephanie Roth and Cornelia Reetz
(Your Stop TTIP-Campaignteam)

 
No.6/2014
 
Please Donate
 

Oullins (Rhône): colloque sur le Traité transatlantique

Samedi 13 décembre à Oullins (Rhône), colloque sur le Traité transatlantique

Samedi 13 décembre à Oullins (Rhône), colloque sur le Traité transatlantique

OULLINS (NOVOpress)
Samedi 13 décembre, à Oullins (Rhône), aura lieu un colloque débat consacré au Traité transatlantique. Intitulé “Le Traité transatlantique, une menace face au libre-échange”, Ce colloque se tiendra de 11 heures à 20 heures, salle du pôle social du Golf, 4 rue Salvador-Allende. Participation aux frais : 5 euros. Les débats seront animés par Karim Ouchikh, président du SIEL, Jean-Marc Chevillard, délégué régional Rhône-Alpes du SIEL, Muriel Coativy, secrétaire départementale adjointe du Rhône du Front national, et Yannick Jaffré, du collectif Racines.

Seront présents à ce colloque : Bernard Monnot, député français FN/RBM au Parlement européen, et Gilles Lebreton, député français SIEL/RBM au Parlement européen.

A noter que plusieurs auteurs seront présents lors de ce colloque pour y dédicacer leurs ouvrages. Vous pourrez notamment y rencontrer Yannick Jaffré, pour “Vladimir Bonaparte Poutine, Essai sur la naissance des Républiques”, aux Editions Perspectives Libres, Nikola Mirkovic, pour “Le martyr du Kosovo” chez Jean Picollec, et Kader Hamiche, éditeur, pour la réédition du livre du Bachaga Boualam, “Mon pays, la France”.

Informations et réservations : 06 26 82 00 27 et oullinsbleumarine@orange.fr

La Banque Nationale de Belgique envisage aussi de rapatrier ses réserves d'or

La Banque Nationale de Belgique envisage aussi de rapatrier ses réserves d'or

Ex: http://www.express.be

La Banque Nationale de Belgique (BNB) envisage de rapatrier les réserves d’or du pays, a indiqué Luc Coene, le gouverneur de la Banque Nationale, au cours d’une interview donnée à VTM Nieuws.

Récemment, les Pays-Bas et l'Allemagne ont aussi annoncé le rapatriement de leurs stocks d'or détenus à l'étranger. La Banque nationale d'Autriche a annoncé au mois de mai de cette année qu’elle allait envoyer des experts indépendants à Londres pour faire un inventaire des réserves d'or que le pays détient dans les coffres de la Banque d'Angleterre. Plus récemment, le peuple suisse s’est prononcé sur un référendum envisageant la possibilité du rapatriement des réserves d’or du pays. Et en France, Marine Le Pen,  la dirigeante du parti d’extrême droite Front National, a réclamé un audit et le rapatriement des réserves d’or conservées à l’étranger.

Selon Luc Coene, cette question devrait aussi se poser en Belgique, et pour y répondre, la Banque nationale doit explorer la possibilité d'un rapatriement proactif.

Il avertit que ces opérations peuvent avoir des conséquences importantes. Non seulement, il faut s’assurer de pouvoir transporter ces réserves en toute sécurité, mais de plus, il faut également obtenir la garantie qu’elles pourront faire l’objet d’un stockage sécurisé en Belgique.

La Belgique dispose d'une réserve d'or de 227 tonnes. La plus grande partie est conservée dans les coffres de la Banque d'Angleterre à Londres. L’or y avait été transféré au cours de la Seconde Guerre Mondiale pour éviter que les Nazis ne s’en emparent.

Appel de personnalités allemandes : « Une autre guerre en Europe ? Pas en notre nom ! »

Appel de personnalités allemandes: «Une autre guerre en Europe? Pas en notre nom!»

par Pino Cabras

En Allemagne, d’anciens présidents, des artistes, des industriels lancent un puissant appel pour une politique de détente en Europe. Leurs collègues italiens [et français] se taisent.

En Allemagne, des dizaines d’intellectuels de premier plan, d’hommes politiques de diverses tendances, d’anciens présidents de la République, de journalistes, de responsables religieux de niveau mondial, etc. ont lancé un appel dramatique en faveur d’une détente de pour arrêter de diaboliser la Russie. Cet appel s’intitule « Une autre guerre en Europe ? Pas en notre nom ! »

Désormais, des pans entiers des classes dirigeantes allemandes voient se profiler le risque toujours plus grand d’une nouvelle guerre mondiale. Ils assistent effarés aux campagnes d’hystérie anti-russe dans les médias et font remarquer la soumission des gouvernants allemands et plus généralement européens qui, tel un troupeau allant au suicide, obéissent aveuglément aux mauvais bergers dirigés par les néocons de Washington. Les esprits les plus ouverts en Allemagne pointent du doigt la responsabilité primordiale des médias, infestés qu’ils sont par des éditorialistes et des commentateurs qui « diabolisent des nations entières, sans donner un crédit suffisant à leurs récits. » Ils rappellent les leçons dramatiques de l’Histoire, qui voient dans la Russie une puissance ayant une fonction dirigeante incontournable dans la vie politique européenne. Et même si d’éminentes personnalités allemandes appellent les classes dirigeantes russes au respect du droit international, leur doigt est clairement pointé vers cette tentative aussi folle que vouée à l’échec – la troisième après Napoléon et Staline – de dissocier la Russie de l’Europe. Ceux qui lancent cet avertissement sont des personnalités qui se sont toujours exprimées de façon modérée.

Nous avions traduit, voilà quelques mois, un superbe article de Gabor Steingart, le rédacteur en chef du plus important quotidien économique allemand, Handelsblatt, « L’Occident sur la mauvaise voie ». Nous avions saisi, au moment de sa publication, une inquiétude extrêmement répandue parmi les classes dirigeantes allemandes. L’appel que nous publions aujourd’hui confirme à quel point cette inquiétude est générale, depuis les artistes jusqu’aux capitaines d’industrie. Naturellement, les grands organes de presse italiens [et français] taisent tout cela de façon parfaitement honteuse.

Pour comprendre à quel point la République italienne [et française – NdT] est mal en point, il ne suffit pas de s’indigner au sujet du dernier scandale de sous-commissions à Rome [ou à Paris- NdT], c’est toujours la même histoire. Il faut surtout constater combien les (soi-disant) classes dirigeantes ignorent la portée et les implications de la crise que traverse actuellement l’Europe. Alors que la crème des crèmes des artistes, scientifiques, et hommes politiques allemands ressentent le besoin de s’informer sur cette nouvelle Guerre froide, et après en avoir compris la gravité et s’en être horrifié, lancent ce gigantesque cri d’alarme, chez nous, rien de la sorte ne semble se profiler parmi nos éminents intellectuels et hommes politiques. Nous avons désormais une classe d’intellectuels totalement chloroformée ; artistes, hommes de cinéma, intellectuels, la plupart ont un électro-encéphalogramme plat, surtout à gauche, en plus d’avoir des hommes politiques pratiquement analphabètes en matière de politique internationale. Tous lisent des journaux plus mauvais les uns que les autres, se fient à eux, ou alors ils y écrivent eux-mêmes, mais ils ne comprennent plus rien. En attendant, ils répètent comme des perroquets les déclarations de John McCain et évoquent un soi-disant Adolf Poutine. Leurs collègues allemands font exactement le contraire, à savoir que c’est l’Occident qui se comporte comme Hitler. En fait, Kiev est en train de donner carte blanche aux militants à la croix gammée.


Non seulement nous  recommandons à nos lecteurs de lire cet appel, mais nous les invitons à le diffuser tous azimuts à travers tous les réseaux dont ils disposent.


Ce vendredi 12 décembre, lors de la conférence internationale GlobalWARning qui se tiendra à la Chambre des députés, nous avons l’intention de donner le plus de relief possible à ces réflexions.


Voici la traduction du texte publié en ligne par le quotidien allemand Zeit. Bonne lecture !

Par Pino Cabras
Lundi 8 décembre 2014
Megachip

Eurasisme et multipolarité

Eurasisme et multipolarité - Entretien avec Alexandre Douguine

Ex: http://www.levraipost.fr

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015. Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est (...)

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015.

Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est présentée comme une alternative au monopole et à l’hégémonie occidentale. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place pour les français et les européens dans une telle alliance ? La Russie peut-elle être la figure de proue d’un nouveau non-alignement civilisationnel face au nouvel ordre mondial ? Voire dans le nouvel ordre mondial ?

Même si la théorisation de l’Eurasisme ne se superpose pas exactement aux froids enjeux à l’œuvre derrière l’union eurasiatique, en tant que théoricien majeur de l’Eurasisme contemporain, Alexandre Douguine est un interlocuteur majeur sur les questions relatives à l’unité continentale et à la multipolarité.

Nous avions eu l’occasion de rencontrer le professeur Alexandre Douguine le lendemain de sa conférence à Paris de mai 2013.

Cet entretien a été réalisé il y a plus d’un an dans cette période un peu spéciale pour les patriotes français qui allait du départ de Dominique Venner à la dernière grande "manif pour tous" de 2013. Nous publions aujourd’hui hui cet entretien plus que jamais d’actualité.

Nos remerciements à qui a permis cette rencontre et la réalisation de cette vidéo.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

El “no” a Inglaterra de Charles de Gaulle

Por Michael Neudecker

Ex: http://www.elespiadigital.com

En 2013 se cumplieron 50 años del primer “no” del general y presidente francés Charles De Gaulle a la entrada del Reino Unido a la Comunidad Económica Europea, el embrión de lo que hoy es la Unión Europea. Los británicos tuvieron que esperar justo una década, hasta 1973, para poder ingresar aunque nunca han sido unos europeístas demasiado convencidos. De hecho, el actual primer ministro, David Cameron, respalda la posibilidad de convocar un referéndum para consultar si el Reino Unido debe seguir siendo miembro de la UE. ¿La puerta para abandonar Europa?

El 14 de enero de 1963 Charles de Gaulle dijo no y el Reino Unido se quedó fuera de la Comunidad Económica Europea. Fundada poco antes, en 1957, la CEE ya era un éxito espectacular y representaba el núcleo de la recuperación económica europea. Unificaba la capacidad y el prestigio político de Francia y el llamado ‘milagro alemán’ y ya prometió convertirse en un actor internacional a tener en cuenta.

Sin embargo, en 1963 el mundo estaba claramente dividido entre las zonas de influencia de las dos superpotencias, los EEUU y la URSS. No había espacio para los antiguos imperios coloniales ni para las viejas potencias europeas, que salieron o bien derrotadas o bien arruinadas de la Segunda Guerra Mundial. Sin embargo, De Gaulle no lo veía así. Su política de la ‘Europa de las Patrias’ defendía la resurrección política del viejo continente y su independencia de la tutela de las dos superpotencias.

Francia era débil. Había sido derrotada por los alemanes en 1940 y solamente su prestigio y la insistencia de De Gaulle hicieron posible que se le mantuviera el status de potencia vencedora al finalizar la Segunda Guerra Mundial. Sin embargo, la derrota y pérdida de Indochina en 1954 y de Argelia en 1962, y la humillación en el Canal de Suez en 1956 –infringida por los EEUU- dejaron a Francia sin su imperio colonial y solamente con Europa.

Allí Francia tenía dos posibilidades: se resignaba a ser un socio protegido de los EEUU frente a la URSS, o trataba de conseguir la supremacía. De Gaulle optó por la segunda opción, siguiendo la tradición de Carlomagno, Luis XIV o Napoleón. Pero no lo podía hacer solo. No tenía fuerzas suficientes para ello y necesitaba un socio. Este sería la Alemania Federal de Konrad Adenauer.

Alemania, derrotada y en busca de amigos

Alemania era un país derrotado, dividido y sin soberanía. Pero con un potencial económico muy alto. Su industria seguía siendo la más poderosa de Europa y estaba claro que, una vez recuperada de la guerra y reconstruidas las ruinas, volvería a jugar un papel fundamental. La pregunta era ¿qué papel sería ese? Francia lo tenía claro: sería su socio. Ella pondría el prestigio y la política, y los alemanes pondrían la economía. Alemania, ansiosa por ser readmitida en la sociedad internacional y de integrarse en Occidente y protegerse así de la URSS aceptó encantada.

El acercamiento entre ambos países fue fulgurante, primero en 1951 con la fundación de la Comunidad Económica del Carbón y del Acero (CECA) –poniendo fin así al conflicto histórico por el control de los yacimientos de carbón entre ambas partes- y en 1952 con la firma del Tratado de la Comunidad Europea de Defensa, según el cual ambos unirían sus ejércitos en uno solo. Esta iniciativa resultó ser demasiado ambiciosa y los franceses –celosos de su independencia- no lo ratificaron. Pero sí se avanzó en el camino de la integración económica. Fue el nacimiento de la Comunidad Económica Europea en 1957.

El Reino Unido, por su parte, también había salido muy debilitado de la Segunda Guerra Mundial. Pero a diferencia de Francia, había sido una de las potencias fundamentales en la derrota de Hitler en 1945. Seguía siendo una potencia, pero sólo de prestigio. Arruinada por la guerra, tuvo que renunciar a su imperio en 1947 reconociendo la independencia de India y Pakistán, y pidiendo ayuda a los EEUU en la guerra civil griega entre monárquicos y comunistas. Londres entregó sus trastos a Washington y se conformó en ser el socio pequeño de los EEUU, eso sí, con una relación especial.

El perro faldero de los EEUU

Esa relación especial era lo que les hacía sospechosos a los ingleses a ojos de De Gaulle. Él aspiraba a liderar una Europa independiente de las superpotencias, y el Reino Unido parecía ser el perro faldero de los EEUU. De hecho, al principio los británicos no se tomaron en serio a la CEE y se opusieron a cualquier tipo de participación en ella. No querían renunciar a su Commonwealth ni querían participar en una organización que blindaba su comercio exterior con una rígida política proteccionista. La patria de Adam Smith seguía siendo el adalid del libre comercio y para contrarrestar a la CEE fundó en 1960 la Asociación Europea de Libre Comercio (EFTA en inglés) a la que también pertenecieron los países nórdicos de Europa, Austria, Suiza, Irlanda y Portugal. Pero fue un fracaso y pronto sus miembros aspiraban a entrar en la CEE.

Pero De Gaulle dijo ‘no’, no una sino dos veces, la segunda en 1967. No quería a los ingleses en ‘su’ Europa. No se podía fiar de ellos ni tampoco tenía sentido incluir a un tercer socio en su pareja con Alemania. Eso solamente podría o debilitar su plan de independencia al acercar más a los EEUU, o bien devaluar el papel de Francia al frente de Europa al sumar a Londres junto a Alemania. A De Gaulle no le interesaba la unión de Europa, le interesaba la hegemonía de Francia en Europa, y para ello no podía permitir la entrada del Reino Unido. Hubo que esperar a la dimisión de De Gaulle en 1969 para que se iniciaran los trámites de adhesión y, finalmente, en 1973, el Reino Unido se incorporó a la CEE.

Hoy, 40 años después de su entrada y 50 después de ser rechazados por primera vez, los británicos amenazan con abandonar la Unión Europea en la peor crisis de su historia. En estas cuatro décadas nunca jugaron un papel constructivo ni fueron el motor de la integración europea, más bien todo lo contrario. Por lo tanto no son pocos en ambas orillas del Canal de la Mancha los que opinan que a lo mejor no sería tan mala idea que Londres corte sus amarras y navegue por el Atlántico en brazos de su aliado los EEUU. ¿Había tenido razón De Gaulle?

Regering Obama voert eerste test uit met uitschakelen kritische internetmedia

Regering Obama voert eerste test uit met uitschakelen kritische internetmedia

Onafhankelijke berichtgeving in VS kan nu op ieder gewenst moment worden geblokkeerd

‘Nieuwspraak’ ook in EU (en Nederland) harde realiteit: speciale raad in Duitsland controleert op politiek correcte berichtgeving over immigratie, misdaad en islam


De Amerikaanse regering heeft afgelopen woensdag voor het eerst gericht enkele nieuwssites op internet voor korte tijd platgelegd. Volgens Mike Adams, beheerder van Natural News –één van de grootste alternatieve websites van het land-, was dit een eerste test waarmee de regering Obama voorbereidingen treft om de onafhankelijke berichtgeving op het internet uit te schakelen, zodat er alleen nog maar ruimte overblijft voor overheidspropaganda.

In Californië waren woensdag bekende nieuwssites, waaronder Drudge Report, CNN, Epoch Times en het christelijke World Net Daily twee uur lang niet meer te bereiken. Adams’ bronnen onthulden dat de Amerikaanse regering hier achter zat, die tevreden geconstateerd zou hebben dat het technisch mogelijk is om vijandig gezinde websites op ieder moment razendsnel af te sluiten of te veranderen.

Overheid wil totale controle over berichtgeving

Dat laatste is mogelijk nog verontrustender, want dat betekent dat de overheid valse kopieën van bestaande websites in de lucht kan brengen. Er is weinig fantasie voor nodig om te bedenken dat het op deze wijze erg eenvoudig wordt om ook aan de meest kritisch denkende Amerikaan leugenachtige propaganda voor ‘waarheid’ te verkopen.

De overheid, politie en geheime diensten willen bij eventuele natuurrampen,  grote terreuraanslagen of andere calamiteiten –denk aan een eventuele ebola epidemie- de nieuwsvoorziening aan het publiek totaal onder controle houden. Dat betekent dat zoveel mogelijk mensen alleen de officiële lezing van de gebeurtenissen te horen en te lezen mogen krijgen, voordat onafhankelijke journalisten, bloggers of activisten met andere, niet gewenste verklaringen en bewijzen (zoals foto’s en filmpjes) komen.

Bespioneren van burgers

Sinds de ‘war on terror’ begon na de aanslagen op  9/11/01 heeft het bespioneren van burgers door de NSA en andere geheime diensten een hoge vlucht genomen. Tegelijkertijd werd de politie en ME omgevormd tot een militaristische macht. Inmiddels worden er dus ook voorbereidingen getroffen om het internet, het laatste bolwerk van vrije meningsuiting, lam te leggen.

Hackaanval

De geheime diensten hadden afgelopen maandagavond via een zogenaamde ‘flash memo’ de infiltratie van bedrijvenwebsites door ‘onbekende hackers’ voorspeld. Daar was een digitale inbraak bij ’s werelds grootste filmstudio Sony Pictures Entertainment aan vooraf gegaan. Daarbij werd persoonlijke informatie van talrijke prominente filmsterren gestolen.

Achter deze hack zou Noord Korea zitten, dat woedend zou zijn op de recente actiekomedie ‘The Interview’, waarin de regisseur van een celebrity-show door de CIA wordt ingeschakeld om de Noord Koreaanse dictator Kim Jong-un na een interview te vermoorden.

False-flag

Waar of niet, het uitschakelen van grote websites in Californië toonde aan dat de Amerikaanse overheid in staat en bereid is om het gehele internet over te nemen en te manipuleren. Dat houdt ook in dat de regering op ieder gewenst moment een crisis in gang kan zetten of zelfs kan veinzen. Dan kan het gebeuren dat er een grote ‘false flag’ terreuraanslag plaatsvindt, waarna de overheid onmiddellijk overvloedig –maar vals- bewijs van ‘gewenste’ daders –natuurlijk vijanden van de globalisten in Washington- op het internet zet.

‘Nieuwspraak’ harde realiteit in VS en EU

In de EU staan we al jaren bloot aan manipulatie door de overheid. Soms lekt daar iets van naar buiten, zoals bijvoorbeeld de recente ‘wens’ van de Nederlandse regering dat TV-programma’s niet meer zoveel aandacht besteden aan criminaliteit die door allochtonen wordt gepleegd.

In Duitsland bestaat zelfs een speciale raad die bepaalt hoe de reguliere media op ‘politiek correcte’ wijze moeten berichten (2), zoals het verdoezelen van criminaliteit van buitenlanders en het zo positief mogelijk weergeven van immigranten en de islam.

In het in 1949 geschreven boek ‘1984’ beschreef George Orwell een totalitaire staat waarin het denken en spreken door ‘Nieuwspraak’ (bijv. ‘oorlog = vrede’) totaal wordt gecontroleerd, bestuurd en gemanipuleerd.

De schrijver bleek er slechts 30 jaar naast te zitten, want anno 2014 is ‘Nieuwspraak’ (‘werkloosheid = economische groei; bezuinigingen = betere zorg; EU = welvaart; islam = vrede; multiculti = verrijking; Rusland = het kwaad; CO2 = opwarming’; etc.) in onze media en politiek de harde realiteit geworden. Het enige wat nog ontbreekt is het definitief monddood maken van alle tegengeluiden, iets wat afgelopen week in de VS werd uitgetest.

Xander

(1) KOPP
(2) KOPP

What Eastern Europe Can Teach the West

What Eastern Europe Can Teach the West

A report from Ukraine and Hungary

By John Morgan

Ex: http://neweuropeanconservative.wordpress.com

Introductory Note: Our audience should keep in mind that this article was written on May 2, 2014, and was written from a limited perspective. Therefore, it does not take into account the many negative consequences of the Ukrainian revolution which occurred in later months due to the anti-Russian chauvinism of the Western Ukrainian government. However, despite this issue, John Morgan presents many valid points on philosophical and strategic matters, and it is for that reason that we choose to republish it here. – Daniel Macek (Editor of the “New European Conservative”)

John.pngBefore I begin, I want to make a disclaimer. I’ll be discussing a number of groups that I’ve had contact with, but I don’t want that to be seen as an unqualified endorsement of any of their programs or policies. I think that all of them are interesting, but I’m not here to act as a spokesman or promoter for any of them.

I’ll begin by describing two scenes that I witnessed in January of this year. The first was in Kiev, in the Ukraine, the night I first arrived, as I was approaching the Maidan, or Independence Square, in the center of the city. From far away, I could smell the smoke wafting from the many barrel fires used by those camped out on the Maidan for warmth and for cooking. As I got closer, I could hear the sounds from the speakers attached to the stage that had been set up by the revolutionaries. As I was to learn later, the revolutionary committee maintained a 24/7 schedule on the Maidan. Whether one ventured there at 4:00 in the afternoon or 4:00 in the morning, there was always something happening: either a speaker, a musical performance, a patriotic drama, or some such thing. This was true of the entire Maidan: It was just as bustling in the middle of the night as during the middle of the day. The protesters wanted to make sure that the government understood that their rage was not a passing phenomenon.

When I reached the square, I could see that it had been transformed into an enormous, self-sufficient city of tents and other makeshift structures. This miniature city-within-a-city extended for many blocks in both directions, to the barricades that had been hastily set up against the police the previous month and that were still being guarded by volunteers. Occupy Wall Street had nothing on these guys. Hundreds of activists had been living there for over a month, in the middle of winter, and would continue to do so for many weeks thereafter, knowing full well that the police might attack them at any moment and possibly even kill them. Some of them are still camped there as I speak. Flags and patriotic slogans festooned everything. There was no doubt in my mind, as I surveyed the scene, that change was inevitable.

The other image I want to convey is something I saw only a few days later, in Budapest, Hungary. I was invited to the Annual Congress of the nationalist party Jobbik, or the Movement for a Better Hungary, the only party in Hungary today that stands as a serious rival to the ruling Center-Right party, Fidesz. The Congress was held in an indoor sports arena on the western outskirts of the city.

When I arrived, the first startling fact was that, unlike most events of a similar nature that I’d attended in Western Europe or the U.S., there were no protesters. It came as a surprise to me that views considered “extreme” in the West are usually considered normal in the East. The second startling thing was the size of the audience. This wasn’t a hundred or so people, as is typical for nationalist-related events I attend. This was an entire arena that could seat thousands. In addition to the bleachers, the floor had been filled with chairs. Both were filled to capacity.

The day’s program consisted of speakers and musical acts, with many of the speakers and performers beginning their presentations with the cry of “Talpra, Magyar!” which was always echoed by the audience. This means, “Arise, Hungarians!” and are the opening words of the poem, “National Song,” that was written by the Hungarian poet Sandor Petofi for the 1848 revolution. The enthusiasm of the participants was palpable: They were motivated to save their people. And this is no marginal phenomenon. Three months later, in the national parliamentary elections, Jobbik went on to win over 20 percent of the vote and establish itself as the second-most powerful party in the nation.

 

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My immediate reaction to the events both in Kiev and Budapest was the same: “Something like this could never happen in Western Europe or the United States.” But the main thing that these experiences taught me is that concern for the future of our people, which I was accustomed to seeing consigned to the margins of society, is no fringe subculture in Eastern Europe. There, nationalism—by which I mean genuine nationalism, and not what masquerades under that name in America today under the auspices of Fox News and such—is still very much a mainstream phenomenon.

What Is Happening in Ukraine

I don’t want to discuss the politics of the Ukrainian situation in great detail, since there has already been so much written and said about it. The one comment I’ll make is that, outside of Ukraine, it is always framed as a dispute over geopolitics: Russia or the EU. I can say only that, while that was certainly a catalyst, that was not the main issue for most of the people I talked to. For them, the Maidan movement was about getting rid of the Yanukovich regime, which was seen pretty much universally, as far as I could tell, as corrupt, anti-democratic, and self-serving. And certainly, the activists I talked with were more interested in ensuring the existence of an independent Ukraine as opposed to one that was merely a vassal of Washington, Brussels, or Moscow.

I was invited to speak to the Kiev revolutionary council by some friends in the nationalist party Svoboda, or “Freedom,” who were familiar with my work with Arktos. In the last election in 2012, Svoboda won more than 10 percent of the national vote, and is likely to do much better in the upcoming election, so, like Jobbik, it is more than a marginal phenomenon. Svoboda’s platform is one of anti-liberalism and anti-Communism, as well as opposition to immigration, and it calls for a return to spiritual and traditional values. (As a side note, I’ll mention that I was informed that the term “European values” is code for “traditional values” in Ukraine, which is understood to mean those values that prevailed before Communism and, later, liberal rule.)

My speech was held in the Kiev city council building, which is just off the Maidan. Members of Svoboda had stormed and occupied the building a month earlier, in early December, and it had been converted into a revolutionary headquarters. Different areas of the building had been assigned to the various political parties involved in the Maidan, and Svoboda itself occupied the main hall. Once the guards at the entrance let me in, I was greeted by the strong smell of a building in which many men were living, but which obviously hadn’t been cleaned for some time. I went there several times, both during the day and at night, and people were always busy at work on something related to the Maidan. For me, it was a unique, inspirational experience to be at the nerve center of a revolution in progress.

In the main hall, chairs had been set up auditorium style so that those volunteering on the Maidan could sit and rest during breaks. Films were projected on a screen at the front of the hall, most of them about activists who had been tortured or killed by the police. Off to one side of the hall, next to a Christmas tree, was a collection of sleeping bags, where Svoboda’s volunteers got some rest whenever they could.

Many of these people came from other parts of Ukraine, and had been away from their families and friends for weeks, just to serve the cause of the Maidan. The walls were adorned with the flags of the various parties, as well as the image of Stepan Bandera, the founder of the Organization of Ukrainian Nationalists that had opposed the Soviets in the mid-twentieth century, and who continues to serve as an inspiration to nationalist activists today. Once again, I was impressed by the austerities these people were willing to undergo for the sake of their people.

My own talk was on “European Values and European Patriotic Movements.” In essence, I said that the most important issue facing the Maidan wasn’t Ukraine’s geopolitical orientation, but rather how best it could orient itself to combat liberalism. To underscore my point, I outlined some of the many horrors that liberalism has wrought in North America and Western Europe in recent decades. My talk seemed to be well-received, and many people approached me afterwards with questions. It became apparent that while some Ukrainians still aspire to the mirage of the lifestyle that they imagine we have here in America and Western Europe, many of them also understand that America today represents something that should be avoided at all costs.

I’ll mention another anecdote from that evening. After my talk, a rumor started to spread through the Maidan that the police were going to storm it that very night. This turned out to be false, but we had no way of knowing that. An old man who had listened to my speech approached me and asked, “Aren’t you afraid of being beaten?” At first I laughed, but upon reflection, I realized that what he was suggesting was a real possibility. As one of my Ukrainian friends had told me, “Once they find out you have an American passport, they’ll let you go, but if they come charging in here with truncheons they’re not going to bother to ask you first.”

 

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I realized that I had never had to think about such a thing before. I’ve been publicly associated with what could be loosely termed the “New Right” for about seven years now, but I’d never had to worry about much more than being heckled by antifa or getting an occasional nasty e-mail. But here I was faced with the prospect of actual, physical violence. Had the police attacked that night, would I have been able to stand firm, as so many others did at the Maidan, in the face of the possibility of being injured or killed? I hope and believe that the answer is yes, although I have no way of knowing for certain until the moment actually comes.

This brought home for me the fact that activism for us in the West tends to be something very abstract, a battle waged in the pages of journals or in online comments sections rather than on the streets. In the East, it still has a very palpable, existential character, with real and immediate consequences. I think this is something that we would do well to keep in mind as we go about our activities. Identity is not an idea, but something we embody and live, and as such, it should be something visible in the world around us, insofar as we have the ability to affect it. The struggle in the world of ideas is important, certainly, but ultimately this is not merely a debate, but an attempt to reshape and redefine the world—a world that is always going to fight back.

No matter how one looks at it, there are certainly aspects of what has been happening in Ukraine since the revolution that are worrisome—as in any revolution, I suppose. Nevertheless, when viewed from the perspective of European nationalism, I think the fact that, regardless of whatever one thinks of the ends they were pursuing, thousands of ordinary Ukrainians were willing to give up their time and comforts for the sake of living in tents for months, and to risk their lives for the sake of their nation—and certainly without the sense that they were being manipulated by outside forces—is something that should inspire anyone looking for real nationalist activism in the world today.

The Story of Jobbik

The story of Jobbik is much less dramatic, since it is a traditional political party pursuing power through the democratic process in Hungary, and the political situation there is quite stable at the moment. What makes Jobbik particularly interesting is the degree of its success and the ideas it propagates. Thus far I have encountered nothing like it in European politics. Jobbik was founded just over a decade ago, in 2003, and when it fought its first election in 2006, it won less than 2 percent of the vote. As I mentioned before, in this month’s election Jobbik won more than 20 percent of the vote, which, in terms of sheer numbers, ranks it as the most successful nationalist party in Europe apart from the National Front in France.

I believe Jobbik has attained this success by appealing to the growing dissatisfaction of many Hungarians with their membership in the European Union, since exiting the EU is one of the planks of the party’s platform. Increasingly, Hungarians are beginning to see the EU as nothing more than a way for the major Western European powers to amass cheap labor while Hungarians see few benefits in return. Likewise, many Hungarians, especially in the countryside, are beginning to worry about the gradual erosion of their traditional values and customs. Jobbik stands for a return to those values, and plans to increase incentives for Hungarians who are working abroad to come home, and to ensure that immigration, which is currently not a major factor in Hungarian society, stays that way. Jobbik also makes an issue out of the international capitalist system, which it claims is the primary force eroding all cultures and traditions in the world today. Jobbik favors a return to a more locally-based economic model.

Much of the rest of Jobbik’s program is highly unorthodox. Jobbik favors stronger ties with Turkey, Russia and Germany, all of which have been Hungary’s historical enemies, but which Jobbik sees as essential for constructing a bulwark against the continuing encroachment of American and Western European liberalism, under the auspices of NATO and the EU. Notable in this regard is Jobbik’s close cooperation with the Eurasia Movement in Russia of Professor Alexander Dugin, which is worth discussing in its own right.

Professor Dugin has long been an unofficial adviser to Vladimir Putin and the Kremlin, in addition to his prodigious work as an author (my own Arktos publishes his books in English) and as a professor at Moscow State University. All of his work is directed at combating the prevalence and proliferation of liberalism throughout the world, and is unique in that he is one of the few to attempt to apply the ideas of the European “New Right,” as embodied by such thinkers as Alain de Benoist, to geopolitics. The spiritual traditionalism and perennial philosophy that was originally taught by figures such as René Guénon and Julius Evola is also central to his thought. Many of Jobbik’s writings, programs and public statements show the influence of Professor Dugin and his work.

One of the most controversial aspects of Jobbik’s program is its desire for alliances with Asia and the Middle East, and the Islamic world in particular. Jobbik views the anti-Islamic stance assumed by many other nationalist parties in Europe as an error. Jobbik’s leader, Gábor Vona, said in a widely publicized statement last year that the Islamic world is the best hope in the world today to combat liberalism—although what is usually left out is the rest of that sentence, in which he said, “and I say that as a Catholic.” This statement alarmed many, but it has usually been misrepresented, since Mr. Vona has made it clear elsewhere that he doesn’t favor immigration from Islamic countries into Europe, doesn’t favor the Islamicization of Europe, and doesn’t think Turkey belongs in the EU.

Jobbik’s attitude is consistent with the metaphysical perspective of the aforementioned traditionalism of Guénon and Evola, which holds that all traditional religions share a common core and that all stand in opposition to liberalism and the excesses of the modern world. I don’t think it’s possible to understand Jobbik without some understanding of traditionalism. After Jobbik’s congress in January, I spoke with a man who was introduced to me as one of their top ideologues, who said to me, “Politics is nothing; traditionalism is everything!”

One of the party’s major magazines, Magyar Hüperión, contains translated essays by the central thinkers of traditionalism (including Guénon, Evola and Frithjof Schuon), along with articles on politics from a traditionalist perspective. Traditionalism is one of the major elements of Jobbik’s worldview, so one can understand Mr. Vona’s statements only in those terms. When he calls Islam one of the major forces that can combat liberal values—as can all traditional faiths—he does so in reference to Islam as a religion, rather than as a call for an alliance with the more radical and distasteful elements of political Islamism and jihad.

Why Not Here?

Why can’t nationalist movements be successful here? I think the answer is simply that the cultural foundations for such movements are still present in Eastern Europe while they have long since been eroded here. Whatever one may think about the Soviet Union, for half a century the Iron Curtain prevented Cultural Marxism and the worst excesses of liberalism from penetrating into the East. Thus, those societies remained ethnically cohesive and retained a strong sense of national identity, and even their religious institutions, while officially suppressed, only grew in strength by being cast into a dissenting role. Those are the factors upon which any sense of a national or ethnic culture must be founded. This is not to say that liberal trends that threaten to cancel out this advantage are not taking root in Eastern Europe. They are–particularly in the urban areas. But the rot hasn’t yet proceeded to the point where change has become impossible.

So the question is: What can Eastern Europe teach the West? Since the vital foundations of identity, culture and religion have already largely evaporated in any real sense, what is left for us? The situation is dire.

Nevertheless, I think Eastern Europe, and also what I have seen taking place in my own publishing house Arktos, can be instructive. My conclusion is that if any progress is to be made, we need to approach the problem culturally, and in terms of ideas, rather than politically. Any political movement is doomed to failure unless it can reflect the desires of a large number of its community. At the moment, what we are offering is not what most of our people desire. For that to change, we have to influence the culture. This is what the European “New Right” has been saying for nearly half a century now. Little attempt has been made to put this into practice, but I think this is the way forward. More importantly, I think we need to inspire the passions and imaginations of our people, which we have also been failing to do.

The Identitarian movement, which has been extremely popular among the youth in Europe in recent years is, in my view, the first spark of such a development. The Identitarians have shed the old language and hang-ups of conservatism without sacrificing its values, and are winning popularity by adopting many of the tactics of the radical Left: street-level activism, snazzy videos, and the like. In short, it’s cool. Also, the Identitarians have recognized what the core issue really is: identity, going beyond mere politics and ideology to something visceral. People can feel what it is to be a Hungarian or a Frenchman—it is something obvious. It’s not something that needs to be expressed in words or concepts.

 

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Identitarianism is good for Europe, and I have hope for it; the problem is how to transfer it to the United States. What sense of identity do the majority of those of European descent have in America today? Perhaps here in the South, something still remains of the venerable Southern tradition that could still be revived. But the situation in the rest of the country seems hopelessly tragic.

Identity has become a matter of consumerism: your identity is the slogan on your shirt or which television series you like. Appeals to the benefits of the American identity of the 1950s or earlier, for most Americans today, is something as foreign and unappealing as asking them to assume the identity of ancient Egyptians. Some have suggested “white nationalism” as a solution to this problem. For me, this is insufficient, first because it’s a slippery concept in itself, and also because I find it hard to become enthusiastic about the idea that I’m “white.” A Hungarian or a Pole or a Swede has an entire history and tradition to look back on. “Whiteness,” to my mind, is too vague.

If Americans don’t have an identity to draw on, what remains? We still have the remaining factors of culture and religion to consider. Again, Eastern Europe is still rich in these things, and they are what form the basis of nationalist politics there. In America today, all we have is consumer culture and liberal platitudes. The heady days of America’s early years, which produced such wonders as Transcendentalism and the American Renaissance in literature, are long gone. And most of what passes for “religion” these days is either thoroughly compromised by liberalism or else thoroughly moronic—often both.

But what I have observed through my dealings with Arktos’ readers is that there is a great hunger, especially among young people, for new perspectives on culture, politics, and religion that are suffused with the authentic values of the traditional West, to give them something to aspire to. What they want, I believe, are new ideas and myths to inspire them and to give them a sense of purpose.

This does not mean merely conservatism in a new guise; what is wanted is more radical thinking, in the sense of going beyond the limits of what is normally considered Right-wing. In some cases, it may even involve synthesizing ideas and approaches more traditionally identified with the Left. Likewise, conservatism in the West has decayed to the point that even much of what would normally have been traditional or “Right-wing” in Western thought in previous eras now seems new and revolutionary if presented in the proper way.

It should be clear by now that the ideals that first took root in the 1960s and that have dominated our society ever since are becoming more and more shopworn. The reality that young people see around them today is full of evidence of the failures of the attempts to enact these ideals. More to the point, they are growing tired of hearing these same old catchwords trotted out again and again. I firmly believe that the cultural vigor of the West as a whole is passing, if it hasn’t already passed, from the Left to the Right. By this I don’t mean the Republican Right, which is just as liberal as its opposition, but rather what Evola termed the “true Right”—the Right founded on the timeless principles and traditions of our people.

If we continue to offer fresh perspectives in an intriguing manner, and if people continue to respond to them, I think the rest will follow. It is not enough to offer a critical, purely negative view of our civilization as presently constituted. We must offer a positive, constructive alternative vision of what we want that can be attractive to people, and that indicates to ourselves where we want to be heading.

In our own modest way in Arktos, we are trying to offer the appetizers to inspire a greater hunger in our people for a more authentic mode of living and being. Books about the realities of race and of social trends are important, and we must continue to promote them. However, I think it is even more important to offer new ideas in politics, culture, philosophy and religion, and also to produce more creative works that reflect our worldview: fiction, poetry, art, music, videos, and hopefully one day even fully-fledged films. Nothing can inspire people more than a creative vision with which they can readily identify. I hope many more groups will follow in Arktos’ footsteps in this regard.

I’ve mentioned religion, and I think I should delve into this briefly. This isn’t universal, but I have noticed a distinct attraction among many young people towards more traditional forms of spirituality and the sorts of books that Arktos publishes in this area. Traditionalism is certainly part of that. I think this is only natural, since religion at its best offers one of the last refuges of authenticity amidst a society that has become mostly plastic and virtual. And certainly many of the most highly motivated movements and activists I have known on the Right have drawn their sense of purpose, at least in part, from a sense of the spiritual.

This is particularly true of Jobbik. I think the sacred must be an integral part of any attempt to forge a new nationalist culture. This is not to say that we should attempt to propagate a specific religion, as I think such an effort could create divisions, but the cultivation of authentic forms of spirituality, provided that they are consistent with our own norms and values, is a worthy undertaking. A spiritual sense of purpose is the most highly effective way to inoculate oneself against the diseases and temptations of the liberal world.

john-morgan-alain-de-benoist.jpgPhoto: John Morgan with Alain de Benoist

Hopefully, all this will lead to something corporate America learned was the key to power decades ago: the creation of a subculture, and the identity that follows from that. And, given the right circumstances, a subculture can very quickly influence the prevailing culture. If this happens, it might not even be necessary to have a political movement as such—the perspectives we offer will become commonplace and second-nature—in effect, an identity, and society will be inevitably transformed as a result. I realize this may sound overly idealistic, but the power of ideas and cultural forms should never be underestimated.

In conclusion, then, I’ll say that what Eastern Europe has shown me is that the political struggle is only the outward form of a battle that is really more cultural, and culture rests on what lies within each individual who participates in it. In order to be willing to sacrifice the comforts of home and camp out in the freezing cold, or to risk being hit by a policeman’s baton, a solid sense of identity is required.

Unfortunately, what Eastern European nationalists are born and instilled with is something that we must strive to create for ourselves, if we want to form the basis of something capable of transforming the societies we live in. And once we have achieved that for ourselves, we will provide an example that others will strive to imitate. As that great politician Gandhi once said, “If we could change ourselves, the tendencies in the world would also change. As a man changes his own nature, so does the attitude of the world change towards him. We need not wait to see what others do.” I think we can do this.

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Morgan, John. “What Eastern Europe Can Teach the West.” American Renaissance, 2 May 2014. <http://www.amren.com/features/2014/05/what-eastern-europe-can-teach-the-west/ >.